Une nouvelle étude menée par l’Institut de psychologie de l’Académie chinoise des sciences tire la sonnette d’alarme. Les vidéos courtes, de plus en plus populaires avec les plateformes comme YouTube, Meta et TikTok, nuisent au sommeil et à la santé mentale.

En Chine, les plus jeunes et les adultes actifs en seraient les plus touchés. Le fait est qu’aujourd’hui, 95,5 % des internautes chinois, soit plus d’un milliard de personnes, regardent des vidéos courtes. Ces formats rapides, divertissants et facilement accessibles envahissent les smartphones. Ils attirent à la fois les élèves, les étudiants, mais aussi les travailleurs. L’étude repose sur les réponses de 130 000 participants. D’après les résultats, l’usage excessif de ces contenus devient un problème de santé publique.
Dans cet article :
Un impact direct sur le sommeil
Chez les collégiens et lycéens, plus de deux sur dix déclarent que les vidéos perturbent leur sommeil. Chez les étudiants, ce chiffre monte à trois sur dix. Par ailleurs, plus de 40 % des adultes affirment que leur qualité de sommeil s’est détériorée à cause de cette habitude.
L’explication serait que les vidéos courtes captent plus l’attention et incitent à regarder toujours plus. Les utilisateurs repoussent l’heure du coucher en continuant de scroller. A la longue, le repos devient insuffisant et la fatigue s’installe. Sur le long terme, les performances scolaires ou professionnelles en souffrent.
Une consommation en hausse chez les plus vulnérables
Cette étude intervient dasn un contexte où les adolescents passent en moyenne 90 minutes par jour à regarder ces vidéos. Les étudiants, eux, atteignent presque les 180 minutes quotidiennes. Quant aux adultes actifs, ils consacrent environ 140 minutes par jour à cette activité. En outre, l’usage est plus intense chez certains groupes :
- Les jeunes des zones rurales,
- Les enfants de parents peu instruits ou en difficulté financière,
- Les adultes avec un niveau d’éducation ou un revenu plus faible.
Autrement dit, les populations les plus vulnérables sont aussi les plus exposées à ces effets nocifs.
Un lien avec la dépression et l’anxiété
L’étude établit également une corrélation entre temps d’écran prolongé et troubles mentaux. Plus le temps passé sur ces plateformes augmente, plus le risque de dépression s’élève. Chez les adolescents, le danger est particulièrement marqué. Ainsi, lorsque le visionnage dépasse quatre heures par jour :
- 42 % des adolescents présentent des signes de dépression,
- 29 % des étudiants ressentent un mal-être,
- 34 % des adultes montrent également des symptômes.
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Peut-on parler d’addiction ?
Guo Fei, chercheuse et co-autrice de l’étude, a néanmoins souligné qu’il ne faut pas se baser uniquement sur le temps passé à l’écran. Certains regardent des vidéos éducatives ou professionnelles, ce qui peut être bénéfique. Mais dans la majorité des cas, les utilisateurs visionnent du contenu ludique, addictif, et peu constructif. Il devient alors difficile de poser des limites claires entre usage régulier, usage excessif et dépendance.
Pour préserver le bien-être mental, les chercheurs suggèrent des limites à respecter :
- Pour les adolescents : pas plus de 30 minutes par jour
- Pour les adultes : idéalement entre 30 minutes et une heure, pas plus
Ils conseillent aussi de programmer les sessions après les repas ou après une activité physique et surtout, d’éviter les vidéos avant le coucher.
Enfin, les experts encouragent à :
- Chercher d’autres moyens de détente,
- Favoriser les échanges réels,
- Pratiquer une activité physique régulière,
- Et limiter l’exposition aux écrans en soirée.
D’autres corrélations intéressantes
L’étude fait en réalité partie d’un rapport plus large sur la santé mentale nationale, couvrant 2023 à 2024. Ce rapport inclut les réponses de 170 000 personnes. Il montre aussi que certains comportements favorisent une meilleure santé mentale :
- Être marié,
- Avoir un poids équilibré,
- Faire du sport régulièrement.
En revanche, travailler plus de 10 heures par jour ou faire des achats en ligne fréquents augmenterait les risques de dépression.
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