Dans une nouvelle étude, une équipe s’est appuyée sur des mouches à fruits pour aboutir à des résultats prometteurs. Ces derniers devraient servir à mieux prévenir et traiter le cancer.
Dans leur quête de nouvelles approches pour mieux comprendre le cancer, des scientifiques du Duke-NUS Medical School et de l’Institut de recherche en biomédecine de l’Institut des sciences et technologies de Barcelone ont découvert une protéine en particulier. Cette dernière, nommée Hyrax, est un suppresseur de tumeur chez des drosophiles spécifiques.
Des similitudes entre le système cérébral de l’Homme et de la mouche
Des similitudes ont été notées entre cette enzyme et la parafibromine (protéine présente chez l’homme). En réalité, l’Hyrax intervient dans certaines activités cérébrales permettant de contrôler le développement de cellules souches. Cela évite la prolifération des tumeurs. Les chercheurs estiment que la parafibromine pourrait avoir les mêmes rôles qu’Hyrax.
En attendant que les tests confirment l’implication de ladite protéine dans la prévention du cancer, l’équipe continue ses recherches et simulations. Les résultats de la dernière étude ont été rapportés par la revue PLOS Biology.
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Et si tous les cancers étaient liés à un problème avec la parafibromine ?
La nouvelle étude est basée sur l’hypothèse selon laquelle le dysfonctionnement des activités de la parafibromine entraine le développement de cancers en tout genre. Grâce aux dernières découvertes, il est apparu que ladite protéine intervient également dans le système nerveux.
Toutefois, la conclusion a été déduite indirectement puisqu’en réalité, c’est Hyrax qui contrôle le développement des cellules souches cérébrales dans le cerveau de la drosophile. Et comme elle est comparable à l’enzyme présente chez l’homme, les chercheurs ont jugé intéressant de faire des rapprochements.
De plus, suite à des observations plus poussées, les scientifiques ont découvert qu’Hyrax contrôle la polarité cellulaire qui est l’organisation asymétrique des protéines dans les cellules souches. Mieux, la fonction d’Hyrax entraîne également la multiplication de cellules pivots neurales dans l’encéphale de la drosophile.
« La protéine Hyrax intervient dans la mise en place du système nerveux central de la drosophile, et il se pourrait que la parafibromine remplisse cette tâche chez l’homme. »
Cayetano Gonzalez, chef du laboratoire de division cellulaire à l’Institut de recherche en biomédecine de Barcelone
L’inactivité des protéines favorise le développement des tumeurs
Les cas de cancers répertoriés étaient liés à des modifications sur les structures cellulaires nommées centrosomes, coordonnant le clivage cellulaire. Ces assemblages spécifiques contribuent aussi à l’équilibrage de deux autres enzymes suppresseuses de tumeurs : les kinases Polo et Aurora-A.
Des recherches complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les fonctions de la parafibromine. Outre le fait qu’elle semble participer dans l’élimination des cancers humains, surtout dans le cerveau. Les conclusions ont principalement été effectuées au niveau des drosophiles. Les applications sur l’Homme devront encore faire l’objet d’autres études.
« L’absence de polarité cellulaire et les déformations centrosomales sont des signes de cancers chez les humains. »
Wang Hongyan, directeur adjoint du programme NBD à Duke-NUS
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