Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi un tatouage dure toute la vie alors que la peau cicatrise ? Voici la raison de sa résistance.
Nous vous avons déjà parlé de tatouage sur la cuisse, de tatouages qui représentent la famille ou encore du courant minimaliste dans le tattoo. Maintenant parlons science : pourquoi un tatouage résiste aussi longtemps et reste toute la vie ? Et d’ailleurs, pourquoi l’encre reste sur la peau alors que la peau cicatrise par-dessus ? On vous explique.
Dans cet article :
Le tatouage, une décoration corporelle qui reste à vie
C’est vrai ça, pourquoi les tatouages restent toute la vie alors que la peau change et cicatrise ? En réalité, la réponse est assez simple, cela vient à la fois de l’encre, mais aussi de la zone où est créé le tatouage.
Lorsque vous vous faites tatouer, le tatouage utilise une encre spéciale qu’il va injecter en faisant un dessin voulu juste sous la première couche de votre peau, pas directement sur la peau.
Dans le cas de la cicatrisation de la peau après tatouage, une fois que lu-même est cicatrisé, c’est souvent la première couche de peau qui est blessée et qui va donc cicatriser. Par contre, forcément, si la plaie traverse la couche de peau où est le tatouage, ce dernier peut être altéré lors de la cicatrisation des différentes couches de peau.
Littéralement, lorsque le tatoueur vous tatoue, il vous fait une plaie ouverte, une blessure. C’est pourquoi un tatouage a besoin de cicatriser et que cette étape de cicatrisation du tatouage est essentielle pour le rendu final du dessin corporel.
Pourquoi les tatouages sont aussi résistants ?
Dans une étude publiée dans la revue scientifique Journal of Experimental Medecine, des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’université d’Aix-Marseille se sont penchés sur la question de la résistance du tatouage dans le temps.
Même si les tatouages vieillissent en même temps que la peau, perdant en netteté, en détails, notamment, en raison de l’âge, de la peau qui se détend, de l’exposition au soleil, etc, tous les tatouages bien réalisés restent dans le temps lorsqu’ils ne sont pas temporaires évidemment.
Certaines zones vieillissent plus vite comme les muqueuses (comme le tatouage sur les gencives) ou encore sur les mains au niveau des os. Et hormis en s’enlevant le tatouage au laser, se faire « détatouer » n’est pas vraiment possible.
Et selon cette étude, la résistance des tatouages viendrait surtout du fait que l’encre utilisée ne peut être éliminée par les cellules immunitaires du corps.
D’après Sandrine Henri, l’une des chercheuses, l’étude s’est surtout concentré sur la cellule immunitaire du macrophage « qui a la propriété de phagocyter, c’est-à-dire de « manger » des grosses particules dans le derme, une couche de la peau : à la fois les autres cellules qui meurent, et des éléments extérieurs pathogènes ».
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L’exemple des mélanophages
Dans le cas du tatouage, « on se retrouvait avec des cellules pleines d’encre qui avaient toutes les caractéristiques de nos mélanophages remplis de mélanine ». Pour rappel, la mélanine est le pigment naturel de la peau humaine. Dans le cas de la mélanine, les macrophages ont du mal à l’éliminer, on les appelle alors mélanophages.
Ainsi, la résistance du tatouage serait « liée au fait qu’un macrophage va internaliser des pigments de l’encre d’un tatouage » en étant incapable de les éliminer. Par la suite, lorsque le macrophage perd la vie, l’encre est rejetée directement dans un autre macrophage. Cela explique pourquoi un tatouage reste en place pendant toute la vie, l’encre est retransmise.
Dans le cas du laser pour enlever un tattoo, « le laser doit d’abord traverser la peau, puis tuer le macrophage, puis casser les particules de pigment en plus petites particules, pour qu’il soit mieux éliminé par le système immunitaire ».
Injectés suffisamment profondément pour ne pas disparaitre, mais pas assez pour subir de trop les rouages du temps et pour être visible, les pigments de l’encre ne s’éliminent pas. « Si le tatouage était dans l’épiderme, le pigment serait éliminé en un mois environ », explique cependant le Dr Nicolas Kluger, dermatologue, auprès de Sciences et Avenir.
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