Pour beaucoup, les mouches sont particulièrement dégoûtantes. Mais sont-elles pour autant dangereuses ? Et est-ce qu’elles piquent ou mordent ?
La plupart des espèces de mouches sont physiquement inoffensives. Néanmoins, même celles-là peuvent parfois transmettre des agents pathogènes responsables d’affection comme la dysenterie, l’intoxication alimentaire et autres maladies diarrhéiques, etc. En effet, faites bien attention, car il existe des espèces de mouches qui piquent. Dans les cas les plus extrêmes, on peut s’attendre à de l’anthrax, de la tularémie, une anémie et même la mort. Cela dépendra ainsi de l’espèce rencontrée. Il est donc important de savoir distinguer ces insectes les uns des autres. Vous saurez ainsi les risques que vous encourez et les précautions que vous devez prendre.
Dans cet article :
1- Les mouches domestiques (Musca domestica) et les mouches à fruits (Drosophila melanogaster)
Il existe deux espèces de mouches qui sont probablement les plus connues et qui envahissent la maison. Il s’agit des mouches domestiques et des mouches à fruits. Ce sont celles qui bourdonnent en produisant un son particulièrement agaçant. L’une est discernable avec sa trompe en guise d’outil d’absorption alimentaire (aliment liquéfié). Elle ne pique pas. L’autre, aussi connue sous l’appellation de “mouche à vinaigre » ou « drosophile”, est particulièrement attirée par les fruits nouvellement cueillis, les fruits pourris, ou encore les liquides fermentés. Elle ne pique pas non plus.
Ces deux espèces de mouches ne représentent pas de risques à effet direct. Le danger est plutôt implicite, puisqu’elles transportent des germes sur les aliments. Parfois même, ils s’en servent de nids, pour la ponte de leurs œufs et le développement de leurs larves.
2- La mouche à viande, à chair ou charbonneuse (stomoxys calcitrans)
Cette espèce de mouche est beaucoup plus dangereuse que les précédentes. Les mouches charbonneuses sont de type hématophage, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de sang. Pour ce faire, elles pratiquent le parasitisme (piquent des animaux vivants) ou vampirisent des cadavres d’animaux. À première vue, sa taille ressemble à celle de la mouche domestique. Pourtant, elle se distingue par le “rostre” qui pique. Il s’agit d’une trompe ressemblant à celle de la tique, qui lui sert de pompe à sang. Bien entendu, elle peut s’attaquer aux humains.
En piquant sa victime, elle injecte une toxine à travers sa salive. De graves symptômes accompagnent alors la douleur (des fièvres intenses, voire une anémie infectieuse équine dans les cas les plus extrêmes). Elle cible toujours une zone précise, dont la cheville pour l’Homme.
3- La mouche Tsé-tsé (Glossina)
Aussi à la recherche du sang, la mouche Tsé-tsé est localisée dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne. Par une simple piqûre, elle peut transmettre la fameuse “maladie du sommeil”. Cet état de somnolence est dû à une infection par trypanosomiase humaine africaine (THA) (pour l’homme), et par trypanosomose (pour les animaux). Il s’accompagne de douleurs intenses, de troubles de la personnalité et d’autres symptômes courants (fièvre, maux de tête, gonflement de ganglions, démangeaisons, etc.). En l’absence de traitement, la piqûre d’une mouche Tsé-tsé entraîne la mort par méningo-encéphalite.
Pour ne citer qu’un pic enregistré, l’OMS avait recensé 10 000 cas humains de maladies de sommeil en 2009. Les pertes allaient jusqu’à 4,5 milliards de dollars, notamment à cause de la trypanosomose animale.
4- Le Taon (Tabanidae)
Pour la mouche à cheval ou mouche à chevreuil, comme chez les moustiques, seule la femelle est à redouter. Les taons mâles quant à eux ne se nourrissent que de nectar et ne représentent ainsi aucune menace. Cette mouche libère également de la salive dangereuse lors de sa piqûre. Sa victime peut être sujette à une réaction allergique (urticaire, respiration sifflante), des irritations de la peau et une enflure. Normalement, les effets disparaissent au bout de 2 à 3 jours, avec l’application d’une crème de soin sur la zone. Par contre, si on a gratté la zone infectée, il y a un risque d’infection secondaire pouvant être douloureux.
En général, la consommation des femelles est estimée à 1 cuillère à café de sang pour chaque prise ; soit 1 litre de sang en 10 jours, pour 20 à 30 mouches (USDA Bulletin 1218 Webb and Wells).
Les bons réflexes
Il faut bien l’admettre, il est tentant d’exterminer ces nuisibles avec un insecticide. Pourtant, n’oubliez pas que chaque espèce a un rôle indéniable dans l’écosystème. Pour leur part, les mouches servent de repas aux batraciens (grenouilles, crapauds), à certains insectes ou encore aux poissons. À cela s’ajoute leur participation à la pollinisation.
C’est pourquoi les bons gestes s’imposent pour arriver à vivre en harmonie avec elles ou du moins les chasser de l’entourage humain. Ainsi, avec un guide de conduite, pour une bonne santé, l’Illinois Departement of Public Health propose trois méthodes classiques : l’assainissement, l’inspection et l’exclusion. Ces conseils ne s’appliquent que pour les mouches domestiques et à fruits, considérées comme plus présentes au quotidien.
Ces trois conseils se résument à :
- sortir régulièrement les poubelles ;
- les mettre dans des récipients scellés ou hermétiques (sacs-poubelle par exemple) ;
- et nettoyer constamment pour éviter une future infestation.
Il s’agit de rendre au plus propre possible les endroits humides susceptibles de favoriser la ponte des mouches à la maison.
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Des moyens plus drastiques
Mis à part celles précitées, il existe également une méthode plus mécanique. La première étape consiste à isoler les pièces en faisant en sorte qu’il n’y ait aucune issue de sortie comme d’entrée. Ensuite, vous pouvez tuer directement les mouches à l’aide de matériels adaptés (tapettes à mouches, papiers collants, etc.). S’il s’agit d’une infestation, vous pouvez vaporiser les pièces d’insecticide, pour les éliminer jusqu’à leurs œufs.
Par ailleurs, d’autres moyens, plus sophistiqués, sont tout aussi efficaces que les précédents. On peut citer, en guise d’exemple, les lumières à Ultraviolet et les lumières bleues. Pour lutter contre les mouches en intérieur, le piège insectronique est une alternative intéressante pour la santé. Il est adapté face à des stomoxes plus coriaces, d’après une étude du Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE).
On peut cependant procéder à l’ancienne, en utilisant du vinaigre de cidre ou balsamique. Il suffit d’y ajouter des produits nocifs (détergents). Il ne faudra que quelques minutes pour voir les mouches tomber. Vous pouvez répéter l’opération pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucune. Enfin, veiller dorénavant à fermer toutes les issues donnant accès à des sites occupés par les mouches (jardin, poubelles, bennes à ordures, etc.).
En ce qui concerne les piqûres, quelle que soit la mouche identifiée, il faut agir à temps et rapidement. En réaction à une piqûre, pour un enfant, il faut absolument demander l’aide d’un adulte. Mais, le meilleur réflexe est d’aller voir un médecin. Fort heureusement, celles qui sont les plus dangereuses sont localisées à la campagne et dans les forêts. Néanmoins, si vous vous aventurez en terrain hostile et que vous tenez à la vie, il est recommandé d’avoir au moins un kit de survie.
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