En voyant un oiseau, on ne se doute pas qu’il puisse être vénéneux et éventuellement mortel. Pourtant, de tels oiseaux existent bel et bien !
Le Pitohui bicolore (Pitohui dichrous) est l’un des premiers oiseaux vénéneux à avoir été découvert. Cet événement remonte à trente ans auparavant. En outre, les chercheurs n’ont plus identifié d’oiseaux de ce genre depuis près de vingt ans. Toutefois, une équipe a récemment découvert deux nouvelles espèces d’oiseaux vénéneuses communes de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il s’agit du Siffleur de Schlegel (Pachycephala schlegelii) et du Siffleur à nuque rousse (Aleadryas rufinucha).
Dans cet article :
Des oiseaux atypiques
En étudiant ces deux oiseaux, les chercheurs souhaitent comprendre comment ces animaux ont acquis leurs poisons. Pareillement, ils ont cherché à savoir comment ces espèces ont pu éviter les effets néfastes de ces derniers. Pour cause, ces oiseaux présentent de la Batrachotoxine (BTX) sur leurs plumes. Cette neurotoxine peut être mortelle en cas d’ingestion et provoque une sensation désagréable au toucher.
À des concentrations élevées, la BTX perturbe le fonctionnement musculaire et peut affecter le cœur de manière dangereuse. En effet, une telle exposition peut s’avérer mortelle, à cause d’un éventuel arrêt cardiaque. Pourtant, les oiseaux vénéneux en question stockent une version métabolisée de cette toxine dans leurs plumes. Il peut s’agir d’une manière d’éloigner les éventuels prédateurs ou parasites, voire les deux. En somme, c’est une découverte vraiment inattendue pour l’équipe.
« Nous avons été très surpris de découvrir que ces oiseaux étaient vénéneux, car aucune nouvelle espèce d’oiseaux vénéneux n’avait été découverte depuis plus de vingt ans. […] D’autant plus que ces deux espèces d’oiseaux sont très communes dans cette partie du monde [Papouasie-Nouvelle-Guinée]. »
Knud A. Jønsson écologiste évolutionniste et biogéographe au Musée d’histoire naturelle du Danemark
Des mutations génétiques favorables
Au cours de l’étude, les scientifiques ont identifié dans l’intestin des deux oiseaux des restes de Choresine. C’est un genre de coléoptères qui présente de faibles doses de batrachotoxines. Si cette alimentation normalement périlleuse semble être une piste sur la source des toxines, l’équipe préfère éviter les conclusions hâtives. Ainsi, l’origine précise du poison de ces oiseaux doit encore être identifiée.
En outre, l’alimentation de ces deux oiseaux a rappelé aux chercheurs les dendrobates, des grenouilles d’Amérique du Sud. En effet, elles consomment également des choresines. Par ailleurs, elles sont réputées pour avoir une peau recouverte d’une concentration élevée de toxines. Cela a éveillé la curiosité de l’équipe qui a alors réalisé une analyse génétique. Le but était de voir si les deux animaux présentaient des similitudes du fait de leur tolérance aux poisons.
Kasun H. Bodawatta, écologiste évolutionniste à l’université de Copenhague, a parlé de la batrachotoxine. Il a affirmé que la neurotoxine force « les canaux sodiques du tissu musculaire squelettiques à rester ouverts ». Cela provoque des convulsions qui peuvent mener à la mort. Grâce à l’analyse, l’équipe a découvert des mutations. Elles concernent une protéine qui forme l’un des canaux sodiques de ces deux animaux. Ces dernières se trouvaient dans le même gène (le SCN4A), mais à des endroits différents du gène.
Ces mutations offrent non seulement l’accès à une nouvelle alimentation, mais procure aussi une sorte de défense contre les prédateurs. Pour faire simple, les mutations génétiques chez ces oiseaux, comme chez les grenouilles, représentent une évolution favorable à leur survie.
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2 commentaires
Ces oiseaux sont tellement rares
Une plante est vénéneuse ;
Un champignon est vénéneux.
Un animal, un serpent est venimeux.
Une mygale est venimeuse.
Ce serait bien d’employer les bons mots !!