De nombreux animaux sont rejetés morts dans la mer à cause de la surpêche, un véritable fléau dans notre monde.
La surpêche, voilà un mot qui semble innocent mais qui cache une réalité bien plus dramatique. En gros, on pêche beaucoup trop. Et ce n’est pas seulement une question de quantité de poisson qui finit dans nos assiettes. Non, la surpêche, c’est aussi des millions de poissons jetés à la mer, des espèces en danger, et des écosystèmes entiers chamboulés. Alors pourquoi continuer-t-on de pêcher plus que de raison ?
Dans cet article :
On pêche… puis on jette
Imaginez un pêcheur qui ramène des tonnes de poisson, fier de sa prise, seulement pour finir par en rejeter une grande partie. C’est exactement ce qui se passe chaque jour dans le monde. Sauf qu’on parle généralement des grands industriels et pas du petit pêcheur du coin.
Plus d’un tiers des poissons pêchés est tout simplement rejeté à la mer. Pourquoi ? Parce que les quotas sont dépassés, parce que les poissons ne correspondent pas aux tailles ou aux espèces recherchées, ou encore parce que la surproduction crée aussi des surplus que les marchés ne peuvent même pas écouler.
Selon la FAO (organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), 25 % des poissons (ou 27 millions de tonnes) péchés sont rejetés morts à la mer car ils ne sont pas de la bonne espèce.
Ces poissons rejetés, qui pourraient nourrir des populations, meurent généralement avant même de retoucher l’eau. Et ils ne sont pas les seuls : dans cette industrie où l’on raconte les océans sans distinction, les erreurs sont fréquentes. Les poissons non voulus, les mammifères marins comme les dauphins ou les phoques, et même les tortues finissent souvent piégés dans les filets.
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Les requins et autres victimes collatérales de la surpêche
Quand on pêche à grande échelle, les filets ne sont pas sélectifs. On ne parle pas ici d’un pêcheur patient avec sa canne à pêche, mais de chalutiers qui traînent des filets immenses capables de capturer tout ce qui passe à leur portée. Et parmi ces « prises accidentelles », on trouve des requins, des raies, des dauphins, des tortues de mer, et bien d’autres animaux.
Le cas des requins est particulièrement alarmant : chaque année, des millions de requins sont pêchés par accident, ou par « erreur », si l’on peut dire. La plupart du temps, ils sont tués ou laissé sur le pont en train de perdre en oxygène, puis rejetés à la mer, morts ou mourants.
C’est à la fois absurde et tragique, car ces prédateurs jouent un rôle essentiel dans les océans en régulant les populations de leurs proies. En supprimant ces animaux, on dérègle complètement l’équilibre des écosystèmes marins.
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La surconsommation : quand l’appétit humain ne connaît pas de limites
Soyons honnêtes : si la surpêche existe, c’est parce que nous, consommateurs, avons un appétit insatiable pour le poisson. On en veut toujours plus. Du poisson frais dans les sushis, du poisson pané pour les enfants, du thon en conserve, du saumon fumé pour les apéritifs…
Bref, on consomme sans même penser aux conséquences.
Et pour répondre à cette demande exponentielle, l’industrie de la pêche ne cesse d’augmenter ses prises, au détriment des océans.
Nous sommes dans une logique de production à outrance. Les ressources sont exploitées jusqu’à l’épuisement pour satisfaire des habitudes de consommation parfois futiles. Résultat : des stocks de poissons en danger, des espèces en voie d’extinction, et des chaînes alimentaires marines bouleversées.
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Trop, c’est trop : vers un océan dépeuplé ?
Si on continue sur cette voie, les océans risquent bien de devenir des déserts aquatiques. Selon les experts, si la tendance de la surpêche se maintient, de nombreuses espèces de poissons pourraient tout simplement disparaître d’ici quelques décennies. Les populations de thon rouge, de morue de l’Atlantique et de nombreux autres poissons sont déjà en chute libre.
Et même les pratiques que l’on pourrait penser « responsables » sont parfois loin de l’être. Par exemple, certaines pêcheries certifiées « durables » ne sont pas si respectueuses des écosystèmes qu’elles le prétendent. Dans de nombreux cas, le label ne garantit pas que les pratiques de pêche excluent les prises accidentelles ou la destruction des habitats sous-marins.
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Peut-on espérer une prise de conscience ?
Il est encore temps de changer, mais cela exige un effort collectif. Les consommateurs peuvent faire une différence en étant plus sélectifs dans leurs achats et en privilégié des poissons issus de sources durables, même si les étiquettes ne sont pas toujours parfaites.
Les gouvernements, eux, doivent renforcer les réglementations, contrôler les quotas et pénaliser les abus. Quant aux industries, elles doivent réinventer leurs méthodes pour minimiser les prises accidentelles et réduire leur impact sur les écosystèmes.
C’est aussi une question d’éducation : comprendre que les ressources marines ne sont pas infinies et que chaque poisson pêché a un impact sur la biodiversité. Si chacun fait sa part, on peut espérer préserver les océans pour les générations futures. En attendant, on pourrait peut-être se rappeler que tout ne doit pas finir dans nos assiettes.
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Quand notre gourmandise tue l’océan
La surpêche n’est pas juste un problème de chiffres ou de quotas. C’est une catastrophe écologique en cours, alimentée par notre surconsommation et des pratiques industrielles agressives.
Si nous voulons un avenir où les océans ne sont pas désertés, il est urgent de revoir nos comportements et de repenser notre rapport aux produits de la mer. Alors, la prochaine fois que vous vous préparerez à savourer du poisson, pensez-y. D’autant que, si vous ne le savez pas, les poissons sont des animaux intelligents.
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