Le 19 août 2021, Elon Musk a annoncé le développement du Tesla Bot, aussi connu comme Optimus. Il s’agit d’un robot humanoïde dont la raison d’être est de faciliter le quotidien des humains.
La première version du robot a été dévoilée au monde lors de l’Artificial Intelligence (AI) Day de Tesla. Le 30 septembre 2022, après plus d’un an d’attente, Elon Musk révèle enfin le prototype de l’androïde. Lors de l’annonce du robot en 2021, le PDG a beaucoup promis au public. Néanmoins, le prototype est encore loin de tenir toutes ses promesses. En effet, il a initialement prévu que la machine aurait plusieurs fonctions pratiques dans la vie de tous les jours. C’est-à-dire que sa version définitive devra pouvoir aider les gens dans leurs tâches quotidiennes.
Dans cet article :
Les promesses d’Elon Musk
Lors de la journée inaugurale de l’IA Day de Tesla en 2021, Elon Musk a officialisé son projet concernant Optimus. Pour l’introduire, il a demandé à une personne vêtue d’un costume à l’effigie du robot de monter sur scène.
Ensuite, il a réalisé plusieurs déclarations par rapport aux capacités futures de l’androïde. Si l’on se base sur la description du patron de la société, le robot est inspiré d’un film de fiction. D’autant plus qu’il est censé pouvoir se mouvoir de manière autonome tout en remplissant des fonctions utiles au quotidien. Concrètement, cet appareil pourra aller tout seul au marché pour faire les courses, avec une liste préétablie.
« À l’avenir, le travail physique sera un choix […] Si vous voulez le faire, vous le pouvez. Mais vous n’aurez pas besoin de le faire.«
Elon Musk
Si ces promesses font déjà rêver, Elon Musk souhaite faire des choses encore plus grandioses grâce à Optimus. D’après ses dires, la machine aura pour objectif de changer radicalement la société actuelle. Pour ce faire, elle sera accessible à un prix relativement abordable de moins de 20.000 dollars. En comparaison, les robots de Boston Dynamics coûtent généralement trois fois plus.
Quid du prototype d’Optimus ?
Le 30 septembre 2022, lors de l’Artificial Intelligence Day, le constructeur de véhicules électriques a présenté deux versions d’Optimus. La conférence a eu lieu en Californie, à Palo Alto. Avant l’apparition des prototypes, le PDG de l’entité a prévenu le public de ne pas avoir trop d’attentes.
Rien de nouveau
Le premier androïde à avoir fait son entrée avait plusieurs parties encore dénudées. Il marchait lentement et avec précaution vers les spectateurs pour ensuite les saluer. Finalement, le robot a fait mine de danser d’une manière très prudente. En somme, le Tesla Bot n’a réalisé aucun exploit, surtout par rapport aux robots de Boston Dynamics.
Même si le prototype peut être décevant, Elon Musk en est fière. Apparemment, c’est la première fois que le prototype d’Optimus a pu marcher sans avoir eu besoin d’une aide extérieure. De plus, la machine peut faire davantage de mouvements, mais pas durant la conférence. Par conséquent, les organisateurs ont montré une vidéo du Tesla Bot en train de réaliser quelques tâches simples. Il peut, entre autres, saisir un arrosoir pour faire comme s’il arrosait les fleurs. Si l’on se réfère à la vidéo, il semble plus apte à porter des boîtes ou des barres métalliques.
Un design futuriste
Le second avait l’air un peu plus abouti, car il présentait moins de câbles exposés. Malheureusement, ce n’était pas vraiment le cas. En effet, pour monter sur scène, il a dû être accompagné par trois personnes. Ainsi, c’est sur son support mobile qu’il a salué l’audience avec une main, puis avec l’autre.
L’androïde avait-il un point positif ? La plupart des spectateurs s’accordent sûrement à dire qu’il a une apparence digne d’un film de science-fiction.
Les caractéristiques d’Optimus
Pendant la présentation des prototypes, Elon Musk a dit que le robot serait testé en interne. Plus précisément, il opérera dans l’usine automobile de l’entreprise afin d’évaluer son niveau d’utilité. Du côté de ses caractéristiques, le cerveau de l’appareil est alimenté par une puce IA que Tesla a développée en interne. Par ailleurs, le robot a la possibilité de se connecter au Wi-Fi et d’exploiter le réseau LTE. Il dispose également de caméras et d’un microphone pour percevoir son environnement ainsi que d’un haut-parleur pour communiquer.
Le Tesla Bot pèse actuellement 73 kg et peut porter 9 kg de charge, voire plus, avec chaque main. Pour l’alléger, les concepteurs ont opté pour un maximum de plastique. Cependant, ils ont utilisé du métal pour les zones qui le requièrent. Par ailleurs, il pourrait se déplacer jusqu’à une vitesse de pointe de 8 km/h.
Concernant ses mouvements, l’androïde devrait pouvoir en effectuer 18 qui peuvent être complexes. Pour le moment, il est possible qu’il soit dans l’incapacité de réaliser certains de ces mouvements. Par exemple, la possibilité de marcher en avant et de s’accroupir figure parmi cette liste d’actions. Le Tesla Bot devrait de même pouvoir monter les escaliers, ramasser un objet par terre et en faire glisser un. La machine pourrait également faire des gestes plus techniques comme utiliser un tournevis ou une perceuse.
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Dans l’attente de la version définitive du Tesla Bot
Les passionnés de robotique sont sûrement impatients de voir la version commerciale d’Optimus. D’ailleurs, Musk a communiqué un calendrier optimiste à l’extrême. Il a prévu de commencer la vente de son robot dans trois à cinq ans au plus tard. En tenant compte de la complexité de la tâche, tenir ce délai est un réel défi pour ses équipes.
« Notre objectif est de fabriquer un robot humanoïde utile aussi rapidement que possible. »
Elon Musk
Toutefois, cette déclaration peut être remise en question si l’on considère les précédents projets du constructeur automobile. Le Washington Post, par exemple, reste sceptique par rapport au délai qu’a donné la société.
« Tesla a l’habitude d’exagérer les délais et de faire des promesses excessives lors de ses dévoilements de produits et de ses présentations aux investisseurs. »
Washington Post
La raison d’être d’Optimus
En 2021, Elon Musk a déclaré que la production de robots deviendra l’activité principale de Tesla. À terme, celle-ci devrait donc être une plus grande source de revenus pour l’entreprise que les voitures électriques. Il n’a d’ailleurs pas hésité à affirmer que l’assistance robotique qu’offrira son appareil mènerait à un futur rempli d’abondance.
« Un avenir dans lequel il n’y a pas de pauvreté, un avenir dans lequel vous pouvez avoir tout ce que vous voulez en termes de produits et de services. »
Elon Musk
Bien sûr, il reconnaît les capacités des robots qui existent déjà, et ceux de Boston Dynamics ne sont qu’un exemple. Toutefois, il a noté que le sien est destiné à une production de masse, avec plusieurs millions d’unités. Y parvenir entraînerait une grande transformation de la civilisation telle qu’elle est aujourd’hui, a-t-il ajouté.
L’avis des experts en robotique
Les robots peuvent changer le monde
La production en masse de telles machines, à la fois opérationnelles et efficaces, pourrait changer fondamentalement la civilisation. C’est d’autant plus vrai si elles sont commercialisées à coût abordable. L’économie ainsi que la société moderne en elles-mêmes seraient modifiées d’une manière radicale. Ce serait valable, que ce soit Tesla ou une autre entité qui arrive à produire des androïdes aussi polyvalents.
Dans ce nouveau monde, les robots humanoïdes ou autres rendraient obsolète un bon nombre de postes. Comme les feux tricolores informatisés ont rendu inutile l’emploi de plusieurs agents de circulation, plusieurs personnes devraient se reconvertir. Les employés des fast-foods et des entrepôts, les concierges et les femmes de ménage, par exemple, devraient céder leur place.
Des experts sont en désaccord avec Elon Musk
Cependant, nombre d’experts restent sceptiques quant à la possibilité de réaliser un tel projet dans un avenir proche. De plus, on peut se questionner sur le prix définitif de ces machines. En effet, la voiture Tesla était initialement annoncée à un coût de 35 000 dollars. Pourtant, une tesla coûte actuellement entre deux à cinq fois plus cher. Ainsi, Optimus pourrait coûter bien plus cher que prévu.
Par ailleurs, Diana Rus a fait une déclaration à Forbes : « plus on généralise, moins on optimise ». Cette raison explique pourquoi peu de robots ont une forme semblable aux Hommes. Il convient de noter qu’elle est professeure au MIT et directrice du laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle.
D’ailleurs, Martin Ford qui est futurologue et auteur de « Rule of the Robots : How Artificial Intelligence Will Transform Everything » est du même avis que Diana Rus. Martin Ford pense que Tesla pourra entièrement automatiser ses usines dans le futur. Toutefois, il estime que les androïdes n’auront pas la même place que les humains. Selon lui, il serait plus réaliste d’imaginer des appareils spécialisés pour un rôle particulier.
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