Amour brisé, prêt intact… Évitez que la séparation ne vire au gouffre financier grâce à des solutions concrètes et des réflexes malins !

Quand on divorce, on n’imagine pas toujours que la rupture peut parfois nous mettre en défaut bancaire… et cela arrive bien plus souvent qu’on le croit. L’un des deux partenaires peut se retrouver seul à payer les mensualités du crédit. Pourtant, sur le papier, le jugement de séparation dit bien que chacun doit payer sa part. Sauf que la banque, elle, n’a rien à faire des histoires de cœur. Tant que le prêt n’est pas soldé ou réaménagé, elle peut se tourner vers celui qui peut payer. Et ce, pour la totalité.
Dans cet article :
Une clause qui ne divorce jamais : la solidarité bancaire
Mariés, pacsés ou même simples concubins, le principe est le même : si vous avez signé un prêt à deux avec clause de solidarité (et c’est le cas la plupart du temps), vous êtes tous les deux responsables… à 100 %. Autrement dit, si votre ex cesse de payer, c’est vous qui encaissez le choc. Et si vous ne payez pas non plus ? Bonjour les impayés, le fichage Banque de France et, dans les cas extrêmes, la saisie du bien. Pas très romantique.
Réagir avant que la machine ne s’emballe
Premier réflexe : appeler la banque. Pas dans un mois, pas après la prochaine échéance… tout de suite. Pourquoi ? Parce que certains établissements peuvent accepter un petit coup de pouce : modulation à la baisse des mensualités, report temporaire, allongement de la durée du prêt. Bref, un peu d’oxygène.
Ensuite, on dégaine son contrat d’assurance emprunteur. Invalidité, incapacité (ITT), décès et parfois perte d’emploi : si l’un de ces événements est couvert et que votre ex y est confronté, l’assurance peut prendre le relais. Attention, ce n’est pas automatique et les conditions sont souvent strictes.
Et si malgré tout, votre budget craque ? Il reste le délai de grâce. Un juge peut suspendre ou rééchelonner vos remboursements pendant jusqu’à deux ans, le temps de remettre de l’ordre. C’est un peu le bouton “pause” de votre crédit.
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Trois sorties possibles (et aucune n’est magique)
- Vendre le bien : radical, mais efficace. On rembourse le prêt et chacun repart de son côté.
- Désolidariser le prêt : la banque enlève le nom de l’ex, souvent en échange d’un rachat de soulte par celui qui garde le logement. Mais attention, elle n’est pas obligée d’accepter : il faut prouver que vous pouvez payer seul(e).
- Racheter le prêt à votre nom auprès d’une autre banque : utile si la vôtre refuse la désolidarisation.
Dans tous les cas, il faut passer par une estimation, un calcul de soulte, un montage financier et un acte notarié. Oui, c’est un peu lourd, mais c’est le prix de la liberté.
Entre ex, mieux vaut tout écrire noir sur blanc
Pendant la période transitoire, ne laissez rien au hasard : qui occupe le logement ? Qui paie quoi (mensualité, charges, taxe foncière) ? Quand met-on en vente ou quand demande-t-on la désolidarisation ?
Et surtout, gardez des preuves. Si vous payez pour deux, conservez relevés, échéanciers, mails, lettres recommandées… Tout servira plus tard pour récupérer la part de l’ex via ce qu’on appelle une action récursoire.
Quand les impayés s’invitent à la fête
Deux mensualités en retard et c’est l’incident de paiement. Derrière, la banque peut prononcer la déchéance du terme (elle réclame tout le capital restant dû), vous inscrire au FICP et engager des procédures de recouvrement. Autant dire qu’il vaut mieux agir avant d’en arriver là.
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La méthode pour garder la tête hors de l’eau
- Étape 1 : sécuriser la mensualité → Négociez un aménagement avec la banque et vérifiez l’assurance.
- Étape 2 : cadrer la situation avec l’ex → Un accord provisoire écrit pour éviter les malentendus.
- Étape 3 : préparer la sortie du prêt commun → Estimation, calcul de soulte, vente ou désolidarisation, et recours au délai de grâce si nécessaire.
Un crédit immobilier ne connaît ni rupture amoureuse ni pause sentimentale. Tant qu’il n’est pas soldé ou réaménagé, la solidarité joue à plein… parfois contre vous. La clé ? Agir vite, documenter chaque étape et ne pas rester seul(e) face au problème. Parce qu’avec de l’anticipation et un peu de stratégie, on peut éviter que la fin d’une histoire d’amour ne se transforme en début d’un cauchemar financier.
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