Pourquoi certains employés sont distants, fatigués, voire désengagés au travail ? Ils sont peut-être en plein quiet quitting. Comprendre ce phénomène peut vous aider à préserver vos talents. On vous explique tout ce que vous devez savoir sur le sujet.
Depuis la crise sanitaire, le monde du travail a profondément changé. Aujourd’hui, les personnes ne souhaitent plus seulement avoir un job alimentaire, mais recherchent du sens, de l’épanouissement et un certain équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. Mais, puisque nous devons quand même nous nourrir et payer nos charges, il n’est pas toujours simple de démissionner et de tout quitter. Alors, un nouveau phénomène apparaît derrière le terme de « quiet quitting » qui peut être traduit par « démission silencieuse ». Si vous êtes manager, on vous explique tout sur le sujet : qui sont les personnes concernées ? Quels sont les signes qui le prouvent ? Quels sont les moyens de remédier à cette situation pour ne pas laisser partir vos talents ?
Dans cet article :
Comprendre le quiet quitting
Le quiet quitting concerne les salariés qui ont fait le choix de ne plus se laisser dépasser par leur entreprise. Concrètement, les employeurs n’ont rien à leur reprocher, car ils effectuent les missions indiquées sur leurs fiches de postes. Il y a plusieurs façons de voir les choses. Certains diront qu’ils ont perdu leur motivation et c’est peut-être le cas. D’autres diront qu’ils ont juste choisi un rythme plus doux et qu’ils sont capables de dire non quand la charge de travail devient trop importante. Leur objectif est de préserver leur santé mentale et leur équilibre entre carrière et vie familiale.
Ainsi, les collaborateurs ne travaillent plus pour la gloire ni dans l’attente d’une reconnaissance humaine ou financière. S’ils vont plus loin que leur poste en effectuant des heures supplémentaires par exemple, ils ne le feront pas par défaut. Travailler pour travailler, c’est bel et bien fini ! La chance, c’est de préserver sa santé mentale et sa vie personnelle. Le risque, c’est de créer une réelle distance avec son travail et de finir par démissionner, car l’épanouissement n’est pas suffisant.
Avec le développement du burn-out, les salariés ont conscience qu’ils doivent prendre soin d’eux et ils ne veulent plus subir la pression de l’entreprise. Alors, le quiet quitting apparaît comme un retour à l’essentiel, un retour à soi. Les personnes concernées décident de prendre du recul et de penser d’abord à eux avant leur employeur. Mais, quelle est la chose la plus importante sur laquelle chacun dispose d’un pouvoir ? Il s’agit bien du temps. Ces derniers n’ont donc plus du tout envie de le sacrifier pour leur société. C’est terminé de passer ses jours, ses nuits, ses week-ends ou encore ses vacances à être en alerte pour une entreprise.
Quelles sont les 4 attitudes d’un collaborateur en quiet quitting ?
1. Il respecte strictement les horaires
Ils ne travaillent pas une minute de plus et respectent l’horaire indiqué dans leur contrat. Quand la cloche sonne la fin de leur journée, ils ferment leurs tiroirs, rangent leurs dossiers, éteignent leurs ordinateurs et rentrent chez eux. L’esprit léger, ils ne repenseront plus à leur travail jusqu’à leur retour le lendemain. En effet, les personnes en quiet quitting se déconnectent totalement de leur travail quand ils n’y sont pas. C’est plutôt une bonne chose, car ils peuvent profiter d’instants de qualité dans leur vie personnelle sans se soucier du travail.
2. Il est épuisé psychiquement et physiquement
Dans certains cas, un collaborateur en quiet quitting peut être fatigué émotionnellement et physiquement. En effet, quand on manque de reconnaissance, de motivation ou de sens dans son travail, l’énergie n’est pas toujours au rendez-vous. Pourquoi se lève-t-on chaque matin ? Alors, ce dernier peut être vite dépassé par les évènements, stressé par des deadlines et avoir une charge mentale trop importante.
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Mais, puisqu’ils ont déjà changé leur vision sur le monde du travail, ils sont capables d’identifier les signaux et d’éviter un éventuel burn-out. Encore une fois, ils n’hésiteront pas à ralentir la cadence et à refuser des missions pour protéger leur bien-être.
3. Il prend ses distances et n’est plus motivé
Certains collaborateurs démissionnent silencieusement quand ils se sont justement trop investis dans le passé sans avoir vraiment la reconnaissance souhaitée. Alors, les managers remarquent un changement de comportement. Avant, ils étaient impliqués, serviables et force de proposition. Avec le mode quiet quitting, ils sont plus distants et plus silencieux. Cela peut ressembler à une forme de désinvolture, car ils n’hésitent plus à répondre « Je ne sais pas » ou « Je n’ai pas de temps à accorder à ce projet ».
Alors, ils peuvent refuser des dossiers, alors qu’ils auraient adoré les prendre sous leurs ailes avant. En d’autres termes, ils ne se sentent plus concernés, donc ils ne vont pas se charger plus, ils n’hésitent pas à dire : « Cela ne fait pas partie de mes fonctions » ou « prend conseil auprès de telles personnes ». Après tout, c’est aussi savoir imposer des limites, non ?
4. Il s’isole
En plus de sa prise de distance dans le travail en lui-même, le salarié en quiet quitting va aussi s’isoler et s’écarter des instants de partage avec ses collègues. Et, encore plus quand ils se déroulent en dehors des heures de bureau. Ainsi, les repas d’équipe, les afterworks, les sorties, les pauses, les pots de départ, ne les intéressent pas ou plus. En plus de se désengager du travail, ils se désengagent émotionnellement.
Est-il possible de remotiver un salarié en quiet quitting ?
Un collaborateur en quiet quitting peut engendrer une mauvaise ambiance au travail même s’il n’en a pas conscience. Cela peut entraîner des conflits avec les collègues dits plus motivés qui peuvent éprouver un sentiment de jalousie ou d’injustice, car ils prennent toute la pression sur leurs épaules sans se sentir soutenus par ce membre de l’équipe. Ensuite, celui qui est en démission silencieuse peut faire ralentir les projets, ce qui ne va pas plaire aux plus ambitieux, que ce soit des salariés ou des managers. Par exemple, s’il refuse toutes les réunions au-delà de son horaire du soir et malgré les contextes d’urgence, son comportement peut être mal perçu.
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Par ailleurs, le quiet quitting peut cacher un problème beaucoup plus grave, comme le burn-out. Ainsi, si vous êtes manager et que vous avez ce type de personne dans votre équipe, il est important de ne pas fermer les yeux, de comprendre et de dénouer la situation pour éviter d’éventuelles complications. Plusieurs options sont possibles : intervenir en communiquant et challengeant ou bien laisser faire. Voici nos 5 conseils.
1. Instaurer un dialogue
La première des choses à faire, c’est évidemment de communiquer avec le collaborateur en quiet quitting. Le manager doit instaurer un climat de confiance, renouer le dialogue et s’intéresser vraiment à lui. Pour cela, il peut organiser un rendez-vous informel pour éviter de mettre trop de pression sur le salarié. Donc, un déjeuner ou un café seront parfaits pour échanger sereinement du travail, mais aussi de la vie en général.
2. Identifier les raisons du quiet quitting
Beaucoup de causes peuvent se cacher derrière la démission silencieuse d’un salarié. Il peut s’agir de problèmes en lien avec le travail en lui-même, mais pas seulement. Ce dernier peut vivre une période difficile d’un point de vue personnel s’il se trouve en plein divorce ou s’il souffre d’une maladie. Il pourra se confier, vous exprimer ses difficultés et il appréciera la démarche. Cela peut être aussi l’occasion de réaménager ses missions et ses horaires s’il en a besoin.
Par contre, s’il s’agit juste d’une phase de doute ou de réflexion sur le sens de son travail, il faut lui laisser le temps d’aller au bout de sa démarche. D’ailleurs, se poser des questions est une réaction tout à fait normale et saine à certains moments de la vie. Tant que les missions sont effectuées dans les délais et qu’elles correspondent à la fiche de poste, on ne peut rien lui reprocher. Un bilan de compétences pourrait peut-être l’aider dans son cheminement.
3. Challenger et proposer de nouveaux projets
Ensuite, si le salarié n’est plus motivé par son travail, il faut peut-être lui proposer de nouveaux projets. En effet, au bout de quelques années, la routine et la lassitude s’installent et on peut avoir l’impression d’avoir fait le tour du poste. Alors, on se désengage et on se recentre sur sa vie personnelle.
Ainsi, vous pouvez proposer à votre salarié d’identifier les activités qu’il apprécie particulièrement, à l’inverse, celles qu’il n’aime pas effectuer sans oublier celles qui doivent de toute façon être réalisées. Vous pouvez aussi lui demander de se projeter et de définir les tâches qu’il aimerait faire dans un monde idéal. En quelque sorte, vous redéfinissez sa fiche de poste avec lui. Co-construire peut lui redonner une certaine motivation, car il se sentira acteur de sa vie professionnelle.
4. Reconnaître les efforts
Un collaborateur en quiet quitting n’accepte plus de travailler « plus » pour rien. Il doit y avoir une raison tangible, mais aussi que ses efforts soient reconnus et gratifiés en conséquence. D’ailleurs, est-ce que ce n’est pas suite à une déception que votre employé a plongé dans la démission silencieuse ?
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En effet, si ce dernier s’est beaucoup impliqué sur un projet qui lui tenait à cœur et qu’il n’a pas été récompensé d’une manière ou d’une autre, il peut ressentir une grande frustration. La conclusion qu’il en tirera, c’est que s’investir au-delà de sa fiche de poste ne lui apporte pas grand-chose. Alors, autant faire le minimum pour profiter de sa vie personnelle.
5. Accompagner le salarié en quiet quitting
Le quiet quitting peut toucher tout le monde. L’existence n’est pas linéaire, on évolue, on avance, on vit des épreuves, on change parfois de cap et d’objectifs de vie. Alors, un manager doit être à l’écoute de ces mouvements et proposer des solutions à son collaborateur. Les possibilités ne manquent pas : bilan de compétences, formation, mobilité interne, promotion hiérarchique, etc. Si le mal-être est plus profond et que le salarié souhaite quitter l’entreprise, essayez de trouver un compromis ensemble pour que le départ se passe dans les meilleures conditions pour tout le monde.
5. Rester à l’écart
La dernière attitude à adopter face à un salarié en quiet quitting est de laisser tout simplement faire. Certes, il a ralenti le rythme et il travaille différemment, mais concrètement, vous n’avez rien à lui reprocher, car il continue d’effectuer ses missions. Il est plus désengagé, mais reste efficace. Alors, laissez le temps faire son œuvre, car parfois c’est suffisant pour aller mieux, se trouver ou se retrouver. Et s’il s’agit de sa nouvelle manière de concilier vie professionnelle et personnelle, c’est au salarié de choisir. Gardez quand même un œil sur son bien-être pour que la situation ne vous échappe pas.
Le phénomène du « quiet quitting » ou de la « démission silencieuse » est un changement profond pour la société. Les travailleurs d’aujourd’hui aspirent à trouver du sens, de l’épanouissement et un équilibre entre leur travail et leur vie personnelle. Alors, ils préfèrent se protéger et se retirer discrètement de leur travail quand c’est nécessaire. Le tout est de trouver la bonne distance. Avez-vous déjà été confronté au quiet quitting ?
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7 commentaires
Je n’avais jamais entendu parler du « quiet quitting » avant cet article, mais cela décrit exactement ce que je ressens en ce moment. Merci de mettre des mots sur ces sentiments, ça m’aide à y voir plus clair. 🙂
C’est triste à dire mais je me reconnais dans certains constats ça fait carrément flipper :/ mais en tout cas merci pour les solutions ça fait du bien de lire ça
Si les boîtes ne comprennent pas pourquoi leurs employés se désengagent, elles sont vraiment à côté de la plaque. Les temps changent, les mentalités aussi. Adaptation nécessaire!
Le mal être au travail il y a rien de pire. Au final c’est là qu’on passe le plus de temps. On ne peut pas subir la situation sans rien faire.
Je me suis reconnue dans cet article… Travailler juste pour travailler, c’est pas pour moi. On veut tous trouver un sens à ce qu’on fait, non? Merci pour cette lecture éclairante. 🙂
ça explique des trucs que je voyais autour de moi sans vraiment piger. Par contre, les entreprises qui comprennent toujours pas qu’on est pas des robots…
C’est triste de voir que de plus en plus de gens sont dans cette situation. En tant que maman, je comprends l’envie de protéger sa santé mentale et sa vie de famille. Les entreprises devraient vraiment revoir leurs priorités. :/