L’homme apprend à se connaître et à se comprendre depuis des millénaires. Pourtant, un phénomène chez lui reste encore indéchiffrable : l’attendrissement. Pourquoi au juste le cerveau craque-t-il à la vue d’un chaton mignon ? Qu’est-ce que cette réaction autant universelle qu’indescriptible ?
Le pêché mignon du biologiste Konrad Lorenz…
Aussi forte qu’elle puisse être, la réaction provoquée par ce qui est mignon demeure l’une des moins explorées chez l’être humain…
Les premiers travaux sur la question remontent à la moitié du XXe siècle et sont publiés par l’ethnologue et biologiste autrichien Konrad Lorenz. Sa théorie du Kindchenschema révèle que tous les êtres vivants réagissent de la même manière aux traits juvéniles. Plus un être a des traits arrondis, par exemple, plus l’attention qui lui est portée est importante.
Ce chaton mignon va pirater votre cerveau en moins de 140 millisecondes !
En d’autres termes, face à cette image d’un très mignon chaton, ne ressort des cerveaux obnubilés que certaines onomatopées et d’imprévisibles réactions… Et si ce chiffre ne vous parle pas, sachez que c’est deux fois plus vite que la normale. Autrement dit, face à lui, on se retrouve complètement « gaga » !
Pour 75 % de la population, le phénomène touche aux extrêmes et on parle d’« agressivité mignonne ». Une étude de l’Université de Yale publiée en 2015 observe que lorsque le cerveau est confronté à quelque chose comme un chaton trop mignon, il ne sait comment réagir. A défaut de pouvoir prendre soin de manière proportionnée de l’animal mignon, il provoque chez l’individu une irrésistible envie de le serrer fort ou même de le croquer.
Dès lors, dire d’un bébé qu’il donne envie de « manger ses petits pieds » ne serait pas aussi innocent qu’on puisse le croire…
VOIR AUSSI : Quand des chatons affrontent des ninjas lilliputiens !
La mignonnerie est devenue un véritable phénomène viral avec le web
L’intérêt porté aux animaux mignons s’est accru avec la démocratisation d’Internet. En 2006, la première vidéo virale avec pour protagonistes un chat et une meute de chiots est postée par un internaute sur YouTube et marque le début du règne des félins sur la toile…
On compte aujourd’hui plus de 510 millions de clichés portant le hashtag #cute (mignon) sur Instagram et le nombre de vues sur des vidéos d’animaux mignons de YouTube se compte en milliards.
Sur Snapchat et Instagram, des filtres transforment les visages des utilisateurs pour leur donner les caractéristiques du Kindchenschema de Lorenz.
Les animaux mignons ont donc moins de chances d’extinction que les moches…
En parallèle, l’Homme façonne ses animaux de compagnie afin qu’il colle aux codes attendrissants qu’il apprécie tant. Il suffit d’observer le carlin, avec ses grands yeux, sa petite taille et son museau trop court, il est devenu l’une des races de chiens les plus populaires en Europe.
Malheureusement, notre attrait pour ces caractéristiques affecte également la préservation de certaines espèces animales. Une étude publiée par une groupe de chercheurs australiens observe que les animaux estampillés comme « moches » aux yeux de la population reçoivent moins de donations pour leur survie que leurs semblables mignons.
Par conséquent, la tortue à carapace molle et difforme du fleuve Yangtze risque de s’éteindre sans avoir bénéficié d’un dixième de l’attention accordée au tendre panda roux. Triste réalité : le délit de faciès n’est pas étranger au monde animal…
Pour se remonter le moral, on se quitte avec une dernière photo de chaton très mignon qui a encore de très beaux jours devant lui 🙂
Source : La Science du Mignon – Une enquête de la faireparterie
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :