On sait déjà que l’origine ethnique du professeur et des élèves affecte les résultats scolaires d’un élève. D’ailleurs, les répercussions sont plus importantes sur les mathématiques et la lecture. Néanmoins, un groupe de chercheurs a voulu en savoir plus sur le sujet.
Ils ont étudié l’impact du couplage ethnique/race entre un professeur et de jeunes élèves. Cette étude s’est surtout focalisée sur les enfants de moins de neuf ans et sur leur développement cognitif. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont analysé des informations sur plus de 18 000 enfants. Ces données proviennent de l’étude Early Childhood Longitudinal Study portant sur des élèves de la maternelle. Les résultats ont montré que cet appariement ethno-racial favorise le développement de la mémoire de travail de l’enfant. Les auteurs ont publié un article sur le sujet dans la revue Early Education and Development.
Dans cet article :
La mémoire de travail et la flexibilité mentale
L’étude longitudinale mentionnée plus tôt a été menée par le département de l’Éducation des États-Unis en 2011. Elle suivait l’évolution de ces enfants depuis la maternelle jusqu’à la fin de la première année de primaire. Les élèves avaient entre trois et sept ans.
Grâce à ces informations, des chercheurs ont pu analyser l’effet de l’appariement ethno-racial entre des élèves et leur enseignant. Les professeurs comme les élèves étaient asiatiques, noirs, latino-américains ou blancs. La recherche se concentrait surtout sur la manière dont ce facteur ethno-racial affecterait deux types de fonctions exécutives. Ces dernières sont d’importants processus cognitifs qui aident les enfants à adopter un certain comportement afin d’atteindre un objectif.
L’une de ces fonctions executives est la mémoire de travail qui désigne la capacité à maintenir temporairement et à manipuler des informations. Il s’agit d’une compétence clé pour l’apprentissage ainsi que pour la résolution de problèmes. L’autre fonction exécutive est la flexibilité mentale. Elle définit l’habileté à changer de tâche ou de perspectives pour passer d’une opération cognitive à une autre. Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont comparé chaque groupe avec un groupe témoin. L’enseignant et les élèves de ce dernier avait une origine ethnique différente.
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L’intérêt d’un corps enseignant diversifié
Les résultats suggèrent que des élèves associés à un enseignant de la même race ou origine ethnique présentaient une mémoire de travail accrue. Pour ce qui est de la flexibilité mentale, cette association ne semble pas avoir eu d’impact. En revanche, les résultats en mathématiques et en lecture des sujets étaient supérieurs à celui du groupe témoin. D’ailleurs, les effets étaient plus prononcés chez les enfants noirs et latino-américains.
« Nos résultats s’ajoutent aux preuves substantielles de l’importance de la représentation ethno-raciale parmi les éducateurs américains en soulignant un aspect essentiel du développement des compétences des élèves dans les écoles. »
Michael Gottfried, auteur principal et professeur de l’University of Pennsylvania Graduate School of Education
Les auteurs ont admis que les résultats sont relativement faibles. Cependant, sur le long terme et à grande échelle, ils pensent que les conséquences pourraient être considérables.
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