Selon des recherches, la plupart des terriens oublient que la est en train de courir à sa perte. C’est ce qu’on appelle “amnésie écologique”, lorsqque les générations ont tendances à ne pas se rappeler des leçons environnementales des précédentes.
Ainsi, l’amnésie écologique est la tendance humaine à oublier rapidement les changements environnementaux négatifs. Cela peut conduire à une acceptation tacite des nouvelles conditions environnementales dégradées comme étant normales. Les générations successives perdent ainsi la mémoire des conditions environnementales passées. Elles ne réalisant pas pleinement la détérioration progressive de l’environnement. Selon Philippe Jacques Dubois, ingénieur écologue, cet oubli de la société constitue un frein à la prise de conscience de la fragilité de notre environnement.
D’où vient l’amnésie écologique ?
L’amnésie écologique trouverait ses origines dans la propension de chaque génération à prendre comme référence ce qu’elle a connu. Cela conduirait à une sorte de cécité collective aux changements environnementaux. De fait, l’humanité semble avoir une tendance à oublier l’histoire de l’environnement et les connaissances sur la nature. Les expériences individuelles façonnent la perception de la norme. Et au fil des générations, cette norme change, conduisant à une perte de mémoire collective sur les conditions environnementales passées.
Au finale, l’évolution rapide de l’environnement, notamment les changements climatiques, la perte de biodiversité et d’autres impacts écologiques, peut être si graduelle que chaque génération accepte comme normale la situation qu’elle connaît, sans se rendre pleinement compte des transformations à long terme.
Des exemples frappants d’amnésie écologique
Un exemple frappant d’amnésie écologique est l’extinction tragique des pigeons voyageurs. Autrefois, ces oiseaux représentaient jusqu’à 40 % de la population totale d’oiseaux en Amérique du Nord. Des chiffres alarmants soulignent que la perte de mémoire collective sur ces événements peut conduire à répéter les mêmes erreurs à l’avenir.
Un autre cas emblématique est la campagne de « terrorisme biologique » qui a conduit à la destruction massive des bisons aux États-Unis. Plus de 100 millions de bisons ont été tués dans le but d’éliminer la principale source de subsistance des cultures autochtones des Grandes Plaines. Cela avait entraîné des conséquences écologiques dramatiques.
La perception changeante des conditions météorologiques et climatiques est aussi un autre exemple poignant d’amnésie écologique. Des statistiques révèlent d’ailleurs comment les jours de très fortes chaleurs, autrefois rares, deviennent la nouvelle norme pour certaines générations. Il semble que l’habituation à cette perception masque l’évolution climatique significative que les données météorologiques révèlent.
Aussi, la disparition de grands prédateurs dans certaines régions, qui crée d’ailleurs des déséquilibres écologiques, ne semble pas être réalisée par les générations actuelles. Par exemple, au XVe au XVIIe siècle, des centaines de loups vivaient aux portes de Paris, causant quelques victimes dans la population. Actuellement, cette situation est inenvisageable en raison de l’urbanisation intense des terres.
Cet exemple illustre comment, dans une vision globale, la perte de mémoire collective sur la composition passée de la vie sauvage peut avoir des conséquences néfastes.
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Quelles sont les conséquences de l’amnésie écologique ?
L’inconscience des générations sur la dégradation de l’environnement peut entraîner différentes conséquences négatives. En oubliant ou en ignorant les conditions environnementales passées, la société peut tolérer des changements nuisibles à long terme, tels que la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution et d’autres formes de dégradation de l’écosystème.
Ainsi, l’ignorance des leçons tirées de l’histoire environnementale rend la société plus vulnérable aux catastrophes futures. Cela peut conduire à la répétition de schémas destructeurs.
Dès lors, l’amnésie écologique peut rendre difficile la mobilisation collective pour résoudre les problèmes environnementaux. Le fait est que l’absence de conscience de la gravité des problèmes limite la volonté d’adopter des pratiques durables et de prendre des mesures significatives pour protéger l’environnement.
Comment faire pour lutter contre l’amnésie écologique ?
Dans son livre La grande amnésie écologique, sorti en 2012 aux éditions Delachaux et Niestlé, Dubois souligne l’importance de l‘éducation dans la lutte contre l’amnésie écologique. En effet, des statistiques montrent que l’éducation environnementale, l’engagement communautaire et la promotion de la durabilité peuvent être des moyens efficaces de contrer l’amnésie écologique.
L’auteur suggère que des initiatives qui sensibilisent à l’histoire environnementale devraient restaurer la connexion émotionnelle à la nature et encouragent une approche éthique envers l’environnement. Cela devrait contribuer à créer une société plus consciente et responsable.
Vers la culture d’une mémoire écologique collective
En fin de compte, l’amnésie écologique est un défi auquel l’humanité est confrontée dans son parcours vers un avenir à long terme. Cultiver une mémoire écologique collective nécessite une réflexion profonde sur nos relations passées avec la nature, une éducation continue et une volonté commune de préserver notre planète pour les générations futures. En comprenant les racines de l’amnésie écologique, en explorant ses manifestations à travers l’histoire et en proposant des solutions tangibles, nous pouvons espérer forger un avenir où la nature et l’humanité prospèrent ensemble.
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