Les produits chimiques éternels, dont les perfluoroalkyles (PFAS), sont certes d’intéressants matériaux du fait de leur robustesse. Cependant, cette qualité s’avère également être un défaut en ce qui concerne la fertilité féminine.
En effet, une nouvelle étude a montré un lien inquiétant entre les PFAS et une baisse conséquente de la fertilité chez la femme. Un problème d’autant plus grave puisque les PFAS sont présents dans de nombreux produits couramment utilisés, comme les cosmétiques et les récipients alimentaires. La recherche en question a été réalisée par des scientifiques de l’Ichan School of Medicine at Mount Sinai. Elle portait sur un échantillon de femmes de Singapour. À terme, les résultats ont mis en évidence les effets nocifs qu’ont les PFAS sur les chances de grossesses. Les auteurs ont publié les détails de leur étude dans Science of the Total Environment.
Dans cet article :
Une situation alarmante
Grâce à leurs travaux, Damaskini Valvi, épidémiologiste environnementale, et ses collègues ont fait une découverte intéressante. Il semblerait que les femmes les plus exposées aux PFAS auraient une baisse de près de la moitié de leur fertilité. Concrètement, cela signifie qu’elles ont plus de difficulté à tomber enceinte. Cette baisse d’infertilité varie entre 5 % et 40 % selon le degré d’exposition.
Cette découverte a été possible grâce à l’étude Singapore Preconception Study of Long-Term Maternal and Child Outcomes et à la participation de 1 000 femmes. Au cours de cet effort, des scientifiques ont collecté des données sur les volontaires qui désiraient avoir un enfant.
C’est dans le cadre d’une sous-étude que l’équipe a mesuré les niveaux de divers types de produits chimiques éternels dans le plasma sanguin de 382 femmes. Les chercheurs ont alors comparé ces informations avec d’autres données. Les mesures du délai de grossesse, la probabilité de grossesse et celle d’avoir un enfant vivant en font partie.
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Une perturbation hormonale
Pour l’instant, les mécanismes derrière ce problème de fertilité causé par les PFAS restent flous. Néanmoins, les scientifiques suspectent une interruption du fonctionnement normal des hormones liées à la reproduction.
« Les PFAS peuvent perturber nos hormones reproductives et ont été associés à un retard de puberté et à des risques accrus d’endométriose et de syndrome des ovaires polykystiques dans quelques études antérieures. »
Damaskini Valvi
Ainsi, Nathan Cohen, qui a également participé à cette étude, a tenu à sensibiliser les femmes qui désirent encore enfanter. D’après lui, ces résultats devraient inciter les sensibiliser à faire attention aux PFAS. Elles devraient prendre des mesures pour réduire au maximum l’exposition à ces produits chimiques éternels. Cette vigilance serait d’autant plus importante durant la conception d’un enfant.
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