Le secteur du transport et de la logistique doit faire face à de nombreuses tensions durant la pandémie de Covid-19. Face à des restrictions de circulation liées aux mesures de confinement prises par de nombreux pays, y a-t-il un risque de rupture de la chaîne d’approvisionnement ?
Alors que la pandémie de Covid-19 est en pleine explosion, la chaîne d’approvisionnement doit faire face à de nombreux défis : restrictions de circulation, chute de la demande dans certaines filières, tensions en termes d’effectif chez les chauffeurs routiers… Une rupture de la supply chain est-elle à craindre ?
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Des ruptures d’approvisionnement ponctuelles
La fermeture des restaurants, des cantines scolaires et professionnelles a comme conséquence, depuis le début du confinement, d’augmenter le besoin en approvisionnement des foyers. Des achats irrationnels liés à la peur du manque ont également conduit de nombreux Français à stocker plus que de raison, entraînant des ruptures ponctuelles sur certaines denrées et certains produits comme les pâtes, la farine ou encore le papier hygiénique.
Toutefois, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, s’est voulue rassurante et a récemment affirmé qu’il n’y avait pas de risque de rupture durable d’approvisionnement dans les supermarchés français. Le secteur du transport et de la logistique est fortement mobilisé pour répondre à la demande durant cette crise, et assure le réapprovisionnement des marchandises malgré les difficultés liées notamment au manque de personnel et aux restrictions de circulation.
Le risque d’une pénurie alimentaire
Cependant, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture tire la sonnette d’alarme et n’exclut pas le risque d’une crise alimentaire, qui pourrait impacter en premier lieu les pays dépendant d’une aide alimentaire extérieure et les personnes qui se trouvent déjà en situation d’insécurité alimentaire.
De nombreux pays ne sont pas en situation d’autosuffisance alimentaire et certains ont réduit le rythme des importations et exportations. Ainsi, le Vietnam par exemple a décidé de diminuer ses ventes de riz à l’étranger, et l’Argentine a restreint ses exportations de céréales.
Si les stocks existent et qu’il y a suffisamment de denrées pour nourrir les populations, ce sont en revanche les restrictions de circulation qui sont susceptibles de mettre en péril un équilibre déjà fragile dans certains pays, comme l’Angola, le Mozambique ou encore le Congo, qui ne disposent pas d’un secteur agricole développé et dépendent des importations.
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Une tension possible sur l’approvisionnement de médicaments
Alors que les hôpitaux font face à un afflux massif de patients, certains médicaments utilisés notamment en réanimation, comme les sédatifs, les relaxants musculaires, les analgésiques ou encore le curare, administré aux patients intubés, ont vu leur demande augmenter de 2 000 % à travers le monde. En France, les stocks diminuent et l’inquiétude du personnel soignant grandit.
À l’heure actuelle, 80 % des médicaments ou des principes actifs sont fabriqués dans des pays tiers, dont 60 % en Chine et en Inde. Si le transport, et notamment le transport sous température dirigée dans le respect des règles via des solutions isothermes reprend progressivement depuis la Chine, les usines ont toutefois été à l’arrêt pendant plusieurs semaines.
L’Agence Nationale du Médicament (ANS) et le syndicat pharmaceutique Les Entreprises du Médicament (LEEM) restent extrêmement vigilants face à cette situation inédite, en veillant notamment à ce que ces médicaments soient équitablement répartis entre les différents hôpitaux du pays, pour qu’aucune structure ne soit pénalisée.
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