Votre ado veut se faire tatouer. Effet de mode ou processus d’affirmation de soi ? Jusqu’à sa majorité, ce marquage indélébile n’est réalisable que sur votre accord. Faut-il l’en dissuader ou consentir ? Faisons le point sur les attitudes à adopter.
Comprendre pourquoi votre ado veut se faire tatouer
Engager le dialogue
D’un point de vue légal, la majorité sexuelle commence à l’âge de 15 ans. Les pédopsychiatres considèrent d’ailleurs que c’est à partir de cette période que l’adolescent dispose d’une certaine maturité pour gérer son corps. Avant cet âge, il est donc préférable de ne pas lui donner votre accord. Jusqu’à ses 18 ans, il est important d’engager le dialogue sans contester brutalement. Vous pouvez par exemple lui proposer d’aller ensemble rencontrer un tatoueur pour vous renseigner. C’est un moyen de différer l’intervention et de lui permettre de prendre le temps de la réflexion. Par la suite, si vous y êtes opposé, donnez des arguments qui aideront votre ado à se dissuader lui-même de se faire tatouer.
Écouter pour comprendre ses motivations
Il éprouve le besoin de ressembler à l’une de ces stars ? Est-ce un acte de rébellion ? Ou est-ce une manière d’exprimer un mal-être ? Essayez de le faire parler puis de l’écouter pour décrypter ses motivations. Car l’adolescence est une phase de la vie où les changements internes et corporels sont si brusques et considérables que l’enfant qui devient adulte doute parfois de son identité. Il tente alors de maîtriser toutes ces modifications qui s’opèrent en dehors de sa volonté, par le biais d’un marquage permanent, explique le psychiatre Xavier Pommereau. Le jeune a ainsi le sentiment d’affirmer son originalité au monde extérieur tout en se rassurant d’avoir connaissance de qui il est. De ce fait, voir son tribal ou sa petite fleur chaque jour l’apaise. Le motif omniprésent représente en quelque sorte son repère.
VOIR AUSSI : Aiguilles en folie : la tendance embroidery tatoo !
Disposer des informations nécessaires à la prise de décision
Connaître les risques d’un tatouage
Infections
Lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées, l’effraction cutanée peut engendrer de sérieux problèmes de santé. En effet, une peau mal désinfectée ou une aiguille non stérilisée peut transmettre des bactéries, mais également des virus comme le sida.
Allergies
Bien plus, le tatouage peut provoquer des allergies même lorsqu’il est semi-permanent, au henné. Les dermatologues affirment d’ailleurs que le rouge ou le vert sont des couleurs de pigment potentiellement allergisantes. En cas d’accord, vous devez donc vous assurer du professionnalisme du tatoueur.
Effacer un tatouage
Technique du punch
Les dermatologues procèdent avec la technique du punch, une chirurgie réalisée sous anesthésie locale dans ces conditions :
- le tatouage est de petite taille ;
- il placé dans une zone où la peau est souple et épaisse ;
- il est situé à un endroit où la cicatrise sera peu visible.
Généralement la guérison s’effectue en une semaine avec retrait des fils au bout de 10 jours.
Traitement au laser
Autrement, le laser est une méthode qui semble efficace. Cependant, elle provoque une douleur intense sur la partie traitée suivie de réactions inflammatoires (suintements, cloques…). La durée de l’intervention peut s’étaler sur une à trois années avec au moins dix séances. Cela dépend de :
- la couleur ;
- la profondeur ;
- l’ancienneté du tatoo ;
- et du type de laser utilisé.
Quel que soit le style de marquage, tibétain, polynésien,… la majorité des personnes qui porte un tatouage souhaite véhiculer des symboles qui définissent ses valeurs intimes ou raconter un parcours de vie.