Qu’est-ce que l’échoïsme ce trouble qui pousse à faire plaisir aux autres ?

« On ne peut pas plaire à tout le monde ». Cela résumerait à la perfection la situation des personnes souffrant d’échoïsme. Avez-vous déjà entendu parler de ce trouble de la personnalité ? Si ce n’est pas le cas, vous avez au moins une fois dans votre vie, croisé une personne qui en souffre sans le savoir.

L’échoïsme, qui vous l’aurez remarqué, fait buter votre langue au point que vous ayez failli prononcer « égoïsme » est un trouble du comportement peu connu en France. Du moins, il est répertorié sous le terme de « trouble de la personnalité dépendante ». En effet, il est plus connu outre-Atlantique et n’est d’ailleurs pas enregistré dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).

L’échoïsme fait référence à une tendance quasi compulsive qu’a une personne à vouloir absolument plaire aux autres. Cela en s’oubliant, en niant et négligeant ses propres besoins et en mettant de côté sa personnalité. Si on peut dire que la plupart des gens dans leur vie ont le souci d’être agréable à leur entourage, dans le cas d’une personne échoïste, ce désir est poussé à son paroxysme. Il entraîne bien évidemment des conséquences pour la personne qui en est atteinte. Découvrez dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur l’échoïsme.

Le syndrome d’Echo : qu’est-ce que c’est ?

Ce qu’il faut tout d’abord préciser, c’est qu’officiellement l’échoïsme n’est pas reconnu comme un trouble de la personnalité à proprement parlé ou comme une maladie psychiatrique. Toutefois, il faut noter qu’il s’agit d’un comportement, qui, tout comme celui du syndrome de la gentille fille, est pathologique. Cela explique donc le fait qu’on le considère comme anormal et nuisible pour les personnes qui en souffrent.

Le terme d’échoïsme a été inspiré de la mythologie grecque. Il fait référence à Echo, une nymphe des montagnes et des bois, réputée pour sa belle voix et son bavardage incessant. Elle était l’une des Oreades et elle servait la déesse Artémis, déesse de la chasse et de la nature sauvage. L’histoire la plus célèbre d’Echo est liée à son destin tragique. Elle tomba amoureuse du beau jeune homme Narcisse, mais Narcisse rejeta ses avances et la repoussa cruellement. Profondément blessée par cet amour non partagé, Echo se retire dans les montagnes. Là, elle va dépérir de chagrin et d’amour non réciproque.

L’échoïsme est donc considéré comme l’exact contraire du narcissisme et de l’égoïsme. Les personnes qui en souffrent ressentent une peur panique à l’idée d’être perçues comme « spéciales » par leur entourage. Paradoxalement, il s’agit de personnes qui font tout pour plaire aux autres. À tel point, qu’elles en arrivent à négliger leurs désirs propres pour satisfaire ceux des autres. Les échoïstes n’ont aucune tendance narcissique. Elles sont souvent des personnes qui n’ont aucune confiance en elles et qui ont besoin de l’approbation des autres. Dans le quotidien d’une personne souffrant d’échoïsme, le plus important est de tout mettre en œuvre pour que les autres soient satisfaits. Cela, sans prendre en compte les moyens d’y parvenir et surtout ce qu’elles veulent réellement dans le fond.

Qui est susceptible de souffrir d’échoïsme ?

Les personnes souffrant d’échoïsme ont une capacité hors du commun à s’ignorer et à mettre en avant les autres, par-dessus tout. Il y a quelques années, ce type de comportement aurait été perçu comme une extrême gentillesse, voire une certaine forme de dépendance. Aujourd’hui, cependant, on se rend compte qu’il s’agit d’une attitude toxique pour la personne. Elle a en effet de nombreuses répercussions sur la vie des personnes qui en sont atteintes.

Les personnes que l’on dit échoïstes ont un réel problème d’estime de soi. Elles ne perçoivent leur importance qu’en fonction de ce que les autres pensent d’elles. Cela leur permet de se valoriser. L’échoïste construit sa personnalité comme tous, en fonction de la génétique, de l’environnement dans lequel il évolue, de l’éducation ou encore des expériences vécues. Toutefois, contrairement au commun des mortels, l’échoïste va développer son comportement de dépendance vis-à-vis des autres d’une façon fortement influencé par ses parents. En effet, le plus souvent, il s’agit d’enfants qui ont grandi dans une famille avec des parents pervers narcissiques ou manipulateurs. En étant au contact de ce type de parents, l’enfant va inconsciemment se construire en évitant de reproduire les mêmes schémas que ses parents.

Les psychiatres ne sont pas parvenus à trouver de lien direct entre le développement d’un comportement échoïste et la génétique. Toutefois, ce qu’il est admis, c’est que sur la plupart des personnes qui souffrent de ce trouble, on remarque qu’au moins un des parents était narcissique. L’enfant se sent responsable de la satisfaction de ce parent ou de son bonheur. Il va donc tout mettre en œuvre pour lui être agréable. Il peut aussi arriver qu’un enfant élevé par un parent échoïste reproduise à son tour ce même schéma. Cela parce qu’il s’identifie à son parent et conçoit ce comportement comme naturel.

Echoïsme et altruisme : quelle est la différence ?

Vous n’entendrez jamais quelqu’un vous dire que ce n’est pas bien d’être gentil. Toutefois, vous dira peut-être que parfois, il faut apprendre à être égoïste. C’est tout ce qui caractérise une personne souffrant du syndrome Echo. En effet, alors qu’un altruiste prendra plaisir à rendre service aux autres, sans pour autant se définir en fonction de la perception qu’auront les gens de son attitude, l’échoïste en sera incapable. L’échoïste est en souffrance par le simple fait que ses actions ne soient pas appréciées de son entourage.

Les personnes échoïstes ont aussi tendance à souffrir d’hypersensibilité émotionnelle. Il suffit qu’ils remarquent la désapprobation chez les autres pour être déstabilisés. Pour éviter cette confusion, ils vont donc pousser très loin leur recherche de plaire. Ce type de comportement dépasse donc largement ce que l’on attend d’une personne altruiste. En effet, un altruiste va faire du bien aux autres, sans toutefois se préoccuper de l’appréciation qui sera faite de leurs agissements.

L’échoïste quant à lui se sentira profondément blessé si ses efforts ne sont pas appréciés à leur juste valeur selon lui. Il ne va cependant pas l’exprimer ouvertement, mais va profondément en souffrir et ruminer ce qu’il aurait mal fait. En effet, sans se mettre en avant, il agit en réprimant ses désirs et ses besoins. Lorsque après avoir vu que cela n’est pas suffisant et ne lui vaut pas la reconnaissance à la hauteur de ce qu’il en attend, il se produit une fracture. Ce constat va donc impacter son estime et la confiance qu’il a en lui.

Quels sont les conséquences de l’échoïsme ?

Le trouble de la personnalité dépendante ou échoïsme est caractérisé par un besoin excessif d’être aimé, une peur intense d’être abandonné, une difficulté à revendiquer ses décisions et une tendance à se soumettre aux autres. Les conséquences de ce trouble peuvent être significatives et affecter divers aspects de la vie d’une personne.

Tout d’abord, les personnes atteintes de ce trouble ont du mal à établir des relations saines et équilibrées. Elles peuvent devenir excessivement dépendantes de leurs proches. Cela peut entraîner des tensions et des conflits dans les relations. Elles ont une perception négative de leur propre valeur. Aussi, elles peuvent avoir du mal à se sentir compétents et dignes d’amour et d’attention.

Les échoïstes ont un besoin constant de se faire valider et approuver par les autres. Du coup, elles évitent les désaccords ou les confrontations. Cela, par crainte de perdre le soutien ou l’affection des autres. De plus, les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité dépendante peuvent être extrêmement indécises et cherchent constamment l’avis et l’approbation d’autrui avant de prendre des décisions, même mineures. En raison de leur vulnérabilité et de leur dépendance émotionnelle, les personnes atteintes de ce trouble peuvent être plus susceptibles de se retrouver dans des relations abusives ou des relations toxiques. Qu’elles soient émotionnelles, physiques ou psychologiques.

Les personnes échoïstes peuvent avoir du mal à défendre leurs droits ou à exprimer leurs besoins dans un environnement professionnel. Elles vont chercher à éviter les situations qui exigent une autonomie ou une prise de responsabilité. Le trouble de la personnalité dépendante peut être associé à des niveaux élevés d’anxiété et de dépression, en particulier en cas de problèmes relationnels ou d’abandon réel ou perçu.

Il faut savoir que les personnes échoïstes dans leur hypersensibilité ressentent les choses de manière exacerbée. Leur état d’esprit va augmenter leur manque de confiance et ils auront tendance à se dénigrer. A force de ne pas voir la reconnaissance des autres ou parce qu’ils sont sans cesse dans une dynamique de nier leurs besoins, ils vont se replier sur eux. Cela entraîne de la solitude, le sentiment d’être incompris, de l’isolement et souvent, de la dépression.

Comment guérir du syndrome de l’Echo ?

Pour guérir du « syndrome de l’Echo », il est important que la personne qui en souffre prenne conscience de son comportement. En effet, pour agir et sortir de ce cercle vicieux de la dépendance, il faut qu’elle se rende compte que son attitude est anormale et nuisible. Pour y parvenir, c’est le rôle de l’entourage d’aider la personne. Il peut également être nécessaire de consulter un professionnel de la santé.

L’échoïste doit tout d’abord apprendre à « dire non ». C’est le premier pas vers la révélation de sa personnalité. Il parvient ainsi à se positionner en tant qu’individu à part entière et commence à défendre ses idées et exprimer ses besoins. Il est également nécessaire de travailler sur la confiance en soi et l’estime de soi. Mais, aussi, se poser des questions indispensables lorsque vient le moment de prendre des décisions. A savoir : « est-ce que cela me convient ? » Ou encore « est-ce que je le veux vraiment ? » Cela indépendamment des attentes et des désirs des autres.

Enfin, pour se libérer du joug de son trouble, l’échoïste doit se revaloriser. Cela implique de mettre en avant ses qualités ses réussites et d’éviter de se dénigrer. En fin de compte, l’échoïste doit apprendre à mieux se connaître et à apprécier à sa juste valeur son caractère. Cela, tout en apprenant à penser d’abord à eux avant de penser aux autres. Ce qui ne veut pas dire passer d’un extrême à l’autre en devenant égoïste. Mais, plutôt en trouvant le juste milieu.

Pour terminer, il est essentiel pour la thérapie de l’échoïste de s’entourer de personnes bienveillantes. En effet, il est important que l’entourage soit un soutien pour la personne et qu’il ne profite pas de son mal-être pour obtenir des faveurs.