La loi visant à réguler l’accès aux sites pornographiques aux mineurs pose des problématiques liées à la protection des données personnelles. Voyons plus en détails pourquoi !

Emmanuel Macron déclarait en faire un sujet prioritaire : il faut protéger nos enfants de certains contenus en ligne qu’ils ne seraient pas aptes à voir. Si tout le monde est d’accord avec ça, un projet vient d’être voté ce 9 juillet dernier, par l’unanimité du Parlement français. Et ce projet représente une réelle menace pour la protection de nos données confidentielles, et par extension, aussi pour nos vies privées.
Le projet de loi est défendu par la Sénatrice L.R, (Les républicains de Saône-et-Loire), Marie Mercier. Pour plus de détails, il consiste à rendre les sites pornographiques beaucoup moins accessibles, depuis la France, à nos mineurs.
Certes, la cause est honorable. Et la facilité avec laquelle, aujourd’hui, n’importe quel usager d’Internet, et donc, n’importe quel mineur peut accéder à des contenus pornographiques, est assez déroutante. Nous sommes tous d’accord sur ce point-là.
Mais, en termes de solutions, ce que propose aujourd’hui le gouvernement français apportera t’il protection des mineurs sans menacer la confidentialité de nos données ?
Dans cet article :
Mais au juste, comment est-ce que cette loi peut-elle menacer notre vie privée ?
Ce qui semble être, on ne peut plus honorable, et légitime, comme la protection de nos mineurs, représente pourtant, à ce jour un chantier plus compliqué que ce qu’il en a l’air.
Et la difficulté réside dans le système de vérification national qui est en passe d’être imposé à tous les sites pour adultes gratuits.
En effet, la démarche envisagée semble manquer de perspicacité et de discernement sur le succès d’une telle opération. Car ici, il s’agit donc d’imposer aux éditeurs de sites pornographiques, un système de vérification de l’âge stricte. Ces derniers seraient donc responsables, et de l’efficacité d’une telle installation, mais aussi, du niveau de sécurité de celle-ci.
Les “blocks”, ou plus exactement filtres installés sur les sites seraient donc en charge de récupérer des données confidentielles comme des coordonnées bancaires. L’autre possibilité envisagée est de se connecter à France Connect, qui va ensuite récupérer des informations très confidentielles. Données qu’on n’a pas pour usage de partager en ligne.
Par ailleurs, pour la prise de hauteur, basons-nous sur des exemples existants. Comme pour les tentatives similaires au UK ou en Australie, il est fort à parier que les solutions qu’envisage la France se solderont probablement par un échec comparable.
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Et en détail, pourquoi ?
Premièrement, ce dont il faut se souvenir, c’est que le plan national envisagé prend inspiration des “blocks” de filtration existants sur les sites de jeux d’argent. Ces derniers évoluent dans un cadre plus réglementé depuis plus longtemps que les sites pornographiques. Ils ont donc les moyens et les retours d’expériences nécessaires pour assurer la fiabilité des systèmes installés.
Mais voilà, dans le contexte actuel, et avec des chiffres de cybercriminalité en recrudescence, les sites pornographiques sont-ils prêts à installer et maintenir de telles solutions techniques sans faille de sécurité ?
En effet, nous le savons bien, les cybercriminels prennent pour cible privilégiée, ces fameux sites pornographiques gratuits concernés. Ce qui ne se montre pas rassurant non plus, c’est que le choix des mécanismes de filtration sera laissé aux sites eux-mêmes, comme l’explique bien cet article.
Ensuite, aussi parce que le niveau d’adhésion des éditeurs de sites X est naturellement compromis. De telles configurations menaceront naturellement leurs chiffres de fréquentation.
Et même si en face, les nouveaux pouvoirs attribués à la CSA, ceux de faire fermer les sites qui ne respecteraient pas et n’appliqueraient pas la nouvelle réglementation, auront les moyens de faire trembler les éditeurs, il n’est tout de même pas garantit que le projet épouse un succès immédiat. En effet, la procédure peut prendre du temps, et passer par un tribunal qui décidera ou non d’une injonction de fermeture. Et d’ici là, il est très probable que les éditeurs de sites X chercheront d’abord les moyens de contourner les décisions.
Enfin, en prélevant ce type de données confidentielles, il est indéniable que cela porte une atteinte directe à nos vies privées, et même intimes dans ce cas présent. Comment concevoir qu’on puisse retracer les orientations, préférences, fantasmes sexuels des utilisateurs sans enfreindre leur sécurité ?
Et dans ce sens-là, les exemples qui corroborent cette théorie sont nombreux !
En effet, en cas de violation des données de grande ampleur, aucune loi ne protège à ce jour, les victimes de ces accidents. Et un simple usager d’un site pornographique légal, peut se voir menacé d’escroquerie ou même de chantage. Certains accidents tragiques ont même conduits jusqu’au suicide de certains.
De ce fait, comment parcourir les sites en toute sécurité et protéger sa vie privée ?
Si on devait retenir qu’un seul outil, afin de protéger sa vie privée en ligne le VPN serait sans doute bien positionné.
Capable d’empêcher les enregistrements de vos données confidentielles auprès de votre fournisseur d’accès, ou même de vous donner accès à des serveurs distants, tout en utilisant un niveau militaire de cryptage de données, c’est entre autres, les bénéfices que vous propose une telle solution.
Passer par un VPN pour parcourir les sites pour adultes, semble représenter la meilleure solution pour totalement sécuriser sa vie privée en ligne.
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