On ne fait pas vraiment pousser du café chez nous donc est-ce réellement écologique ou éthique de boire cette boisson ?

Le café, c’est le carburant des matinées brumeuses, le complice des nuits blanches et l’odeur qui transforme une cuisine en refuge. Mais sous cette mousse parfumée se cache une réalité moins réjouissante. Entre déforestation, conditions de travail déplorables et greenwashing à gogo, la question se pose : notre espresso quotidien est-il aussi propre qu’on veut nous le faire croire ?
Dans cet article :
Une industrie énergivore et gourmande en ressources
Un petit grain, un gros impact. La culture du café est très exigeante. On parle notamment de déforestation massive dans certains cas.
Le café pousse majoritairement dans des régions tropicales, et l’expansion des plantations grignote les forêts primaires, notamment en Amazonie et en Afrique. Une étude de 2017 a estimé que 2,5 millions d’hectares de forêt ont été sacrifiés pour satisfaire notre soif de caféine.
Il serait aussi question de gaspillage d’eau. Produire un seul kilo de café demanderait entre 5 000 et 20 000 litres d’eau. C’est colossal. En parallèle, cette industrie et notre surconsommation européenne de café demande aussi parfois l’utilisation intensive de pesticides.
Beaucoup de cultures utilisent des produits chimiques interdits en Europe, ce qui pollue les sols et affecte la santé des travailleurs. Bref, à moins de pousser dans ton jardin, ton arabica a un sacré passif.
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Des travailleurs sous pression juste pour un petit café ?
Si boire un café donne un coup de fouet, en produire en demande un tout autre. L’industrie repose sur des millions de petits producteurs, souvent payés au lance-pierre. Le prix du café est fixé sur les marchés mondiaux, et les variations plongent les producteurs dans la précarité. Certains gagnent moins de 3 dollars par jour.
Aussi, dans des pays comme la Colombie, l’Ouganda ou le Brésil, des enfants travaillent dans les plantations pour aider leurs familles à survivre. Le tout dans des conditions difficiles : Exposition aux pesticides, horaires épuisants, efforts physiques intenses… On est loin du cliché du petit producteur heureux.
Alors oui, il existe des labels censés garantir un commerce plus équitable. Mais leur impact est souvent réduit par des pratiques discutables, comme des certifications octroyées à des exploitations qui ne respectent pas toujours les critères éthiques.
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Le recyclage et les alternatives : du vrai et du pipeau
Entre capsules réutilisables, compostage du marc et café de « forêt » (cultivé à l’ombre des arbres au lieu de tout raser), des solutions existent. Mais toutes ne se valent pas :
- Les dosettes en aluminium : Certaines marques les recyclent, mais le taux réel de recyclage reste faible, autour de 30 % en France.
- Le café bio : Meilleur pour l’environnement, mais pas forcément plus équitable.
- Le café de synthèse : Des chercheurs bossent sur des alternatives de laboratoire, mais on en est encore loin.
La meilleure option reste de privilégier du café en vrac, bio et issu de circuits courts (et de ne pas en boire 6 par jour). Mais, clairement, ce n’est pas simple à trouver.
En bref : le café n’est ni un ange ni un démon. Il a un impact réel sur l’environnement et les conditions humaines, mais il existe des moyens de réduire son empreinte. La clé ? Prendre le temps de choisir un café plus responsable, quitte à y mettre un peu plus d’euros.
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