Beaucoup d’employeurs et de personnes pensent que la Gen Z est une génération fainéante, est-ce vrai ? Quelques éléments de réponse.

La génération Z, regroupant les jeunes nés entre 1997 et 2012, suscite bien des débats. Accusée d’être paresseuse, désengagée ou encore allergique à l’effort, elle est au cœur des critiques. Mais cette génération est-elle vraiment fainéante ? Ou bien est-elle simplement lucide sur les réalités d’un monde du travail qui semble désenchanté ?
Tentons de répondre un peu à cette question. Comme d’habitude, vous pouvez débattre du sujet en commentaires et je vous mets, en suppléments, plusieurs vidéos et études pour étayer le propos tout au long de l’article.
Dans cet article :
Une génération qui ne sacralise plus le travail ?
Contrairement aux générations précédentes, la Gen Z ne sacralise pas le travail. Là où les baby-boomers voyaient une carrière stable comme un idéal et où les millennials cherchaient un sens à leur emploi, les jeunes d’aujourd’hui adoptent une posture plus pragmatique.
Ils ne se définissent plus par leur métier, mais par leurs passions, leurs valeurs et leur bien-être.
On demande souvent, lors d’une rencontre, le métier que nous faisons. À la télévision, les personnes interviewées sont désignées par leur travail. Oui, nous sommes contents de savoir que Gilbert est ingénieur informaticien, mais est-ce vraiment la seule chose qui le définit ?
Ce n’est pas un hasard si des termes comme « quiet quitting » ou « burn-out » ont explosé avec cette génération. Une étude de Deloitte réalisée en 2023 montre que 46 % des jeunes travailleurs Gen Z placent leur santé mentale au-dessus de leur carrière.
L’idée de travailler 50 heures par semaine pour gravir les échelons d’une entreprise qui pourrait les licencier sans préavis ne les séduit guère.
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Le rejet de la « hustle culture » chez la Gen Z
Pour comprendre leur posture, il faut jeter un œil au contexte économique et social dans lequel ils ont grandi. La Gen Z a vu leurs parents ou leurs aînés millennials sacrifier leur santé pour des employeurs qui, souvent, ne leur ont pas rendu la pareille.
Les promesses de réussite après des études longues se sont heurtées à des crises économiques successives, à l’instabilité et à l’inflation galopante.
Ainsi, cette génération rejette la « hustle culture », ce culte de l’hyperproductivité où chaque minute doit être optimisée. Pour eux, il n’est pas question de vivre pour travailler, mais de travailler pour vivre.
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Des employeurs qui n’en peuvent plus de la Gen Z
Les critiques envers la Gen Z proviennent souvent d’employeurs ou de cadres d’autres générations, frustrés par ce qu’ils perçoivent comme un manque d’engagement.
Pourtant, le problème pourrait être inversé : ce ne sont pas les jeunes qui rechignent à travailler, mais les entreprises qui peinent à s’adapter à leurs attentes.
La génération Z recherche des environnements de travail flexibles, inclusifs et respectueux de leurs limites. Ils veulent des horaires modulables, la possibilité de télétravailler, et des valeurs alignées avec les leurs.
Lorsqu’une entreprise refuse de proposer ces conditions, il n’est pas surprenant qu’ils changent rapidement d’emploi. Cela ne traduit pas une fainéantise, mais un refus d’accepter des compromis jugés toxiques.
Une productivité différente ?
Paradoxalement, la Gen Z est souvent très productive dans des cadres qui leur conviennent. Le travail indépendant, par exemple, connaît un essor fulgurant chez cette génération.
Selon une enquête menée par Upwork en 2022, 43 % des freelances de moins de 30 ans font partie de la Gen Z. Ils sont attirés par l’autonomie et la possibilité de choisir leurs projets.
En parallèle, les jeunes excellent dans les secteurs digitaux. Ils maîtrisent instinctivement les outils technologiques, les réseaux sociaux et les nouveaux canaux de communication. Ce sont eux qui inventent des formats innovants et redéfinissent les codes de la communication digitale. Là encore, il serait réducteur de les taxer de paresse quand ils participent activement à des bouleversements économiques majeurs.
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Gen Z : la santé mentale comme frein au travail ?
Cela dit, tout n’est pas rose. La Gen Z fait face à des défis qui peuvent freiner son implication dans le monde du travail. La santé mentale est un point critique. Le stress, l’anxiété et les troubles liés à l’instabilité économique ou climatique affectent profondément leur capacité à se projeter dans des carrières longues et stables.
L’hyperconnexion constitue également un piège. Habitués à une gratification instantanée sur les réseaux sociaux, certains jeunes ont du mal à s’investir dans des projets à long terme ou à supporter la monotonie de certains emplois.
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