75 millions d’années qu’elles existent sur notre planète et la plupart d’entre nous n’en ont certainement jamais vu. Elles sont à l’origine de nombreux mythes et légendes à travers le monde, comme le « Ya-Te-Veo ». En effet, une plante carnivore géante serait capable d’immobiliser un être humain pour lui sucer tout son sang. C’est en tout cas ainsi que J. W. Buel les décrit dans son livre Sea and Land en 1887.
Ces légendes subsistent encore de nos jours. On les retrouve dans les films comme La petite boutique des horreurs de Frank Oz ou les jeux-vidéos comme Resident Evil. Et n’oublions pas la légende de Zelda, ainsi que le célèbre Plants vs Zombies… Dans ces œuvres, les plantes carnivores font des apparitions spectaculaires. Dans cet article, vous allez les découvrir en masse.
Dans cet article :
Est-ce que les plantes carnivores mangent les humains ?
« Miraculum Naturae » ou merveille de la nature, voilà la qualification que Carl Von Linné a donné au Dionaea muscipula. Lorsqu’il en a vu pour la première fois, le naturaliste estimait que le spécimen était à l’encontre des lois de la nature que Dieu aurait créé. Ce n’est qu’en 1984 qu’une définition tangible des plantes carnivores est proposée par le professeur Thomas J. Givnish et son équipe. Ils les décrivent comme étant des plantes se distinguant par leur capacité à attirer, capturer et digérer leurs proies. Cette capacité de digestion hors du commun les caractérise et les rend uniques. Il n’est pas rare d’observer certaines plantes capables d’attirer et de « capturer » des proies sans pour autant les digérer.
Pièges mortels : les apparences sont parfois trompeuses !
Les plantes carnivores sont des plantes naturellement belles et ce n’est pas pour rien ! Sur une courte portée, elles arborent des couleurs très vives, habituellement rougeâtres. Celles-ci sont plus prononcées sur les bords glissants de leurs pièges, dans le but d’attirer leur proie.
Les proies en question sont en majoritaires des insectes, des fourmis, des arachnides et des mollusques. Néanmoins, des espèces plus grandes sont capables de capturer des proies de taille plus importante. Il peut s’agir de batraciens, de geckos, de scinques, d’oisillons, et même de rongeurs comme les souris. Et non ! Les humains ne figurent pas dans la liste !
En combinaison avec ces attractions optiques, il existe des attractions dites chimiques. Celles attirent des proies sur de longues distances. En effet, les plantes carnivores ont la capacité de sécréter du nectar. Il s’agit d’un jus sucré très odorant qui attire les insectes. Cela permet ainsi aux plantes, de maximiser leurs chances de capture et en font de redoutables prédateurs végétaux. Ce sont aussi des plantes très futées. Elles séparent leurs proies des insectes pollinisateurs. Pour ce faire, elles font pousser leur vraie fleur aussi loin que possible des organes digestifs tentateurs et mortels. Cette approche leur permet alors de se reproduire. Il existe de nombreux types de pièges utilisés par les plantes carnivores. Mais on peut les classifier en deux grandes catégories :
- les pièges actifs qui nécessitent un mouvement de la plante pour la capture de ses proies,
- et les pièges passifs qui correspondent à des pièges immobiles attendant passivement l’arrivée des proies.
Comment les plantes peuvent-elles devenir carnivores ?
On peut trouver des plantes carnivores partout dans le monde. Pourtant, ce sont les régions tropicales et subtropicales comme la Malaisie et le littoral de l’Australie qui en abritent le plus. On les localise le plus souvent dans les tourbières. Elles adorent aussi les zones sableuses, les surfaces rocheuses, les milieux aquatiques et les forêts.
En 1875, Charles Darwin a émis la théorie que toutes les plantes carnivores provenaient d’un seul et même ancêtre. Néanmoins, cela a changé lorsqu’il a comparé les différentes familles de plantes carnivores existantes. En effet, il s’est rendu compte de l’éloignement de ces dernières dans la phylogénie. Cela infirme donc le postulat initial.
L’apparition du comportement carnivore chez des végétaux, parfois issus de lignées différentes, intriguait Darwin. Le naturaliste pensait que c’était une forme d’adaptation à leur milieu naturel. Il s’agit d’un environnement ouvert, humide, constitué par des eaux stagnantes ou courantes, et caractérisé par une pauvreté en nutriments.
Ce phénomène se traduit donc par l’élaboration de plusieurs stratégies évolutives dans le seul but d’assurer la survie de l’espèce. Ces diverses plantes ont donc acquis cette même faculté de manière indépendante. On dénombre ainsi quatre groupes ou ordres. Ceux-ci comprennent des plantes carnivores au sens strict : les Oxalidales, les Caryophyllales, les Ericales et les Lamiales.
Top 10 des plantes carnivores les plus dangereuses au monde
Voici notre top 10 des plantes carnivores les plus redoutables au monde. L’efficacité du mécanisme de leur piège, de leur capacité de capture, mais aussi de la taille de leur proie, permet de les classer.
1 – Nepenthes Rajah
Le plus grand piège de plantes carnivores du monde en volume est le piège à pichet de l’espèce Nepenthes Raja, d’après le Guinness World Records. Alex Lamb l’a découvert et mesuré le 26 mars 2011 sur la crête du mont Kinabalu à Bornéo, avant d’en collecter et conserver. Ce pichet exceptionnellement grand mesure 41 cm de haut et peut contenir jusqu’à 3,5 litres d’eau ou 2,5 litres de liquide digestif. Cette plante carnivore géante peut consommer des animaux aussi gros que des grenouilles, des oiseaux ou même des rats.
2 – Dionaea Muscipula
C’est sûrement la plus emblématique et la plus célèbre de toutes les plantes carnivores. On l’appelle aussi la Dionée attrape-mouche, une plante vivace, facilement reconnaissable par ses feuilles en forme de mâchoire. Le diamètre de cette plante carnivore géante est de 10 à 20 cm, pour une taille pouvant aller jusqu’à 30 cm de haut.
Le mécanisme du piège paraît simple : sur les deux faces internes de la mâchoire, il existe trois petits poils sensibles au toucher. Si un insecte vient s’aventurer dans le piège, il entre alors en contact avec les poils qui, lorsqu’ils sont stimulés, vont entraîner une impulsion électrique provoquant la fermeture du piège sur sa proie.
3 – Nepenthes attenboroughii
Portant le nom de Sir David Attenborough, célèbre naturaliste britannique, cette plante trouvée seulement près du sommet du mont victoria sur l’île Palawan aux Philippines, peut atteindre 1,50 mètre de haut et produit des pichets de 30 cm de diamètre pouvant engloutir des rongeurs.
Ses feuilles modifiées en forme d’urnes sont remplies de liquide parfumé attirant les proies, une fois que ces dernières atterrissent dans l’urne, ses parois glissantes ne leur permettent plus d’en ressortir. Ils sont morts noyés avant d’être lentement digérées par les enzymes digestives contenues dans le liquide.
4 – Darligtonia Californica
Appelé aussi plante Cobra, les Darlingtonia sont des plantes originaires de l’Amérique du Nord pouvant atteindre une taille de 40 cm à 1 m de hauteur.
Cette plante carnivore géante un piège du genre passif appelé piège à urnes : en se développant, ses feuilles se vrillent en formant un angle de 90° et l’entrée du piège se situe sous cet angle. Un appendice latéral en forme d’ailes produit du nectar pour attirer les proies. Une fois que ces derniers sont entrés, ils tenteront de sortir par le haut suivant les tâches transparentes au sommet du piège, mais seront vite fatigués et tomberont dans le tube digestif de la plante.
5 – Utricularia Vulgaris
Une plante aquatique pouvant atteindre les 60 cm à 1 m pendant sa maturité, avec des tiges pouvant s’étaler à un diamètre d’environ 1 m qui lui permettent de flotter dans l’eau. On peut les trouver dans les marais du Sud de l’Europe, de l’Afrique du Nord et de l’Asie.
Cette plante carnivore géante est réputée pour la chasse aux micro-organismes en milieu aquatique : ses tiges sont munies de nombreux utricules transparents d’environ 4 mm sous forme de poches d’air et de poils sensibles au toucher. Les utricules sont placés en dépression par un système qui chasse l’eau vers l’extérieur. Lorsque la proie touche un poil déclencheur, le clapet s’ouvre brusquement et la dépression l’absorbe. Elle est capable d’attraper des proies 100 fois plus vite que les vénus attrape-mouche.
6 – Triphyophyllum peltatum
Ce sont des plantes tropicales qu’on peut trouver en Afrique de l’Ouest. Des lianes grimpantes possédant des tiges vrillées utilisées pour s’accrocher aux végétaux voisins permettent de les reconnaître. L’atteinte de ses 40 cm d’envergure et le taux d’humidité élevé réveillent sa nature carnivore. C’est une plante qui utilise de redoutables pièges à glu sous forme de nectar sur ses tiges. La réunion des conditions favorables se manifeste par l’apparition de poils gluants. Plus les proies capturées se débattent, plus ce sera pire pour eux. La plante peut ensuite les digérer tranquillement.
7 – Drosera capensis
C’est une plante carnivore géante vivace de type touffu pouvant atteindre les 15 cm de hauteur. Elle est originaire de l’Afrique du Sud, mais plusieurs de ses semblables viennent de l’Australie en moitié et d’autres, éparpillés partout dans le monde.
Elle utilise des pièges à glu de type actif. Elle a des feuilles en forme de petits tentacules parsemées de poils sensibles et qui possède des glandes lui permettant de sécréter de la glu. La colle emprisonne la proie une fois qu’elle la touche. Et plus elle se débat, plus les feuilles s’enroulent autour d’elle. Une mort terrible par asphyxie s’ensuite, avant que la plante la digère.
8 – Brocchinia reducta
Originaire du Venezuela et des Guyanes, cette plante carnivore géante, appartenant à la même famille que les ananas, peut mesurer dans les 50 cm de haut avec des feuilles épaisses et dressées en rosettes.
Elle utilise des pièges du genre passif un peu sophistiqués : ses feuilles en rosettes forment une mare et dégageant une odeur attirant les insectes. Il existe aussi des petits poils reflétant des rayons UV qui servent d’attraction visuelle et pour couronner le tout, ses feuilles sont recouvertes de cire glissante ne laissant rien au hasard pour ceux qui osent s’y aventurer.
9 – Cephalotus follicularis
Connue sous le nom de sarracénie de l’Australie occidentale, elle est la seule espèce du genre cephalotus. On pense que cette plante carnivore géante est un exemple d’évolution convergente, ce qui signifie qu’il a développé des traits similaires à d’autres organismes sans leur être apparenté. En fait, la plante est plus étroitement liée aux choux et aux roses que les autres plantes à pichet.
Mais, comme elles, elle présente une feuille modifiée en forme de bac avec un couvercle pour empêcher la pluie d’y pénétrer. Les insectes sont attirés par la coloration rouge et blanche de la feuille, mais une fois à l’intérieur, des pointes acérées en forme de dents autour du bord les empêchent de ressortir. Ils finissent par glisser au fond du pichet où ils seront digérés dans un bassin d’enzymes.
10 – Drosophyllum lucitanicum
Plante carnivore géante trouvée au Portugal, au Maroc et en Espagne. Elle diffère des autres plantes carnivores, car elle pousse dans les milieux arides. Elle ressemble à un buisson et se compose de longues feuilles gluantes en formes d’escargots. Celles-ci se déroulent au fur et à mesure qu’elle s’approche de la maturité. Une substance à odeur sucrée recouvre ses feuilles. Cela attire les proies de loin et de près. Elle utilise donc un piège passif. Celui-ci ne nécessite aucun mouvement de sa part pendant le processus d’attirance jusqu’à la digestion.
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