Vous voulez ouvrir votre propre refuge ou association pour animaux ? Voici les démarches qu’il faut faire en France.

L’amour des animaux pousse de nombreuses personnes en France à vouloir s’investir pleinement dans leur protection. Ouvrir un refuge ou une association pour animaux est un projet ambitieux, exigeant, mais par où commencer ? Entre démarches administratives, financements, infrastructures et règlementations spécifiques, voici un petit guide détaillé pour concrétiser votre engagement.
Dans cet article :
Ouvrir un refuge pour animaux : choisir le bon statut juridique
Avant toute chose, il faut choisir un cadre légal. En France, la plupart des refuges sont gérés par des associations loi 1901, car ce statut offre une grande souplesse. Il permet d’accepter des dons, de recruter des bénévoles et de solliciter des subventions. L’enregistrement d’une association se fait via la préfecture et nécessite au minimum deux fondateurs.
Notez que : Il n’y a pas de diplôme obligatoire pour ouvrir un refuge pour animaux. Par contre, pour certains animaux, comme des animaux dangereux ou sauvages, il faut généralement passer une formation ou un certificat de capacité pour les détenir.
Trouver un lieu adapté et conforme à la législation
Un refuge ou un centre d’accueil animalier doit être pensé en fonction des besoins des animaux hébergés. La législation impose des normes précises concernant l’hygiène, la sécurité et le bien-être animal.
Premièrement, vérifiez le Plan Local d’Urbanisme (PLU), c’est important pour s’assurer que l’installation est autorisée sur le terrain choisi. Et, il faudra également obtenir une autorisation préfectorale si l’effectif dépasse certains seuils.
Vous devrez aussi respecter les normes sanitaires imposées par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP).
Les installations doivent prévoir des espaces adaptés à chaque espèce : box pour chiens, chatteries pour les félins, bassins pour les animaux aquatiques, volières pour les oiseaux, enclos sécurisés pour les espèces plus fragiles ou dangereuses.
Le cas particulier des reptiles et des animaux dangereux
L’accueil de reptiles, amphibiens ou animaux classés comme dangereux (serpents venimeux, fauves, primates) nécessite une autorisation spécifique : le Certificat de Capacité pour les espèces non domestiques, donc généralement dangereuses. Cela ne concerne donc pas les NAC (oiseaux, reptiles, etc) captifs sans certificat.
Ce document est délivré par la DDPP après examen des compétences du porteur du projet. De plus, certains animaux nécessitent une déclaration en préfecture et des installations spécifiques pour garantir la sécurité publique et le bien-être de l’animal.
À savoir : « Selon l’association Solidarité-Peuple-Animal qui a repris les chiffres de l’I-Cad, en 2022, ce sont 239 725 chats, 49 276 chiens et 41 854 chats errants qui ont été identifiés par une association, un refuge ou une fourrière », lit-on ici.
Financer son refuge : dons, subventions et autofinancement
Créer un refuge animalier demande des moyens financiers importants. En moyenne, l’ouverture d’un refuge de taille moyenne (50 à 100 animaux) en France peut coûter entre 50 000 et 200 000 euros selon les infrastructures nécessaires. Plusieurs solutions existent pour financer le projet :
- Les dons : certaines associations vivent en grande partie grâce aux dons des particuliers et aux successions.
- Les subventions : l’État, les collectivités territoriales et certaines fondations privées accordent des aides aux structures de protection animale.
- Le mécénat et le sponsoring : des entreprises locales et grandes enseignes peuvent soutenir les refuges en échange de visibilité.
- L’autofinancement : des services payants comme la pension pour animaux, l’organisation d’événements ou la vente d’objets dérivés.
Ouvrir un refuge : gérer l’accueil et le bien-être des animaux
Une fois le refuge opérationnel, il faut assurer la prise en charge quotidienne des pensionnaires. L’accueil d’un animal passe par plusieurs étapes. Notamment, l’identification et le contrôle vétérinaire. C’est généralement la première chose qui est faite. Chaque nouvel arrivant doit être examiné, vacciné, identifié (puce ou tatouage) et stérilisé si nécessaire.
Le mieux est également de savoir exactement ce qui lui est arrivé dans le passé (maltraitances, problèmes avec d’autres animaux…) pour s’assurer de lui offrir de bonnes conditions de vie et choisir au mieux sa famille adoptive si vous faites les adoptions.
Il faut ensuite s’assurer de lui offrir un hébergement adapté. Les conditions de vie doivent garantir un confort optimal et répondre aux besoins spécifiques de chaque espèce.
Si possible, il faudra aussi assurer sa socialisation et sa rééducation. Certains animaux ayant subi des maltraitances nécessitent un travail comportemental avant d’être proposés à l’adoption. Et évidemment, il faudra répondre à ses besoins donc la nourriture, le sanitaire, les vaccins, les sorties, températures, etc.
Pour cela, un suivi vétérinaire est important. Donc, soit vous engagez un vétérinaire, soit vous emmenez les animaux régulièrement chez un professionnel de santé.
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Un travail de sensibilisation au public
Un refuge ne se limite pas à l’hébergement des animaux, il a aussi un rôle dans la sensibilisation du public. L’adoption doit être réfléchie et encadrée pour éviter les abandons futurs.
De nombreux refuges organisent des journées portes ouvertes, des campagnes d’information sur les droits des animaux et des ateliers pédagogiques dans les écoles.
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Les bénévoles, une vraie nécessité
Gérer un refuge implique une charge de travail conséquente. Les tâches sont variées : soins aux animaux, gestion administrative, communication, collecte de fonds… Le bénévolat est souvent un pilier essentiel.
En France, de nombreuses associations fonctionnent uniquement grâce à l’engagement de passionnés qui donnent de leur temps pour s’occuper des animaux, organiser des événements et gérer la logistique.
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Le mot de la fin
Le problème de la surpopulation animale reste préoccupant, notamment chez les chats. Une stérilisation systématique est indispensable pour limiter les abandons et la naissance d’animaux errants. De nombreuses municipalités participent d’ailleurs à des campagnes de stérilisation des chats libres afin d’éviter la prolifération incontrôlée.
Par ailleurs, les refuges doivent également faire face à des périodes critiques comme l’été, où les abandons explosent. En 2023, la SPA a signalé un record d’abandons en juillet, illustrant le besoin croissant de structures capables d’accueillir ces animaux en détresse.
Vous devez absolument être au courant de cela avant d’ouvrir un refuge pour animaux. Ce ne sera pas facile. Néanmoins, avec la passion, amour du travail et en respectant les règles, vous avez ce qu’il faut pour y arriver.
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