Qui sont les slasheurs, ces travailleurs qui jonglent entre plusieurs carrières professionnelles ? Découvrez leurs compétences, leur état d’esprit et leurs défis dans les lignes qui suivent !
Le CDI n’est plus le Graal. Le salariat et la carrière longue dans une même entreprise ne font plus rêver. Le marché de l’emploi et des statuts sont en pleine révolution. De plus en plus de travailleurs choisissent la voie de l’indépendance et ont décidé d’utiliser leur multipotentialité. Ainsi, le terme de slashing apparaît et il traduit le fait de multiplier les activités professionnelles. Mais, alors, qui sont réellement les slasheurs et quel est leur mode de vie ?
Dans cet article :
Décryptage : qui sont les slasheurs ?
Depuis les années 2000, les slasheurs gagnent du terrain. Ce sont tout simplement des travailleurs qui ont plusieurs carrières professionnelles en parallèle et tout au long de leur vie. Il ne faut pas confondre cette notion avec les personnes qui se lancent dans une reconversion ou les étudiants qui travaillent le week-end à côté de leur formation. Il s’agit plutôt d’un choix de cumul de métiers qui n’ont pas forcément de lien entre eux. Par exemple, un rédacteur qui est aussi masseur, une conférencière qui est également professeur de yoga ou encore un coach sportif qui est aussi pâtissier. Les slasheurs peuvent avoir jusqu’à trois activités en même temps. Le terme slash représente le signe du clavier informatique. La barre oblique permet de présenter et séparer les différents emplois sur un curriculum vitae.
VOIR AUSSI : Ikigai : voici le secret pour vivre heureux et longtemps en bonne santé !
Certains slasheurs le sont par obligation économique. Ils doivent cumuler plusieurs emplois pour boucler leurs fins de mois. Aujourd’hui, ils le sont de plus en plus par passion. En effet, ils n’hésitent pas à lancer une activité qui les fait vibrer même s’ils ont déjà un emploi en CDI bien rémunéré. L’argent n’est pas ou plus la seule priorité. La recherche de sens dans la vie professionnelle fait grossir les troupes des slasheurs. En effet, ces derniers ne veulent plus choisir entre les emplois alimentaires et les emplois passion, alors ils font les deux ! Ils souhaitent se lancer des défis et ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Plus qu’un cumul d’activité, le slashing est un véritable état d’esprit.
Pourquoi une montée en puissance des slasheurs ?
Que ce soit par choix ou par obligation, il y a plusieurs raisons qui poussent les travailleurs à devenir slasheurs :
- Économique : les travailleurs précaires (revenus modestes, faibles qualifications) sont souvent obligés d’occuper plusieurs emplois pour augmenter leurs ressources. Cela concerne aussi les contrats à temps partiel.
- Diversification et anticipation : l’envie de travailler sur des sujets différents afin d’accroître ses compétences, d’augmenter ses responsabilités et de s’assurer un revenu supplémentaire en cas d’aléas (chômage, maladie, etc.) Le marché de l’emploi est devenu tellement incertain et changeant qu’il est toujours intéressant d’avoir plusieurs cordes à son arc.
- Profiter de sa multipotentialité : certaines personnes curieuses et polyvalentes ont envie d’utiliser toutes leurs compétences et ne pas s’arrêter aux fonctions de leur simple fiche de poste. Si leur entreprise ou leur première activité ne leur permet pas d’assouvir ce besoin, elles créent elles-mêmes leur métier. Une chose est sûre, elles ne tombent jamais dans la routine !
- Reconversion professionnelle en douceur : créer une entreprise représente un risque. Alors, certains travailleurs décident de garder leur emploi en CDI et de lancer une seconde activité en parallèle avant de se lancer complètement dans l’entrepreneuriat.
- Équilibre vie privée / vie professionnelle : certains salariés subissent beaucoup de trop de pression au travail. En devenant slasheur et en créant plusieurs activités indépendantes, ils disent adieu à la hiérarchie et aux contraintes horaires de bureau. Ainsi, ils retrouvent une certaine liberté, indépendance et une meilleure gestion de leur temps.
Quelles sont les aptitudes indispensables pour être un « bon » slasheur ?
Les slasheurs seraient environ 4 millions en France, mais ce n’est pas donné à tout le monde. En effet, il faut avoir des compétences spécifiques et un certain état d’esprit.
Roi de la planification : il est nécessaire d’être très organisé pour que toutes les activités fonctionnent. En effet, il faut avoir un don d’organisation et d’anticipation. Ce n’est pas simple de répondre à tous les impératifs et de switcher d’un sujet à l’autre tout en restant performant dans tous les domaines. Alors, prioriser les différentes tâches et définir un planning avec rigueur chaque jour font partie des qualités essentielles des slasheurs.
Caméléon : les slasheurs doivent avoir une capacité d’adaptation hors du commun. En effet, ils sont agiles, adaptent leur discours en fonction de leurs interlocuteurs et sont aptes à basculer d’une thématique à une autre. Et, quand on a plusieurs métiers, les situations et les personnes peuvent être diamétralement opposées.
VOIR AUSSI : Soft skills, hard skills, mad skills : comment s’y retrouver et se démarquer des autres candidats ?
Zen (restons zen, du sang-froid dans les veines) : être slasheur, c’est multiplier les activités et donc multiplier les risques de surcharge de travail ou encore de burn-out. Alors, si vous êtes de nature anxieuse et stressée, le slashing n’est peut-être pas la meilleure option. En effet, il faut réussir à garder son sang-froid en toute circonstance et bien faire la distinction entre toutes les activités. Un problème dans l’une ne doit pas transparaître dans l’autre.
Curieux, dynamique et motivé : pour exercer plusieurs métiers, il faut être créatif, aimer apprendre et découvrir sans cesse de nouvelles choses. Surtout, il faut savoir pourquoi on le fait, notamment pendant les périodes plus difficiles ou de surcroît d’activité. Si vous gardez le cap en tête, vous serez capable de dépasser votre fatigue, vos doutes, vos peurs, etc.
Vie de slasheur : quelles sont leurs difficultés ?
Dans l’Hexagone, les slasheurs manquent de reconnaissance. En effet, dans un pays où on apprécie encore la conformité et les cases, ces nouveaux travailleurs apparaissent comme trop atypiques. Ces profils font peur et les employeurs ont du mal à les cerner. On peut leur reprocher d’être volatiles, imprécis ou pas assez experts. Ainsi, ils ne sont pas toujours pris au sérieux et cela peut bloquer leurs évolutions professionnelles et freiner leurs ambitions. Mais, ils ne reculent pas devant les obstacles.
La nouvelle génération se bat pour faire évoluer les mentalités et prouver que les slasheurs sont des atouts pour l’entreprise et la société au sens plus large.
Concrètement, multiplier les métiers, c’est multiplier les pensées. En effet, l’esprit peut être déjà pas mal occupé avec un seul emploi. Avec plusieurs, il l’est encore plus. Plus de plaisir, mais aussi plus de questions à se poser. Vous avez toujours quelque chose en tête et vous passez votre temps à réfléchir. Déconnecter et faire des pauses sont essentiels pour éviter l’épuisement et le stress. S’organiser et bien séparer le temps consacré à chacune de ses activités est indispensable pour tenir sur le long terme. Enfin, être un pluriactif épanoui, c’est de ne pas oublier sa vie personnelle.
Est-ce que les slasheurs peuvent cumuler plusieurs statuts ?
Un salarié (CDI, CDD, intérim) peut créer une entreprise en parallèle sans problème à partir du moment où il respecte son contrat de travail et qu’il n’exerce pas de concurrence déloyale. Ainsi, il profite de tous les avantages. D’un côté, la sécurité avec un salaire garanti, une mutuelle, etc. De l’autre, la passion, le challenge, la liberté.
C’est différent pour un salarié de la fonction publique. En effet, la règle de base dit qu’un fonctionnaire n’a pas le droit d’occuper un autre emploi lucratif. Cependant, si ce dernier a seulement un contrat à temps partiel, il pourrait quand même tenter de demander une autorisation pour exercer une autre activité et ainsi compléter ses revenus.
VOIR AUSSI : Êtes-vous un leader naturel ? Voici les 9 qualités indispensables !
Enfin, sachez que vous pouvez créer plusieurs autoentreprises, mais attention aux cumuls de certains statuts. Par exemple, un autoentrepreneur ne peut être aussi gérant unique ou majoritaire d’une EURL ou d’une SARL. Ce qui est possible dans le cas d’une SAS ou SA.
Les slasheurs sont les nouveaux acteurs de la révolution du marché de l’emploi, jonglant entre plusieurs carrières par passion ou nécessité. Une chose est sûre, ils défient les codes ! Chers lecteurs, est-ce que le slashing est un mode de vie qui vous attire ?
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :
6 commentaires
Je me reconnais bien dans le profil slasheur. Par contre, vous avez oublié de parler des problèmes administratifs que ça peut générer. Faudrait un suivi là-dessus 😉
Est-ce que c’est vraiment viable à long terme? J’aurais aimé que l’article aborde plus les aspects sécuritaires de ce mode de vie. On ne sait jamais ce que demain nous réserve :/
Céline, ton article tape dans le mille! C’est tout à fait ça, le besoin de liberté et de flexibilité. J’ai quitté mon CDI pour ça et je ne regrette rien. Vive la slash révolution!
Perso, je trouve ça un peu utopique le truc du slasheur. On peut pas tous être des artistes ou des freelances… Qui va faire les vrais boulots?
Travailler plus pour gagner plus… le mieux ce serait d’offrir des salaires plus décents! Si on a plus de vie ça sert pas à grand chose d’avoir plus d’argent. À méditer
Je pense que c’est important de souligner le côté zen nécessaire. Être slasheur demande une gestion du stress au top. C’est pas pour tout le monde!