Les mots ont un pouvoir immense sur le développement émotionnel des enfants. En tant que parents, nous avons la responsabilité d’utiliser un langage positif et encourageant qui favorise leur estime de soi et leur confiance en soi.
Cependant, il y a des moments où la frustration peut prendre le dessus et nous conduire à prononcer des phrases blessantes sans le vouloir. Ces phrases toxiques, souvent dites sur le ton de l’exaspération ou de la colère, peuvent avoir des effets néfastes sur l’enfant, en le culpabilisant, en le décourageant et en le faisant douter de lui-même.
Dr. Tovah Klein, psychologue pour enfants et auteur du livre « How Toddlers Thrive », met en garde contre les dangers de ces phrases toxiques et propose des alternatives bienveillantes pour communiquer efficacement avec les enfants.
1 – « Tu es toujours de mauvaise humeur. »
Cette phrase culpabilise l’enfant et lui donne l’impression qu’il est un problème.
Remplacez-la par : « Je vois que tu es contrarié(e). Que se passe-t-il ? »
2 – « Pourquoi tu fais toujours ça ? »
Cette phrase donne l’impression que l’enfant fait exprès de mal se comporter et qu’il n’y a aucune raison à ses actions.
Remplacez-la par : « On peut parler de ce qui s’est passé et essayer de trouver une solution ensemble. »
3 – « Tu es ridicule ! »
Cette phrase minimise les sentiments de l’enfant et le ridiculise.
Remplacez-la par : « Je comprends que tu sois frustré(e), mais ce n’est pas une façon de parler. »
4 – « Tu exagères ! »
Cette phrase invalide les émotions de l’enfant et lui donne l’impression qu’il n’a pas le droit de les ressentir.
Remplacez-la par : « Je vois que tu es très énervé(e). Parle-moi de ce qui te met en colère. »
5 – « Tu es incapable de faire ça tout seul. »
Cette phrase manque de confiance en l’enfant et le décourage de se débrouiller par lui-même.
Remplacez-la par : « Je suis là pour t’aider si tu en as besoin, mais je sais que tu peux le faire. »
Prenez le temps de vous calmer avant de réagir
« Toute phrase qui semble ‘blâmer [l’enfant] pour un comportement ou une émotion qu’il a’ est un problème. »
Dr. Tovah Klein
Lorsque votre enfant a un comportement difficile ou qu’il est en proie à une crise de colère, il est important de prendre le temps de vous calmer avant de réagir. L’exaspération et la colère dans votre voix ne feront qu’aggraver la situation et risquent de blesser votre enfant.
Respirez profondément, comptez jusqu’à dix ou éloignez-vous de la situation pendant quelques minutes. Cela vous permettra de retrouver votre calme et de réfléchir à la manière la plus constructive de réagir.
Exemple : Votre enfant refuse de s’habiller pour aller à l’école. Au lieu de lui dire « Tu es toujours en retard ! Pourquoi tu fais ça tout le temps ? », prenez une grande inspiration et dites : « Je vois que tu n’as pas envie de t’habiller aujourd’hui. On peut en parler et essayer de trouver une solution ensemble. »
Écoutez attentivement et validez les sentiments de votre enfant
« N’oubliez pas que les enfants, comme les adultes, sont ‘construits pour traverser toute une gamme de sentiments, certains positifs et beaucoup d’autres non’. »
Une fois que vous êtes calme, prenez le temps d’écouter attentivement votre enfant. Laissez-le exprimer ses sentiments et ses frustrations sans l’interrompre. Validez ses émotions en lui disant des phrases comme « Je comprends que tu sois en colère » ou « Je vois que tu es triste ».
Cela montrera à votre enfant que vous le comprenez et que vous respectez ses sentiments. Il se sentira alors plus à même de coopérer et de trouver une solution ensemble.
Exemple : Votre enfant est en colère parce que son frère lui a pris son jouet. Au lieu de lui dire « Arrête de pleurer, ce n’est pas si grave ! », asseyez-vous à côté de lui et dites : « Je vois que tu es en colère parce que ton frère a pris ton jouet. C’est normal de se sentir fâché quand cela arrive. Parlons de ce que nous pouvons faire pour arranger les choses. »
VOIR AUSSI : À quel âge l’enfant devient conscient ? 5 étapes de la conscience de soi
Concentrez-vous sur les solutions plutôt que sur le problème
« On peut parler de ce qui s’est passé et essayer de trouver une solution ensemble. »
Une fois que votre enfant se sent écouté et compris, il est temps de travailler ensemble pour trouver une solution à la situation. Posez des questions ouvertes à votre enfant pour l’encourager à réfléchir à des solutions possibles. Évitez de lui dire quoi faire, mais laissez-le plutôt proposer ses propres idées.
Si votre enfant a du mal à trouver des solutions, vous pouvez lui proposer quelques suggestions. Cependant, laissez-le le choix final de la solution. Cela lui donnera un sentiment de contrôle et de responsabilité.
Exemple : Votre enfant refuse de manger son dîner. Au lieu de lui dire « Mange ton dîner, sinon tu n’auras pas de dessert ! », demandez-lui : « Je vois que tu n’aimes pas ce qu’il y a à manger ce soir. Que pourrais-on manger d’autre ? » Si votre enfant ne trouve rien, vous pouvez lui proposer quelques options, mais laissez-le choisir ce qu’il veut manger.
Utilisez un langage positif et encourageant
« Je suis fier(e) de toi » ou « Tu as fait du bon travail ».
Il est important d’utiliser un langage positif et encourageant lorsque vous parlez à vos enfants. Félicitez-les pour leurs efforts et leurs progrès, même s’ils sont petits. Cela les encouragera à continuer à apprendre et à grandir.
Évitez de critiquer ou de comparer vos enfants aux autres. Cela ne fera que baisser leur estime de soi et les décourager. Concentrez-vous plutôt sur leurs forces et leurs réalisations individuelles.
Voici quelques exemples de phrases positives que vous pouvez utiliser :
- « Je suis fier(e) de toi pour avoir rangé ta chambre. »
- « Tu as fait du bon travail à l’école aujourd’hui. »
- « J’aime ta façon de dessiner. »
- « Tu es un bon ami(e). »
- « Je suis là pour toi si tu as besoin de moi. »
N’oubliez pas de vous excuser si vous perdez votre sang-froid.
« Vous les rendez moins douteux en disant : ‘C’est vraiment dur. J’ai crié, et tu étais contrarié. Et maintenant, ça va. »
Il arrive à tout le monde de perdre son sang-froid, surtout lorsqu’on est stressé ou fatigué. Si vous vous fâchez contre votre enfant, il est important de vous excuser par la suite. Cela lui montrera que vous reconnaissez vos erreurs et que vous tenez compte de ses sentiments.
Dites-lui quelque chose comme : « Je suis désolé(e) d’avoir crié sur toi. Je ne voulais pas te blesser. » Vous pouvez également lui expliquer pourquoi vous étiez en colère et comment il peut éviter que cela ne se reproduise à l’avenir.
En utilisant un langage positif et bienveillant, vous pouvez créer un environnement familial sain et favorable au développement émotionnel de votre enfant. Vous l’aiderez ainsi à grandir en confiance, en estime de soi et en résilience, qualités essentielles pour réussir dans la vie.
N’oubliez pas que les enfants sont des êtres en apprentissage. Ils font des erreurs et ils ont parfois des comportements difficiles. C’est à nous, en tant que parents, de les guider et de les soutenir avec patience, compréhension et amour.
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3 commentaires
Vraiment top ces conseils! J’avoue que parfois sous le stress je balance des trucs pas top à mes gosses. Je vais essayer de remplacer ces phrases. Merci pour les idées!
Cet écrit me parle tellement… On oublie souvent à quel point nos mots peuvent affecter nos enfants. Parfois un simple ‘tu exagères’ peut faire tellement de dégâts 🙁 J’essaie de m’améliorer.
Sympa l’idée mais bon, pas toujours facile de penser à ça en plein stress. Faudrait des astuces pour garder son calme aussi, non?