Les anomalies chromosomiques causant des malformations congénitales résultent généralement d’une exposition à des produits chimiques nocifs lors de la grossesse. Dans le cas des pesticides, il est difficile de déterminer leur dangerosité, surtout ceux utilisés dans l’agriculture.
Le fait est qu’on ne constate habituellement les effets néfastes que des décennies après la découverte du pesticide. Mais deux chercheurs du College of Biological Sciences de l’Université de Californie (UC) à Davis se sont penchés sur la question. Comme solution, ils proposent de détecter les pesticides nocifs à l’aide de poissons-zèbres génétiquement modifiés. Cette alternative permettrait d’accélérer les dépistages habituellement laborieux. Un article plus détaillé sur le sujet a été publié sur le site de l’université parmi la série Advancing Health Worldwide.
Dans cet article :
Une attaque silencieuse
L’exposition à des pesticides nocifs peut entraîner des problèmes de santé à long terme chez l’être humain. Elle peut notamment endommager le système reproducteur. Dans ce cas, les dégâts surviennent habituellement durant la vie prénatale. Entre autres, ces produits chimiques peuvent altérer des étapes délicates du développement du fœtus. Parmi ces étapes figurent celles où les cellules qui produiront les gamètes se forment. Le bébé aura alors des problèmes au niveau de son système reproducteur sans que ses parents s’en rendent compte.
Une fois adulte, une femme, par exemple, peut présenter différents problèmes au niveau de son appareil reproducteur. Elle peut souffrir d’infertilité et de fausses couches répétées. Et si elle enfante, ses enfants auront davantage de risques de présenter le syndrome de Down ou d’autres troubles liés à un surplus de chromosomes.
C’est pour remédier à ce mal que Sean Burgess et Bruce Draper, des professeurs au département de biologie, ont œuvré. Ils ont l’espoir d’accélérer de manière conséquente le dépistage des pesticides dangereux. Ce qui permettra de limiter l’utilisation de ces produits et de réduire les risques d’y être exposé à l’avenir.
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Les poissons zèbres à la rescousse
Les dépistages traditionnels utilisent des souris et leur élevage requiert plus d’attention que celui d’un poisson-zèbre. Mais en plus, les souris doivent être disséquées une par une. Ensuite, les techniciens doivent les analyser pour détecter d’éventuels effets sur les tissus reproducteurs.
Par ailleurs, les deux chercheurs ont utilisé une nouvelle souche de poissons zèbres, le Danio rerio. Il est apprécié des aquariophiles, car il est très facile à élever, ce qui réduit considérablement les coûts. Aussi, cette espèce sert souvent d’organisme modèle afin d’étudier les premiers stades du développement humain.
Néanmoins, le plus gros avantage de ces poissons se trouve dans leur reproduction et leurs couleurs lumineuses. Notons que le sexe de leurs progénitures dépend de leur environnement, non de chromosomes. Ensuite, les femelles et les mâles ont des couleurs différentes. Pour faire simple, un produit chimique toxique ferait qu’il y ait un nombre excessif de mâles ou de femelles ou d’individus intersexués. En outre, les chercheurs ont simplifié l’identification des sexes grâce à quelques modifications génétiques. Finalement, il faudrait environ 40 jours pour identifier un produit nocif, et cela, sans dissection.
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