Vous aussi, vous avez sûrement entendu des histoires dramatiques sur les mille-pattes. Puis, vous savez qu’il ne faut pas que ça vire à l’entomophobie non plus. Mais en vrai, faut-il réellement avoir peur de la scolopendre ?
Beaucoup ont conservé des souvenirs agréables des centipèdes. C’est surtout parce qu’ils les ont vus dans des dessins animés ou des jeux. Cependant, dans la réalité, ces animaux ne sont pas aussi gentils que ce que l’on croit. Dans les terres où ils sont les plus abondants, ce sont plutôt des cauchemars que les scolopendres ont laissés. Voici cinq bonnes raisons pour vous faire réfléchir deux fois avant de s’en approcher !
1 – La scolopendre peut tuer une proie de 10 fois sa taille
Les scolopendres appartiennent à la classe des myriapodes. Elles sont célèbres pour leur nature prédatrice. Cette famille de centipèdes a une morphologie tout à fait adaptée à la chasse aussi bien offensivement que défensivement. Ils font la terreur de tous les insectes, que ce soit dans la nature ou dans la maison.
Le Scolopendra gigantea, localisé dans les terres des Caraïbes, figure parmi les plus dangereux d’entre eux. Il possède un corps de couleur rouge ferrugineux en forme d’armure. Il peut mesurer jusqu’à 30 cm de longueur, partagé en 21 segments. Une paire de pattes est fixée à chaque segment, on peut en totaliser 162 paires.
Les dernières pattes de la scolopendre géante sont munies d’épines lui servant à saisir les proies. Elle peut enfoncer les étriers pour immobiliser et tirer son adversaire. Toutefois, les glandes à venins placées sous le premier segment après sa tête représentent son arme la plus redoutable. C’est une paire de pinces munies de deux crochets noirs armés de poison. Elle lui sert pour infliger le coup fatal à ses proies, majoritairement des insectes.
Cependant, la scolopendre géante n’a aucun mal à chasser des souris égalant 10 fois sa taille. Le venin n’a besoin que de quelques dizaines de secondes pour arriver dans le système nerveux central de la victime. Par la même occasion, il attaque les muscles squelettiques, le système respiratoire ainsi que le système cardiovasculaire, causant un arrêt cardiaque. Parmi ses proies préférées figurent les lézards, les grenouilles, les serpents, et même des chauves-souris. Aussi, il n’est pas rare de le voir attraper des oiseaux de la taille d’une moucherolle.
2 – La morsure de la scolopendre équivaut à celle d’un scorpion ou d’une vipère
Cela varie selon les espèces, mais la morsure des scolopendres peut être dangereuse pour l’homme.
Prenons le cas de la scolopendra subspinipes. Originaire du Vietnam, sa morsure laisse une plaie de 1,5 de diamètre et 5 mm de profondeur. Certes, cela ne représente pas grand-chose, mais la douleur, si on la mesure, est semblable à une piqûre de 20 abeilles.
De surcroît, les effets de la toxine sont similaires au poison d’un scorpion ou d’une vipère. Le sang ne s’arrête pas à cause d’une substance contenue dans le poison. Viennent par la suite un œdème, une nécrose et une fièvre intense.
Pour les personnes sujettes aux allergies, avoir le poison dans le sang peut entraîner une suffocation ou une paralysie cardiaque. Ainsi, il est recommandé d’accompagner la victime à l’hôpital le plus vite possible. C’est pareil pour une morsure dans le cou ou dans des zones sensibles. Le poison représente un réel danger pour la personne si elle ne reçoit pas les soins adéquats rapidement.
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Ces piqûres ne sont pas à prendre à la légère. À Hawaï, les scolopendres sont la cause de nombreux cas d’hospitalisation. En effet, leurs morsures ont causé 11 % des entrées aux urgences. Par contre, contrairement à certain araignées, elles sont rarement mortelles, du moins statistiquement. Par exemple, seulement un cas de décès par piqûre de scolopendre a été confirmé au Venezuela. L’enfant mordu était malheureusement arrivé tardivement à l’hôpital dans un état critique et les médecins n’ont rien pu faire.
3 – La scolopendre adore l’humidité
En principe, les scolopendres ne sortent que pendant la nuit pour la chasse. Cependant, il n’est pas rare de les rencontrer pendant la journée. En effet, elles se cachent la plupart du temps dans les buissons, les rochers, les bûches et les feuilles. Il se pourrait donc que vous en voyiez une pendant une séance de promenade dans la nature, par exemple.
Elles sont présentes partout sur la terre, sauf dans les régions polaires. Les plus grandes peuvent atteindre les 17 cm en Europe. Alors que dans les tropiques, cette taille peut doubler. Les scolopendres construisent des terriers pour se cacher. Ainsi, elles sont plus abondantes dans les zones à forte humidité, car le sol possède une texture plus délicate. Cela dit, faites bien attention quand vous faites des trous dans le jardin.
Dans certaines régions chaudes comme l’Inde, l’Afrique et l’Amérique du Sud, les scolopendres géantes font l’effroi de la population. Elles s’installent souvent dans des maisons exposées à l’humidité. Maintes fois, pendant la nuit, elles se promènent dans les maisons, les toilettes, etc. Les populations de ces localités les craignent plus que les serpents. Ils savent pertinemment les dangers qu’elles représentent.
Les touristes, de ce fait, doivent manifester une extrême prudence lors d’une randonnée ou d’un camping dans la forêt. Ayez l’habitude de fermer la tente, de secouer vos vêtements et vos sacs de couchage. Il est fort probable de voir une scolopendre ramper dessus ou se faufiler à l’intérieur.
4 – La scolopendre est imprévisible et coriace
A priori, ce ne sont pas des animaux agressifs, mais plutôt craintifs. Cela dit, la scolopendre n’attaque pas sans raison. Cela arrive uniquement si vous semblez menacer sa vie ou sa famille. Cette situation pourrait se présenter s’il vous arrive de secouer accidentellement sa maison, par exemple. Aussi, pour protéger ses œufs, la mère attaque violemment toute personne qui ose s’en approcher.
Tous les centipèdes sont plutôt du genre coriace et difficile à tuer. La famille méditerranéenne, par exemple, peut mordre à travers les chaussures. Avec leurs puissants crochets, ils peuvent transpercer les chaussures de marche ou les rangers, si ceux-ci ne sont pas très épais. Quand on fait face à une scolopendre, mieux vaut lui laisser la possibilité de s’enfuir plutôt que de lui tenir tête.
Dans le cas où vous devrez nécessairement le tuer, utilisez de longues armes pour vous tenir le plus loin possible de l’animal. Les scolopendres, même découpées en deux, peuvent encore se déplacer et rester en vie. En effet, la partie inférieure meurt quelques heures après la blessure. En revanche, la partie supérieure survivra et peut s’autorégénérer en quelques mois. L’idéal serait en conséquence de l’écraser en entier en commençant par la tête.
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5 – La scolopendre est particulièrement habile
Ce sont des chasseurs nés. Ils sont furtifs et rapides. Les mille-pattes géants arrivent à chasser des proies volantes et des proies sur la terre ferme. En plus, ce sont d’excellents escaladeurs.
À Madagascar, certains de ces centipèdes sont capables d’attraper des reptiles tels que les scinques. Bien sûr, l’homme ne représente pas une proie pour l’animal. En revanche, il se doit d’être vigilant en cas de rencontre. En effet, celui-ci peut se faufiler rapidement entre les jambes ou sur les pieds.
La force des mille-pattes géants réside principalement dans leurs pattes. Ainsi, certaines familles peuvent vous blesser sans vous mordre. L’espèce californienne représente un excellent exemple. Il laisse des traces de griffes de ses nombreux membres quand il traverse le corps. Aussi, le mucus toxique dans le corps de l’animal peut causer une inflammation de la peau.
D’autres espèces, encore, ont la capacité de nager. C’est le cas de la Scolopendra subspinipes, particulièrement abondante à Mayotte. Cela explique sa rapidité de dispersion dans ces terres.
Outre cela, son exploit le plus célèbre reste celui dans une grotte du Venezuela.
« On y voyait alors l’arthropode ramper sur les murs de la grotte, se suspendre la tête en bas en utilisant sa paire de pattes la plus postérieure et attraper, tuer et se nourrir d’au moins trois espèces de chauves-souris. »
Greg Edgecombe, du Musée d’histoire naturelle de Londres
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3 commentaires
Ils sont déjà dégueulasses à la vue donc c’est déjà une horreur de les voir
C’est bien de parler des scolopandres…mais sur la plupart des photos ce son des iules… Inoffensif pour l’homme
Mettez au moins que des photos de scolopendre au lieu de mettre aussi des iules qui sont innofensives comme dit plus haut. Ça fais de la désinformation et déjà vu que les gens sont bêtes et désinformés concernant les insectes, ce n’est pas servir la cause des iules qui vont se faire écraser pour rien.