Dans notre société productiviste, le bonheur ne serait-il pas finalement travailler moins ? Réfléchissons sur ce sujet ensemble.

1. Travailler moins, c’est vivre plus longtemps ?
« Le travail, c’est la santé ; ne rien faire, c’est la conserver », disait Henri Salvador. Un exemple assez flagrant, c’est Jeanne Calment. Doyenne de l’humanité, elle est morte à l’âge de 122 ans. Mariée à un homme riche, elle n’a jamais travaillé de sa vie.
Ne pas travailler permettrait-il de vivre plus longtemps ? Dans le cas de Jeanne, elle menait une vie aisée et donc avait peut-être plus de moyens pour manger correctement et se soigner. La longévité n’est pas une question de travail, mais d’éléments environnementaux additionnés.
Cependant, il est légitime de se demander si ne pas travailler, ou travailler moins, serait-ce synonyme d’une vie meilleure ? Serait-on plus heureux si nous ne travaillons pas ? Dans le cas de Jeanne, on peut se dire qu’elle avait moins de risque d’être blessée par un accident du travail ou qu’elle se fatiguait moins le corps, qu’elle était moins stressée par le monde du travail.
Car oui, le travail peut avoir cet effet : il peut accélérer le vieillissement du corps, causer des douleurs notamment en cas de position assise prolongée ou de port de charges lourdes, et il peut également causé un stress intense, cette boule au ventre avant d’aller au boulot, parfois jusqu’au burn-out.
2. Notre rapport au travail, ce qui conditionne le bonheur
Qu’est-ce que le bonheur et est-ce que le travail nuit a ce bonheur ? Le bonheur n’a pas vraiment de définition propre, mais on pourrait dire qu’il s’agit d’un état plaisant qui découle de plusieurs moments positifs pour soi, plus nombreux que les moments négatifs. Le bonheur permanent n’existe pas. Mais, on peut être plus heureux que malheureux en fonction de comment on aborde la vie.
Le travail pouvait être vu comme un châtiment, un labeur né du pêché, dans la religion chrétienne. L’homme travaillera pour subvenir à ses besoins, la femme fera « le travail » en accouchant, car c’est ainsi que l’on dit dans la salle d’accouchement, la femme « commence le travail » par exemple.
Aujourd’hui, la principale fonction du travail, notamment depuis l’ère industrielle, ce n’est plus vraiment de subvenir à ses besoins directement, mais de gagner de l’argent, lequel permet de subvenir à ses besoins. L’échange monétaire n’est pas nouveau, mais l’industrialisation a grandement changé notre rapport au travail.
L’industrialisation, puis internet, a mené notre société à privilégier la productivité, à faire du travail une rentabilité, à considérer que le temps, c’est de l’argent. Tellement que, désormais, tout peut être monnayable et que beaucoup de gens ne font plus rien de désintéressé, sans avoir un intérêt de rentabilité derrière.
De nos jours, la plupart des gens qui ont une passion en viennent à vouloir la monétiser. Mais, la moitié de ces personnes disent également avoir presque perdu leur passion pour cette chose dès qu’elle est devenue un travail monétisé.
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3. Trouver du sens dans son emploi
Le travail rend-il malheureux ? Certains diront que oui, à cause de son caractère obligatoire, à cause des normes sociales et du manque (parfois) de reconnaissance pour un travail effectué, parfois non payé à sa juste valeur. D’autres pensent que le travail peut être passionnant, il peut élever, il peut avoir un pouvoir émancipateur.
Mais, il est vrai de constater que beaucoup de gens ne trouvent pas de sens dans leur travail. Or, l’humain aime le sens, il aime la logique, il aime travailler pour quelque chose en dehors de l’argent même. Les bullshits jobs n’ont jamais été aussi nombreux et les jeunes qui perdent le goût du travail aussi.
Ce qui est certain, c’est que le bonheur et le travail ne sont pas des antithèses. D’ailleurs, si des salariés sont plus heureux, ces derniers travaillent mieux, c’est le cercle vertueux.
Actuellement, la question du bonheur dans le travail est largement posée, notamment par la Gen Z, qui mettent beaucoup plus la santé mentale au centre de leurs attentes professionnelles.
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4. Semaine de 4 jours, salaire à vie
C’est aussi dans ce cadre que plusieurs idées politiques émergent, comme la semaine de 4 jours ou bien l’idée du salaire à vie. L’une propose de travailler moins de jours pour le même salaire, donc avoir davantage de jours de repos. Et le second propose d’avoir un salaire à vie, même sans travailler.
La première idée viserait notamment à réduire le temps de travail pour travailler mieux et lutter contre la fatigue au travail. Et la seconde permettrait que les personnes qui travaillent quand même, malgré le salaire à vie, travaillent avec motivation, volonté et plus de bonheur.
Mais, nous sommes bien loin de répondre à la question : est-ce que le travail rend heureux ? Cet article lance le débat, n’hésitez pas à offrir votre réflexion en commentaires.
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