Anxiété sociale, stress… Qu’est-ce que c’est que la phobie sociale ? Quels sont ses mécanismes ? Voici un point généraliste sur le sujet.
Vous êtes très stressé en public ? Passer un simple coup de téléphone vous angoisse ? Peut-être avez-vous déjà ressenti un mal-être intérieur lors d’une situation sociale ou avant celle-ci ? Vous souffrez sûrement d’anxiété sociale. Mais qu’est-ce que c’est que ce type d’anxiété ? Comment savoir si vous êtes atteint de ce trouble ? Mais surtout, comment le vaincre ou, à défaut, vivre avec ? Voici un premier élément de réponse.
Disclaimer : Cet article ne remplace en rien l’avis, le diagnostic et la thérapie d‘un professionnel de santé.
L’anxiété sociale, c’est quoi au niveau médical ?
Pour arriver à « vivre avec » ce stress permanent au niveau social, il faut avant tout bien connaître ce trouble, son fonctionnement et ses mécanismes. En premier lieu, qu’est-ce que c’est ? L’anxiété sociale est une maladie mentale, au même titre que la dépression, qui se caractérise par une angoisse vis-à-vis des situations sociales.
Ainsi, les personnes souffrant de ce trouble peuvent se focaliser sur des situations qui, d’ordinaire, ne sont pas de grandes sources de stress pour les autres. Les malades sont alors soumis à des émotions négatives, en anticipant ces situations stressantes. Ce trouble peut également s’accompagner de dépression, stress post-traumatique, anxiété généralisée (pas que sociale) ou bien de TOC, etc.
L’anxiété sociale peut se déclarer enfant, comme adulte. Les études sur le sujet sont encore minces malheureusement. Cependant, on estime que certaines personnes font de l’anxiété depuis très jeune (depuis l’âge de 2 ans par exemple). En effet, certains scientifiques s’accordent à dire que l’anxiété (peu importe si elle est généralisée ou sociale) est « génétique ». En réalité, elle est plus souvent détectée chez des personnes avec des antécédents dans la famille, tout comme la dépression.
Comment fonctionne cette maladie ?
L’anxiété sociale est essentiellement mentale et se traduit chez le patient par des symptômes mentaux et physiques. En effet, la plupart des personnes ayant de l’anxiété souffrent également d’attaques de paniques ou crises de paniques.
Ces crises de paniques surviennent à cause de sensations physiques désagréables ressenties à cause de l’angoisse. L’angoisse quant à elle survient à cause d’une anticipation de situation stressante et une anticipation de la crise en elle-même.
Exemple en situation
Vous avez un rendez-vous avec un ami, mais vous devez vous rendre dans un bar aux alentours de 20 h. Il est 15 h et vous êtes en train de regarder une série. Soudain, vous pensez au rendez-vous (vous y pensiez avant mais l’occultiez). D’un coup, vous sentez une envie de vomir, vous avez du mal à respirer. En fait, vous venez de penser « et si je ne trouvais pas le bar ? », « et si je n’arrivais pas à me garer ? », « et si je me faisais agresser dans la rue ? », « et si je faisais une crise en plein milieu du bar et qu’on me trouvait bizarre ? », etc. Les pensées fusent et vous n’arrivez plus à respirer. Vous commencez à penser « je suis en train de faire une crise cardiaque », « je vais avoir l’air bête si j’y vais »…
Finalement, vous allez regarder le trajet sur vote téléphone avant d’y aller, vous allez faire des recherches sur le bar pour vous rassurer. Il est possible que vous n’y alliez pas en donnant une fausse excuse à votre ami. Voici le schéma basique d’un début de crise d’angoisse et d’une situation d’anxiété sociale.
Comment ça marche l’anxiété sociale ?
Peu importe l’origine de la crise, la personne souffrant d’anxiété sociale va ressentir une peur intense vis-à-vis d’un événement extérieur. Souvent, il s’agit d’une situation présente qui implique vos expériences passées et une anticipation dans le futur.
Pour le patient, la situation à venir est perçue comme un danger. De ce fait, le corps émet des signaux d’alerte. Le cerveau est très intelligent et peut vous faire croire d’un réel danger imminent. Ces symptômes physiques augmentent ainsi votre anxiété et c’est ici que commence une crise de panique.
Ceci est très général et cela dépend de chacun. Cependant, la plupart des patients fonctionnent de la même façon dans les grandes lignes.
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Les pensées générales des anxieux
Ci-dessous, vous retrouverez plusieurs tableaux. Dans ces tableaux, voici justement quelques exemples de pensées et sensations mentales et physiques perçues par les personnes ayant de l’anxiété sociale.
Parmi les sensations les plus ressenties, nous retrouvons : la honte, la peur d’être humilié, des transpirations, la peur de mourir ou de faire une crise cardiaque, le souffle coupé, la peur de la crise, la peur d’avoir l’air stupide, l’angoisse face aux figures d’autorité, etc.
Manières de « soigner » ce trouble
Peut-on soigner l’anxiété sociale ? En fait, pas vraiment. Malheureusement, ce type d’anxiété est souvent très ancrée et ne se guéris pas. Par contre, il est totalement possible de réduire considérablement ses effets. Avec des médicaments et une thérapie profonde, de nombreux malades se retrouvent soulagés sur le long terme. Mais pour aller mieux, le chemin est long. Mais à terme, il est possible de ne plus vraiment la ressentir.
La première chose à faire lorsqu’on souffre d’anxiété, c’est de consulter un psychiatre (un qui vous correspond). En effet, s’en sortir seul est quasi impossible dans la mesure où l’anxiété joue sur la motivation. Cette maladie a notamment tendance à vous faire procrastiner, remettre votre thérapie au lendemain et à vous mettre des œillères.
Ci-dessous un tableau qui récapitule également des actes qui vous sécurisent en cas de situation angoissante. Ce sont des faux amis. En effet, lorsqu’on a de l’anxiété, on a tendance à vouloir fuir les situations et donc à adopter ces lignes de conduite. Cependant, ceci ne fait que cacher le souci et ainsi vous ne l’affrontez pas.
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Quelques conseils pratiques pour l’anxiété sociale (en plus de la thérapie)
Voici quelques conseils au quotidien. Évidemment, ceci ne remplace en rien une thérapie pour gérer votre anxiété sociale :
- Lorsque vous marchez dans la rue ou que vous allez quelque part, ne mettez pas vos écouteurs. Portez attention à ce qui vous entoure plutôt que de l’éviter.
- En voiture, éviter d’ouvrir la fenêtre sans raison, ceci est un comportement de fuite qui vous convint que vous aurez moins de mal à respirer.
- Tenez un carnet de bord avec vos sorties angoissantes, toutes les situations d’anxiété sociale, vos pensées, etc. Mettre la date et noter les situations en fonction du niveau d’angoisse. Exemple : Je vais au supermarché. Niveau d’angoisse avant d’y aller (sur la route) à 70 %, niveau d’anxiété dans le magasin à 50 %, niveau à la caisse à 60 % et en sortant à 40 %. Utilisez ces situations comme des exercices pour votre anxiété. Répétez des exercices réalisables plusieurs fois et comparez les notations au fur et à mesure du temps. Le but est d’obtenir un faible résultat de notation sur la troisième note, les 3/4 de l’action (ici la caisse). Ce pourcentage défini votre acceptation et habitation de cette action angoissante.
- Utilisez des applications pour faire de la méditation, réguler votre respiration. Apprendre à respirer vous aidera à vous contrôler en cas de crise.
- Faites du sport : Cela vous défoulera, mais aussi vous enseignera à ne plus avoir peur d’être à bout de souffle.
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