Les parents, mais aussi celles et ceux qui n’ont pas encore d’enfants, peuvent être confrontés au syndrome de Wendy, qu’est-ce que c’est ?
Dans cet article :
Les films Disney, un gros impact sur les enfants désormais devenus adultes
Décidément, les films Disney nous accompagnent même en étant adultes. Il faut dire que ces films d’animation ont bercé notre enfance et nous ont donc éduqués d’une certaine manière, pas toujours selon de bonnes valeurs, nous vous l’accordons.
Il demeure néanmoins que c’est avec ces films que beaucoup de femmes se sont mises dans la peau de ménagères comme Cendrillon et de la demoiselle en détresse comme Blanche Neige et que beaucoup d’hommes se sont mis dans la peau du prince Charmant comme… tous les princes des Disney d’antan.
Les films Disney ont aussi participé d’une certaine manière à apprendre aux jeunes filles et aux jeunes garçons certaines morales, à imiter parfois les héros des films dans leurs choix.
Finalement, ces films ont eu un gros impact sur l’éducation des enfants, faisant croire aux jeunes filles qu’on est plus belle mince et avec les cheveux lisses, et en attendant patiemment son sauveur. Et en faisant croire aux jeunes garçons que pour être attirant, pour être un homme, il faudrait être absolument courageux à chaque instant, être grand, beau et protecteur.
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Ces troubles et syndromes qui portent le nom de personnages Disney
Les nouveaux films parviennent à changer la donne, mais il est vrai que les clichés étaient renforcés à cause des plus anciens. Et, ce n’est pas pour rien que certains troubles, maladies ou syndromes portent aujourd’hui le nom de personnages Disney.
Par exemple, il y a le syndrome de la Belle au bois dormant qui est une maladie rare provoquant de l’hypersomnie. Les patients peuvent dormir jusqu’à 20 heures parfois.
Il y a aussi le syndrome de Rapunzel, le nom allemand de la princesse Raiponce, qui désigne la trichotillophagie, soit une maladie qui fait que les patients n’arrivent pas à s’empêcher de s’arracher les cheveux et de les manger.
Et bien sûr, vous devez le savoir, mais il y a aussi le très célèbre syndrome de Peter Pan. Il désigne des personnes qui ne veulent pas grandir et qui donc deviennent des adultes immatures, qui rejettent les responsabilités.
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Qu’est-ce que le syndrome de Wendy ?
Mais, il existe un autre trouble qui tire son nom de la fameuse histoire de Peter Pan, ce petit garçon qui vit au Pays Imaginaire où vivent les enfants négligés et abandonnés. En effet, il s’agit du syndrome de Wendy, qui touche essentiellement les mamans, mais plus largement les parents et un peu plus rarement les personnes sans enfants (mais cela reste possible).
De quoi parle-t-on exactement ? En psychologie, le syndrome de Wendy désigne le besoin presque maladif de vouloir s’occuper des autres, de donner son attention à l’autre, de prendre soin de son entourage, d’avoir des responsabilités, d’avoir quelqu’un à sa charge. Généralement, la personne atteinte de ce trouble est prête et a même un besoin incessant de se sacrifier pour les autres, de tout donner aux autres, quitte à s’oublier.
La plupart du temps, ce sont les mamans, les papas, mais aussi les grandes sœurs et les grands frères qui souffrent de ce problème psychologique. Globalement, il s’agit presque d’un contraire au syndrome de Peter Pan qui, lui, désigne le fait de ne pas avoir de responsabilités.
On appelle ce syndrome « le syndrome de Wendy » car dans l’histoire de Peter Pan, Wendy est une grande sœur qui a un besoin incessant de s’occuper de ses petits frères, puis des enfants perdus, se substituant à leur mère, mais aussi de s’occuper, voire plus de sauver, Peter Pan.
Et c’est ça le syndrome de Wendy, c’est de toujours vouloir materner, prendre soin de l’autre, toujours vouloir se sacrifier pour l’autre. Finalement, le syndrome est très proche du trouble de l’échoisme, dont nous vous avions déjà parlé auparavant qui est un trouble de la personnalité qui peut vraiment vous affecter, comme le syndrome de Wendy.
Symptômes possibles et risques reliés
- Le besoin de tout gérer, de tout contrôler, de passer derrière ses enfants, son partenaire de vie, comme Wendy passe après Peter Pan et fait tout à sa place. Grosse difficulté à déléguer. Ce qui en résulte : une charge mentale importante qui peut mener à d’autres problèmes comme une dépression par exemple.
- La peur incessante de perdre ceux que vous aimez, d’être abandonné, d’être trahi, et même d’être séparé de ces personnes (par exemple si vous devez laisser votre enfant pendant un court moment). Ce qui en résulte : vous vous sacrifiez constamment, vous ne savez pas dire non, vous avez du mal à dire ce que vous ressentez et à vous confier.
- Un stress constant, des troubles anxieux, des troubles du sommeil, des douleurs musculaires et digestives peuvent aussi apparaître en raison de l’angoisse que ce syndrome génère chez vous. La plupart du temps, ces personnes ont aussi une forme d’hyperactivité : impossibilité de ne rien faire, bouge tout le temps pour s’occuper l’esprit. La personne peut d’ailleurs être maniaque ou hypocondriaque, dans ce genre de cas.
- Tendance à se culpabiliser, à se blâmer, perte de confiance en soi, replis sur soi, peur de la critique, peur de l’échec.
- Possibilité d’apparition d’addictions : soit à la ou les personnes (par exemple, vous ne pouvez plus vos passer de l’odeur de votre enfant), soit autre chose pour compenser (cigarette, alcool, etc).
- Les personnes qui souffrent de ce trouble ont tendance à vouloir faire beaucoup d’enfants, ce qui peut, au contraire, être contre-productif pour guérir de ce trouble. Cela peut même devenir toxique pour ses enfants, lesquels seront l’exutoire de ce trouble. L’hyperparentalité peut affecter le bon développement psychologique de votre enfant, d’où l’intérêt de traiter ce trouble, en plus de vous soulager.
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Quelle est la cause de ce trouble de personnalité et comment guérir ?
En psychologie, il peut parfois être difficile d’identifier la cause de ce trouble. En général, pour guérir de ce trouble et aller mieux dans sa vie (car il peut vous manger de l’intérieur sans que vous vous en rendiez compte), il faut entamer une profonde introspection.
Pour cela, nous vous conseillons de consulter un ou une psychologue. Et si possible, un professionnel qui se spécialise dans la psychanalyse ou encore dans l’étude de « l’enfant intérieur » ou dans la thérapie cognitive et comportementale (TCC).
Voir un psy n’est pas une honte, c’est tout aussi important que de voir n’importe quel professionnel de santé. La santé mentale est aussi importante (voire plus importante, car elle peut même cause des problèmes physiques) que la santé physique.
Bref, dans tous les cas, n’hésitez pas tester un psy et si ça colle, continuez ! C’est aussi une histoire de feeling car s’il n’y est pas, vous n’avancerez pas efficacement.
Dans le cas de Wendy, par exemple, elle veut s’occuper de tout le monde et se substituer à leurs mères parce que sa propre mère n’était pas souvent là.
Ses parents étaient souvent absents, partant à des soirées pour le travail. Du coup, non seulement Wendy a souffert de cette absence, et donc elle ne veut pas que les autres enfants souffrent à leur tour, mais aussi elle a dû s’occuper de ses frères alors qu’elle était très jeune, comme se substituant à leurs parents.
Chaque personne est différente, donc la source peut être différente chez vous. Ce peut être une peur de l’abandon, une peur du rejet, un traumatisme lié à un décès, un vieux souvenir qui vous a marqué, un syndrome du sauveur, un manque de confiance très fort en vous, un problème d’attention (trop d’attention ou manque d’attention, par exemple si le besoin de vous sacrifier ne sert pas à aider l’autre, mais à captiver son attention)…
Et même une personne qui n’a pas d’enfants ni de frères ou sœurs peut en souffrir, justement par besoin de s’occuper de quelqu’un. Dans tous les cas, sachez que la situation peut s’arranger si vous engagez une thérapie.
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Quelques pistes pour soulager son syndrome de Wendy
Si vous pensez être atteint de ce trouble, voici quelques idées pour vous aider à aller mieux dans votre quotidien. Bien entendu, il faudra quand même que vous fassiez une thérapie personnalisée avec un psy car, même si les choses s’arrangent, le fond du problème est certainement encore enfoui en vous et attend chaque occasion pour ressortir.
- Comprendre que vous n’êtes pas le centre du monde. Cela parait paradoxal puisque dans ce trouble la personne a tendance à s’oublier. Mais, en réalité, la personne qui souffre du syndrome de Wendy ne s’oublie pas vraiment, elle pense surtout être indispensable. La première chose à faire est de travailler sur cela : ces personnes que vous essayez de protéger, de materner, peuvent se débrouiller seules de temps en temps. C’est comme cela qu’on apprend, en faisant des erreurs. Ne soyez pas intrusif dans cet apprentissage, soyez un guide si besoin, mais pas un assistant. Limiter la codépendance est essentiel. Laissez de la place au développement de l’autre, sans intervenir à chaque instant, sans répondre contamment aux solicitations, c’est aussi limiter la dépendance affective des deux côtés.
- Essayez de déléguer le plus possible. C’est difficile, nous le savons. Mais, vous avez besoin de faire une pause dans votre charge mentale. Apprenez donc à demander de l’aide, même si vous pensez que personne ne peut vous aider.
- Réapprenez à vous « ennuyer ». Actuellement, et surtout avec des enfants, nous avons tendance à multiplier les tâches, à faire deux choses en même temps, à faire plein de choses sans vraiment les faire également. Par exemple : téléphoner en donnant à manger à bébé, regarder une série en scrollant sur le téléphone, faire du sport en écoutant de la musique… Essayez de ne faire d’une seule chose à la fois en pleine conscience. C’est une partie essentielle dans le traitement de ce syndrome, notamment pour apprendre à lâcher prise et ne plus tout contrôler.
- Laissez de la place à l’imprévu. Dans la même idée, essayez de vous dire « tant pis » lorsqu’un imprévu désagréable arrive ou bien essayez de davantage relativiser. Rien n’est fait pour être parfaitement à sa place.
- Travaillez sur votre confiance en vous, c’est la clé de tout. Moins vous avez confiance en vous-même, plus vous allez vous blamer, ne pas arriver à dire non, vouloir contrôler les autres. Vous ne vivez pas pour l’autre, mais avec l’autre. Mais avant d’être responsable de quelqu’un, vous êtees responsable de vous-même.
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