De nombreuses personnes ont déjà fait l’expérience d’un bruit assourdissant, un bourdonnement mystérieux que la science peine à expliquer.
Imaginez un son grave, omniprésent, qui semble provenir de nulle part et de partout à la fois. Il vous suit où que vous alliez, persiste, vous empêche de dormir, de vous concentrer, de vivre normalement.
Ce phénomène, connu sous le nom de « bourdonnement » ou The Hum en anglais, intrigue depuis des décennies. Des chercheurs, des scientifiques et même des auteurs s’y sont penchés, mais sa cause reste une énigme.
Est-ce un phénomène naturel, une conséquence des activités humaines, ou simplement un produit de l’esprit ? Plongée dans ce mystère qui touche 4 % de la population mondiale.
Dans cet article :
Quand le bourdonnement devient une obsession
Pour Simon Payne, tout a commencé en 2005. Un bruit grave, comparable au ronronnement d’un moteur, s’est immiscé dans son quotidien. Il était convaincu qu’il provenait d’une machine proche, mais aucune enquête ne l’a confirmé.
Même en parcourant des milliers de kilomètres jusqu’en Nouvelle-Zélande, le bruit le suivait. « C’était un cauchemar », confie-t-il. Incapable de s’en débarrasser, il a quitté son emploi et s’est isolé de ses amis. « J’étais l’âme de la fête, mais ce bruit m’a coupé du monde. »
Payne n’est pas un cas isolé. Depuis les années 1970, des plaintes similaires émergent un peu partout : à Bristol, au Royaume-Uni, mais aussi à Taos au Nouveau-Mexique, à Tokyo, ou encore en Écosse.
Le bourdonnement serait différent des acouphènes, ces bruits perçus en l’absence de stimulation sonore externe, et serait parfois associé à des symptômes physiques comme des maux de tête ou des saignements de nez.
Une cause insaisissable (pour l’instant)
La science ne parvient pas à expliquer ce phénomène. Parmi les théories avancées, certaines évoquent des causes anthropiques comme les réseaux électriques, le trafic maritime ou des équipements industriels.
D’autres hypothèses, plus poétiques, parlent des vagues de l’océan frappant les plateaux continentaux, ou des résonances provoquées par des phénomènes géologiques comme les tremblements de terre.
Les conspirationnistes ne sont pas en reste. Certains associent le bourdonnement à la 5G, à des armes soniques, ou même à des projets militaires secrets. Ces théories alimentent la fascination autour du phénomène, mais manquent cruellement de preuves.
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Le poids psychologique du bruit
Le bourdonnement n’est pas qu’une curiosité. Pour ceux qui en souffrent, il peut devenir une véritable torture. Dans la série The Listeners, adaptée du roman de Jordan Tannahill, l’actrice Rebecca Hall incarne Claire, une institutrice obsédée par ce bruit. Sa quête pour comprendre la source du bourdonnement détruit sa carrière et sa famille.
Dans la vie réelle, Simon Payne raconte un parcours similaire : insomnie, perte d’emploi, isolement. Pourtant, un jour, le bruit a disparu aussi mystérieusement qu’il était apparu. « Après 10 ans, c’était comme si ma vie revenait à la normale », confie-t-il.
Mais cette paix est fragile. Quelques années plus tard, il a commencé à entendre « quelque chose ». Pas aussi envahissant que le bourdonnement, mais suffisant pour raviver ses craintes.
Une étude mondiale sur le bourdonnement
Pour tenter de percer ce mystère, Glen MacPherson, chercheur en psychologie, a lancé le projet World Hum Map and Database. Cette initiative cartographie les cas signalés et cherche des patterns dans les données. Une de ses découvertes intrigantes ? Les personnes ambidextres ou ayant des antécédents de TDAH ou d’autisme seraient surreprésentées parmi les « auditeurs ».
MacPherson pense que le bourdonnement pourrait être une perception interne du son, comme les acouphènes, déclenchée par une combinaison de facteurs : anatomie, environnement ou même certains médicaments. Mais cette hypothèse, bien que plausible, reste incomplète.
Pour beaucoup, l’incapacité à expliquer le bourdonnement est insupportable. Payne lui-même admet avoir douté de sa santé mentale. « Je me demandais si c’était dans ma tête. » Pourtant, les médecins ont conclu à des acouphènes, une explication qu’il rejette. « Ce bruit est bien différent. C’est une pulsation grave et invasive, impossible à bloquer. »
Le fait que personne n’ait réussi à enregistrer le bourdonnement renforce encore le mystère. Est-il réel, ou s’agit-il d’un phénomène perçu différemment par chaque individu ?
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Entre science et croyances, un mystère qui persiste…
L’absence de réponse claire ouvre la porte à toutes les spéculations. Certains, comme le personnage d’Omar dans The Listeners, associent le bourdonnement à des phénomènes naturels comme les résonances de Schumann, ces vibrations électromagnétiques générées par les éclairs dans l’atmosphère. Pour d’autres, il s’agit d’un sous-produit des activités humaines ou d’une sensibilité particulière à certaines fréquences.
Cette fascination pour le bourdonnement reflète un besoin humain universel : comprendre l’inexplicable. Comme le souligne Tannahill, l’auteur de The Listeners, « Peut-être avons-nous besoin de réponses simples pour ce qui est complexe. »
Malgré les recherches, le bourdonnement reste insaisissable. Pour certains, c’est un défi scientifique à relever. Pour d’autres, c’est une expérience profondément personnelle, à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire.
Peut-être que la clé se cache dans l’interaction entre le monde extérieur et notre perception. Mais en attendant, pour ceux qui entendent ce bruit infernal, une seule question demeure : comment s’en débarrasser ?
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