La réforme des retraites a engendré une modification majeure sur la rupture conventionnelle, notamment sur les cotisations payées par l’employeur. Est-ce que cela impacte négativement ou positivement le salarié ? Ça dépend de son profil ! On vous explique pourquoi.
La réforme des retraites du 14 avril 2023 en entraîné énormément d’insatisfaction et de débat, et c’est encore le cas aujourd’hui. En dehors du fait qu’elle est injuste pour les travailleurs les plus précaires, elle a également un impact important dans le contexte d’une rupture conventionnelle. Un changement qui passe souvent à la trappe, mais qui a des conséquences sur les salariés. Dans cet article, on vous explique tout ce qui change !
Dans cet article :
Comment fonctionne une rupture conventionnelle ?
La rupture conventionnelle est un accord négocié entre un employeur et un salarié pour mettre fin au contrat de travail qui les lie. Cela concerne aussi bien les contrats en CDI qu’en CDD.
La rupture conventionnelle représente un réel avantage pour le salarié qui souhaite quitter son entreprise, mais aussi pour cette dernière. Certes, la procédure est encadrée par la loi et toutes les étapes doivent être scrupuleusement suivies afin qu’elle soit validée, mais les formalités sont quand même simplifiées.
Le but de cette fin de contrat est que le salarié puisse partir vite, avec une paperasse allégée et des indemnités de rupture. En plus, puisqu’il ne s’agit ni d’une démission ni d’un licenciement, le salarié en question pourra toucher les allocations chômage. Cela permet de gérer les conflits plus rapidement et d’éviter de laisser une situation empirer.
Un « forfait social » pour les employeurs
Mais, alors, quel est le lien entre la rupture conventionnelle et la réforme des retraites ? Cela concerne les cotisations sociales que l’entreprise doit régler au moment où son salarié quitte définitivement les lieux.
Le calcul de l’indemnité de rupture conventionnelle perçue par le salarié dépend de son salaire de base et de son ancienneté, inférieure ou supérieure à 10 ans. Dans une certaine limite, ce montant est exonéré des cotisations de sécurité sociale et non imposable.
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Par contre, pour l’employeur, ce n’est pas aussi avantageux. En effet, une rupture conventionnelle peut lui coûter cher en raison du « forfait social ». Il s’agit d’une contribution patronale pour la sécurité sociale. C’est la raison pour laquelle certains employeurs sont réfractaires à la rupture conventionnelle.
Avant la réforme des retraites, deux systèmes de taxation
Par le passé, la loi encadrait deux taxations différentes en fonction de l’âge du salarié qui demandait la rupture conventionnelle.
Si ce dernier n’était pas en âge d’aller en retraite, l’indemnité de rupture conventionnelle versée par l’entreprise représentait un forfait social de 20 % sur la somme de l’indemnité.
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Par contre, si le salarié avait dépassé l’âge légal et demandait une rupture conventionnelle, la taxe payée par l’employeur s’élevait à 50 % de l’indemnité. Ainsi, vous l’aurez compris, la procédure était plus onéreuse pour l’entreprise si elle acceptait une rupture conventionnelle dans ce cadre.
Alors, certaines sociétés ont essayé d’anticiper ce phénomène et invitaient leurs salariés seniors à quitter plus tôt que prévu l’entreprise. Ces derniers étaient inscrits chez polemploi pour toucher le chômage avant de basculer en retraite et de percevoir leur pension.
Un moyen de protéger les travailleurs seniors ?
La réforme des retraites change la donne. L’âge n’est plus pris en compte et l’indemnité est uniformisée pour toutes les ruptures conventionnelles. En effet, l’employeur devra payer une même taxe de 30 %, peu importe le profil de leur salarié.
Le but de cette réforme est de défendre les intérêts des salariés seniors. Donc, moins de licenciements dissimulés et les entreprises sont poussés à garder leurs collaborateurs le plus tard possible.
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Cela part d’une bonne intention pour les seniors, mais il y a des inconvénients pour les autres salariés plus jeunes. En effet, leur rupture conventionnelle coûte plus cher qu’avant et certains employeurs peuvent donc faire barrage. Cela peut aussi éventuellement repousser le recrutement de nouveaux salariés.
Ce changement de modalité dans la rupture conventionnelle permet de préserver les intérêts des salariés proches de la retraite, mais elle crée aussi un obstacle pour les travailleurs plus jeunes. Pensez-vous que cette modification soit une bonne chose ?
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5 commentaires
Je trouve que la réforme aide bien les seniors, mais c’est un peu injuste pour les jeunes. Faut trouver un équilibre, non ?
Pas d’accord avec la réforme, ça va encore plus compliquer la vie des jeunes travailleurs. Les seniors, OK, mais et les autres? On les oublie?
J’ai lu votre article, très bien écrit. Mais pour être honnête, je pense que la réforme est une bonne chose. Avant, les salariés âgés étaient souvent poussés vers la sortie. Maintenant, il semble que les choses deviennent plus justes.
Alors, perso, je trouve ça bien pour mes parents qui sont seniors, mais moi en tant que jeune, ça me fait peur pour l’avenir. Les employeurs vont être moins enclins à offrir des ruptures conventionnelles aux jeunes.
L’artcl est bien écrit, mais il manque un point de vue plus critique sur la réforme. Les impacts sur le marché du travail ? Les jeunes travailleurs vont être lésés. Faut penser à l’équilibre global. 😉