Avec l’âge, la force des muscles diminue et nos mouvements ralentissent. Mais selon des recherches récentes de l’Université Edith Cowan, ces signes pourraient indiquer un problème plus grave : la démence tardive.
Durant l’étude, les chercheurs ont examiné plus de 1000 femmes âgées en moyenne de 75 ans. Ils ont essayé de déterminer quelles sont les relations entre la fonction musculaire et la démence. Les résultats de l’étude pourraient servir à dépister précocement la démence et mener ainsi des actions préventives plus ciblées.
La démence tardive est en fait reliée à nos muscles
Les chercheurs ont mesuré la force de préhension des femmes. Ils leur ont également fait passer un test TUG (Timed-up-and-go). Celui-ci consistait à mesurer le temps qu’il leur fallait pour se lever d’une chaise, marcher sur trois mètres et retourner s’asseoir. Ces tests ont été répétés au bout de cinq ans pour surveiller toute perte de performance.
Les 15 années suivantes, 17 % des participants ont connu une hospitalisation ou un décès lié à la démence. L’équipe a constaté qu’une force de préhension plus faible et un TUG plus lent constituaient des facteurs de risques significatifs de démence. Cette conclusion exclut les facteurs liés au mode de vie, tels que le tabagisme, l’activité physique et la consommation d’alcool.
Après 5 ans, les chercheurs ont examiné l’évolution de la force de préhension et les résultats du test TUG. Les résultats ont montré que la diminution des performances a également été associée à un risque accru de démence.
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Un dépistage précoce et à moindre coût
La force de préhension peut être facilement mesurée à l’aide d’un appareil portatif appelé dynamomètre. Selon l’auteur principal de l’étude, elle pourrait être une indicatrice de la santé du cerveau. On pourrait ainsi l’utiliser pour identifier plus tôt les risques de démence.
« Probablement en raison d’une série de similitudes sous-jacentes, la force de préhension peut également se présenter comme une mesure de substitution des maladies cardiovasculaires, de l’inflammation et de la fragilité, qui sont des facteurs de risque connus pour la démence. »
Dr Sim, auteur principal de l’étude
La mesure de la force de préhension et le test TUG sont des outils de dépistage simples et peu couteux. Les intégrer dans le cadre de dépistage de la démence pourrait être utile pour identifier les personnes à haut risque. Ces derniers pourront bénéficier de programmes de prévention primaire visant à empêcher l’apparition de la maladie.
« Les résultats les plus intéressants sont que le déclin de ces mesures est associé à un risque nettement plus élevé, ce qui suggère que si nous parvenons à stopper ce déclin, nous pourrions être en mesure de prévenir les démences tardives. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine. »
Le Dr Sim