L’ouragan Maria, qui a dévasté Porto Rico en 2017, a laissé une marque indélébile sur l’île, laissant derrière lui un paysage brisé. Parmi les victimes se trouvaient les macaques rhésus de Cayo Santiago, aussi connue sous le nom d’île aux singes,
Avant l’ouragan, Cayo Santiago était un havre de paix verdoyant, offrant aux macaques rhésus un environnement riche en nourriture, en eau et en abri. Les singes vaquaient librement dans la forêt dense, profitant de la canopée luxuriante qui leur procurait ombre et protection contre les rayons du soleil brûlants. Cependant, le passage dévastateur de Maria a transformé radicalement ce paradis. D’un coup, ces signes ont vu leur habitat naturel réduit en miettes et leurs ressources vitales s’amenuiser de façon drastique.
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Les singes plus agressifs et solitaires avaient moins de chances de survivre
Les vents hurlants et les pluies diluviennes de l’ouragan ont déraciné des arbres, rasé la végétation et laissé derrière eux un terrain stérile. Cette destruction a entraîné une pénurie de ressources critiques, en particulier d’ombres, élément essentiel pour la survie des macaques dans les climats chauds.
Privés de leur refuge naturel, les singes se sont retrouvés exposés aux températures caniculaires, luttant pour trouver des endroits frais où se reposer et se protéger du soleil impitoyable.
Face à cette situation périlleuse, les macaques rhésus ont fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation. Confrontés à une pénurie d’ombre, ils ont dû modifier radicalement leur comportement social, troquant leur nature individualiste contre une coopération inattendue. Ils ont commencé à partager l’ombre rare, se regroupant sous les rares arbres restants ou dans les structures laissées par les humains. Cette nouvelle stratégie leur a permis de mieux réguler leur température corporelle et d’augmenter leurs chances de survie.
Une étude menée par des chercheurs des universités de Pennsylvanie et d’Exeter, et publiée dans la revue Science, a analysé en détail cette transformation du comportement social des macaques. En examinant dix années de données sur les interactions sociales des singes, avant et après l’ouragan, les chercheurs ont découvert une corrélation frappante entre la tolérance sociale et les taux de survie.
Les macaques qui étaient plus enclins à partager l’ombre et à coexister pacifiquement avec leurs congénères avaient 42 % moins de chances de mourir que ceux qui étaient plus agressifs et solitaires.
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La tolérance semble être la meilleure alternative
L’histoire des macaques rhésus de Cayo Santiago est un témoignage inspirant de la résilience des animaux face aux aleas.
« En réponse aux changements drastiques causés par l’ouragan, les macaques ont constamment accru leur tolérance et diminué leur agressivité les uns envers les autres. Cela a permis à un plus grand nombre de macaques d’accéder à l’ombre rare, ce qui est crucial pour leur survie. »
Dre Camille Testard, de l’Université de Pennsylvanie
Cette étude offre un message d’espoir quant à la capacité des animaux à s’adapter au changement climatique. Cependant, elle souligne également l’urgence de protéger les écosystèmes et de préserver la biodiversité. La destruction des habitats naturels et l’exploitation des ressources par l’homme menacent gravement la survie de nombreuses espèces, limitant leur capacité à s’adapter aux changements environnementaux.
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