Le cannabis a depuis longtemps été interdit dans plusieurs pays pour différentes raisons. L’une d’entre elles serait ses propriétés susceptibles d’affecter la santé mentale des consommateurs.
Le débat entourant les effets du cannabis a toujours été animé, avec des opinions divergentes et parfois sensationnelles. L’une des questions qui fait le plus polémique est : est-ce que le cannabis rend fou ? Dans cet article, nous allons y apporter une réponse en se basant sur des études scientifiques.
Dans cet article :
Qu’est-ce que le cannabis ?
Le cannabis est une plante contenant différents composés chimiques appelés cannabinoïdes. Les plus connus d’entre eux sont le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC). Ce dernier est le principal composé psychoactif de cette drogue.
Les consommateurs de ces drogues peuvent avoir diverses raisons d’en prendre. Une utilisation récréative est le plus commun, étant donné que le cannabis peut aider à « planner ». Il peut aussi servir à soulager des symptômes physiques ou mentaux dans le cas d’une automédication. Enfin, cette plante peut avoir un usage thérapeutique sous la supervision d’un professionnel de la santé.
P.S : Cette plante a plusieurs autres appellations : marijuana, weed, beuh, herbe, shit, etc.
Comment agit le cannabis sur le cerveau ?
Le cannabis agit principalement sur le système endocannabinoïde du cerveau. Ce système, composé de récepteurs cannabinoïdes présents dans tout le système nerveux central, régule divers processus biologiques. Parmi eux figurent la mémoire, l’appétit, la douleur et l’humeur.
En fait, les composés actifs du cannabis, en particulier le THC, se lient à ces récepteurs. De cette manière, ils modifient la transmission des signaux entre les cellules nerveuses. Cela a, par exemple, pour effet de détériorer la perception, l’humeur et la coordination motrice. Ces altérations sont temporaires et disparaissent généralement quelques heures après la consommation.
Néanmoins, les études suggèrent que fumer régulièrement du cannabis peut avoir des conséquences à long terme sur l’esprit. Dans ces cas, des détériorations des capacités de mémorisation, d’apprentissage et de cognition ont principalement été observées.
Y a-t-il une corrélation entre le cannabis et les maladies mentales
Des recherches ont établi une relation entre la consommation de cannabis et le développement de troubles psychotiques, comme la schizophrénie. Cela concerne tout particulièrement les jeunes, dont le cerveau est encore en développement. La prise précoce de cette plante augmente les risques qu’un problème de santé mentale survienne plus tard.
Toutefois, la causalité de cette relation reste complexe. Pour cause, la génétique et l’environnement jouent aussi un rôle déterminant dans le développement de problèmes mentaux. Malgré cela, il convient de noter que le cannabis peut agir comme un déclencheur chez les individus génétiquement prédisposés aux maladies mentales.
L’automédication est une mauvaise idée !
Certains individus pratiquent l’automédication via le cannabis pour traiter des troubles de l’humeur, comme la dépression ou l’anxiété. Cependant, la recherche montre que son utilisation fréquente peut également être associée à un risque accru de développer ces problèmes. Ce qui est d’autant plus vrai pour les personnes vulnérables aux effets du cannabis.
En outre, les personnes atteintes de trouble bipolaire qui prennent du cannabis préoccupent les scientifiques sont un sujet de préoccupation. D’après des études, cette drogue peut rendre les épisodes maniaques et de dépression plus fréquents. Néanmoins, davantage d’études sont nécessaires pour comprendre pleinement le lien entre sa consommation et l’aggravation du trouble bipolaire.
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Les facteurs à considérer
Chacun réagit différemment au cannabis, notamment en raison de sa tolérance individuelle. Certains individus peuvent fumer du cannabis régulièrement sans subir de conséquences néfastes sur leur santé mentale. Au contraire, d’autres peuvent être plus vulnérables à ses effets et aux conséquences psychiatriques.
Les variétés de cannabis
Il existe différentes variétés de cannabis, chacune ayant des proportions variables de cannabinoïdes. Ainsi, les effets ressentis diffèrent selon la variété, étant donné que la composition chimique est différente. Le skunk, par exemple, présente des niveaux élevés de THC.
Par ailleurs, le CBD est souvent associé à des propriétés anxiolytiques, tandis que le THC est responsable de l’état d’euphorie. Dans cette même lignée, le CBD est susceptible de réduire les résultats indésirables du THC, comme les hallucinations et la paranoïa.
La consommation
La dose de cannabis consommée joue un rôle crucial dans les risques de développer des troubles mentaux. Son utilisation excessive, en particulier sur une courte période, peut augmenter le risque d’effets indésirables. De même, la consommation fréquente, voire addictive, a des conséquences similaires sur la santé mentale.
Il faut aussi noter que le mode de consommation n’influe pas sur les effets. Qu’il soit fumé, cuisiné avec la nourriture ou infusé dans du thé, le cannabis affecte toujours le cerveau. Seulement, dans les deux derniers cas, les composés actifs mettent plus de temps à atteindre ce dernier.
Les facteurs génétiques et environnementaux
La génétique peut jouer un rôle dans la façon dont une personne réagit au cannabis. Certains individus peuvent être génétiquement prédisposés à être plus sensibles à son influence. Par conséquent, leur vulnérabilité à des problèmes de santé mentale s’en retrouve augmentée.
Le contexte dans lequel le cannabis est utilisé peut également avoir un impact. Les circonstances sociales, le contexte émotionnel et la présence d’autres substances peuvent influencer les effets ressentis par la personne.
P.S : L’environnement dans lequel évolue les consommateurs et ses prédispositions génétiques à certaines maladies mentales influencent grandement leur santé mentale.
4 – Une atteinte sur le développement cérébral des adolescents ?
Actuellement, on sait que la plupart des zones du cerveau arrivent à maturité vers 25 ans. Par conséquent, fumer du cannabis durant l’adolescence peut affecter considérablement le développement de cet organe. Les régions responsables des fonctions cognitives supérieures, comme la prise de décision et le contrôle des impulsions, sont particulièrement concernées.
En fait, certains chercheurs pensent que le cannabis pourrait interférer avec la maturation normale du cerveau chez les adolescents. Des altérations ont été observées dans la structure et la connectivité cérébrale. Néanmoins, la portée exacte de ces changements fait encore l’objet de recherches.
Par ailleurs, le THC peut avoir des effets sur les fonctions émotionnelles et cognitives, dont la mémoire et l’apprentissage. Pour cause, ce psychoactif perturbe la fonction des neurotransmetteurs impliqués dans ces processus. L’utilisation précoce et fréquente de cannabis serait même associée à un risque important de développer des troubles psychotiques. Et la schizophrénie et la psychose en sont les principaux exemples.
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