Une maladie de civilisation est une pathologie propre à la société humaine, en avez-vous déjà souffert et comment stopper le processus ?

En réalité, plus de la moitié de la population humaine, si ce n’est beaucoup plus, a déjà souffert, ou souffre actuellement, d’une (ou plusieurs) maladie de civilisation. Les maladies dites « de civilisation » peuvent toucher tout le monde.
Les chercheurs sont de plus en plus nombreux à penser que beaucoup de maux et de souffrances chez les humains pourraient être endigués si nous mettions en place des stratégies pour lutter contre l’aspect civilisationniste de ces maladies.
L’humain, parce qu’il est un humain, est-il plus sensible que les autres animaux qui n’ont pas nos modes de vie ? C’est bien possible et c’est même certain. Laissez-nous vous expliquer.
Qu’est-ce qu’une « maladie de civilisation » ?
Déjà, que veut-on dire par « maladie de civilisation » ? Une maladie de civilisation pourrait se traduire par « maladie liée au mode de vie« . Autrement dit, dans notre cas, il s’agit des maladies que peuvent contracter les humains à cause de leur manière de vivre dans notre société actuelle.
Autrefois, la mortalité était plus haute chez les humains. Mais, cela venait principalement d’autres facteurs que ceux purement liés aux modes de vie. Les premiers hommes pouvaient mourir de froid, de maladies à cause de la viande non-cuite, de divers virus, etc.
Et plus récemment, ne serait-ce qu’il y a 200 ans, la médecine était bien moins avancée et c’est encore cela qui réduisait notre espérance de vie. Depuis, la médecine a avancé et l’espérance de vie humaine a carrément doublé par rapport à nos débuts.
Mais, il y a des centaines d’années, les gens mourraient beaucoup plus de maladies bactériennes ou virales, mais beaucoup moins de maladies liées au mode de vie. Par exemple, il y a des centaines d’années, l’humain faisait moins de crises cardiaques qu’aujourd’hui, mais il pouvait mourir d’un rhume.
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Quelles maladies sont liées à notre mode de vie ?
Donc, que peut-on classer dans la catégorie des « maladies de civilisation » ? En fait, on peut classer toutes les pathologies et les symptômes liés à notre mode de vie actuel, c’est-à-dire un mode de vie globalement industriel, porté sur le travail et avec de nombreux excès à cause de l’accès facile aux informations et à tous les produits.
Depuis que l’humain a les magasins, les frigos pour conserver la nourriture et internet, il est évident que les maladies de civilisation ont augmenté. Ces dernières années en sont la preuve puisque l’obésité grimpe en flèche, et les maladies cardiovasculaires également.
Ainsi, parmi les maladies de civilisation, nous pouvons y rapporter toutes les pathologies liées aux divers excès de notre époque. Par exemple, les maladies liées à l’alcoolisme, les maladies liées à la sédentarité, les maladies liées au tabac, mais aussi liées aux consommations de drogues.
On peut aussi citer les maladies liées au stress de la vie humaine (on ne sait pas ralentir la cadence et on se met tout le temps une sacrée pression sociale). Et, évidemment, le fléau de ces dernières années : les maladies liées à la consommation de sucre (et à l’alimentation en général).
Et, évidemment, on peut aussi citer toutes les maladies liées aux perturbateurs endocriniens des produits que nous achetons, les maladies de la peau liées à nos gels douches, et… la liste est encore très longue.
Exemples de maladies liées à ces éléments (vraiment que quelques exemples, il y en a tellement) : Le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires comme l’AVC ou la crise cardiaque, les maladies de la peau, les maladies hormonales (comme le SOPK), l’infertilité, douleurs musculaires, addictions, les cancers, l’appendicite, les caries, l’acné, etc.
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Les animaux beaucoup moins malades que nous ?
Certains chercheurs vont même plus loin en disant que les maladies de civilisation se contractent presque uniquement à cause de la « civilisation », justement. Pour eux, les animaux (surtout sauvages) ont certes plus de chances de mourir de maladies virales et bactériennes, mais ils ont beaucoup moins de chance de développer les maladies ci-dessus.
NB : moins de chance, ne veut pas dire aucune chance. Ces maladies touchent aussi les autres animaux en dehors de l’humain, mais beaucoup moins.
Par exemple, n’avez-vous pas remarqué que les chiens, même vivant à nos côtés, avaient moins de caries que l’humain, faisaient moins de crises cardiaques que nous, ou bien que les chats avaient un poil plus doux que nos cheveux d’humains ?
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Comment réduire les risques, selon une étude
Comme nous le rappelle notre cher ami Wikipédia, sur ce sujet, « une étude publiée en 2009 et portant sur le suivi de plus de 23 153 Allemands pendant une durée moyenne de 7,8 ans a mis en évidence les effets d’un mode de vie sain sur les maladies chroniques ».
L’article révèle aussi les facteurs qui réduiraient donc drastiquement les risques d’avoir une maladie de civilisation :
« Celui-ci est défini dans l’étude par 4 facteurs : ne pas fumer, avoir un IMC inférieur à 30, effectuer 3,5 h d’activité physique par semaine et avoir une alimentation saine (riche en fruits, légumes et pain complet et pauvre en viande) », lit-on.
On sait aussi que réduire le sucre raffiné joue un très grand rôle dans la réduction des risques. En effet, non seulement le sucre provoque une addiction, mais il peut bloquer notre sensation de satiété (encourageant l’obésité), augmenter le risque des caries, d’acnée, etc.
« Les participants ayant suivi ce mode de vie dans son entièreté (9 % du total) avaient un risque 78 % plus faible de développer une maladie chronique que ceux ne l’ayant pas du tout suivi (moins de 4 %). Dont 93 % plus faible pour le diabète de type 2, 81 % pour l’infarctus du myocarde, 50 % pour l’accident vasculaire cérébral et 36 % pour le cancer », ajoute le site.
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Un lien entre mode de vie et maladies mentales
Dans une étude de Marie-France Hirigoyen, on rapproche aussi les maladies mentales des maladies de civilisation. Même si nous savons, au travers de diverses études, que les autres animaux peuvent souffrir de formes de dépressions, l’humain est particulièrement touché par le stress et les maladies psychologiques.
Elle s’axe davantage sur le burn out dans son étude, mais cela peut être aussi rapproché d’autres pathologies comme la dépression, l’anxiété sévère, ou autre.
Finalement, pendant que nos animaux de compagnie se lèchent les fesses sans se poser de question, nous, les humains, nous demandons si nous avons assez dormi, assez bu d’eau ou si notre collègue Monique nous apprécie ou non.
« Sans nier l’importance de la dégradation des conditions de travail dans sa mise en place, il serait réducteur de le qualifier d’épuisement professionnel car ce serait nier la problématique plus générale de ce syndrome. Il ne s’agit pas seulement d’une pathologie liée à un stress intense et prolongé, c’est une problématique qui est liée aux changements apportés aux individus par l’avènement la société moderne. En cela, on peut parler d’une maladie de civilisation« , écrit la chercheuse.
Que faire ? La réponse dans le compromis
Que faire alors ? Réduire nos risques de mourir prématurément à cause des maladies de civilisation est quelque chose de souhaitable, certaine par tous les médecins du monde.
Est-ce que cela veut dire que nous devions revenir à quelque chose de plus primitif ? Pas forcément. Les chercheurs semblent faire globalement consensus sur la solution : faire la part des choses.
C’est-à-dire, ne pas renier les bons côtés de notre civilisation comme la médecine et ce qui nous permet de nous soigner, de travailler.
Mais, réduire les choses qui vont à contre-sens du naturel : le sucre raffiné, trop de stress, l’excès alimentaire (il faut manger de tout, sans excès et jamais au-delà de sa satiété), trop ou pas assez d’effort physique, par exemple. Et vous, qu’en pensez-vous ?
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