Dans le film Mickey 17, voilà un futur dans lequel on peut télécharger son esprit, mais est-ce déjà possible ?

Mickey 17, Altered Carbon, Cassandra… : le corps humain remplaçable et la conscience immortelle
En 2025, beaucoup de gens ont adoré regarder le film humoristique et dystopique Mickey 17 avec Robert Pattinson. Globalement, le film parle d’un jeune homme, Mickey, qui finit par être recruté comme « remplaçable » pour gagner sa vie.
Il va devoir mourir en boucle lors de missions difficiles. Considéré comme jetable dans cette société, il meurt à chaque mission pour gagner de l’argent, mais est « réimprimé« , car sa conscience a été sauvegardée dans un ordinateur.
Concrètement, cette idée n’est pas nouvelle. Nous pouvons aussi le voir dans la série Altered Carbon, où les gens sont sauvegardés dans des puces et donc sont immortels, seuls leurs corps sont remplacés.
Et, nous pouvons aussi le voir dans la petite série récente Cassandra, où une femme a également été sauvegardée dans un ordinateur afin de continuer à vivre alors qu’elle souffrait d’une maladie.
Plusieurs projets déjà engagés pour télécharger l’esprit humain dans un ordinateur
Le téléchargement de la conscience, c’est un fantasme d’alchimiste qui est exploré en science-fiction depuis longtemps, mais aussi par des scientifiques et des entrepreneurs actuels. L’humain, en ingénieur naturel, a toujours voulu trouver le secret de l’immortalité.
Depuis plusieurs décennies, des labos prestigieux et des cerveaux surchauffés s’y attaquent sérieusement. Parlons, par exemple du Blue Brain Project. Lancé en 2005 par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et soutenu par IBM, l’objectif était clair comme de l’eau de roche : créer un cerveau synthétique par ingénierie inverse.
Décortiquer la matière grise neurone par neurone, puis la reconstituer sous forme numérique. Un travail d’orfèvre, sachant qu’un cerveau humain contient 100 milliards de neurones, chacun connecté à jusqu’à 10 000 autres. Mais, c’est plutôt un balbutiement qu’un miracle : Blue Brain a permis de simuler une colonne néocorticale de rat, mais l’échelle humaine reste un Everest encore bien lointain.
À la même période, il y a aussi le Brain Activity Map Project, initié en 2013 sous l’administration Obama, vise à cartographier toute l’activité neuronale humaine. Rien que ça. En Europe, même élan avec le Human Brain Project, héritier direct de Blue Brain, mais avec un budget et une prétention de mégalo : simuler un cerveau entier sur superordinateur. Un océan de données, des avancées en neurosciences computationnelles… mais aucun téléchargement d’esprit à l’horizon. Pas encore.
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Une science-fiction seulement ?
Marvin Minsky, figure tutélaire de l’intelligence artificielle, et Hans Moravec, spécialiste de la robotique, ont été les premiers à poser les bases du mind uploading : pour eux, l’esprit n’est « que » le résultat des interactions neuronales.
En théorie, cartographier ces interactions, puis les reproduire, permettrait de créer une copie numérique d’un être humain. De faire sauter la barrière de la mort, ni plus ni moins.
Mais dans la pratique, c’est une autre paire de manches. Aucune technologie actuelle ne peut scanner un cerveau humain avec une telle précision. Et même si c’était possible, faudrait-il le faire de manière destructive (détruire le cerveau pour en extraire l’information couche par couche) ou non destructive (scanner un cerveau vivant sans l’endommager) ?
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Le CNRS évoque la question avec le professeur Gregor Thut
Le CNRS a d’ailleurs posté un article récent sur le sujet. Le professeur Gregor Thut a été interrogé sur cela. « Il faudrait reproduire les circuits neuronaux d’au moins trois grandes fonctions importantes pour recréer le sens de soi et l’identité de la personne : la mémoire, qui permet de stocker et de se souvenir de ce que l’on vit et de ce que l’on apprend au cours de la vie ; la conscience, qui permet d’être conscient de soi-même et de notre environnement ; et la sensation de ne faire qu’un avec son corps, indispensable au sens de soi », a-t-il décrit.
« Que vous inspire l’idée de l’extension de l’esprit humain dans un nouveau corps receveur », a aussi demandé le CNRS. « Elle soulève une grande question éthique : est-il vraiment souhaitable de télécharger nos souvenirs dans un autre corps ou dans un support artificiel comme un robot ? », répond l’expert.
« De fait, cette perspective touche au transhumanisme, une idéologie qui a comme idée de recourir aux sciences et aux nouvelles techniques pour améliorer ou augmenter nos capacités physiques et mentales, et ainsi allonger l’espérance de vie, voire nous rendre immortels. Mais devenir immortel est-il si souhaitable que cela ? Après tout, une vie immortelle ne s’apprécierait peut-être pas autant qu’une vie destinée à se finir un jour… », a-t-il ajouté. Nous vous conseillons vivement de lire l’article en entier, c’est extrêmement intéressant.
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