Découvrez comment adapter votre régime alimentaire pour mieux vivre avec la maladie et retrouver le plaisir de manger au quotidien. Cela implique de savoir les aliments à privilégier, à limiter et d’adapter son régime alimentaire selon ses symptômes.
Vous êtes atteint d’une MICI et vous vous posez des tas de questions sur quelle alimentation privilégier ? C’est bien normal, mais pas de panique, il y a des principes de bon sens à connaître. Bien qu’il n’y ait pas de régime universel, certains aliments peuvent limiter les symptômes ou à l’inverse les accentuer. D’autres peuvent être déconseillés pendant les périodes de poussées et réintégrés pendant les périodes de rémissions. Enfin, d’autres encore peuvent ne pas être compatibles en raison d’intolérances ou de trop grands désagréments digestifs. Une chose est sûre, bien manger n’est pas une option, mais une nécessité, d’autant plus quand on a une MICI pour éviter la dénutrition et les carences. Vous trouverez dans les lignes qui suivent toutes les réponses à vos questions sur l’alimentation en cas de MICI, ce qui vous permettra de redevenir autonome dans votre assiette.
Les principes de base de l’alimentation dans les MICI
Lorsqu’on a bien compris ce qu’est une MICI, il est ensuite indispensable de se pencher sur son régime alimentaire. MICI ou pas, l’alimentation joue un rôle clé dans le maintien de l’état de santé. Mais, dans le cadre d’une MICI, que ce soit pour la maladie de Crohn ou la RCH, elle est d’autant plus importante, car le but est à la fois de satisfaire les besoins nutritionnels essentiels, tout en limitant l’inconfort digestif et les symptômes, et tout en évitant les carences et la dénutrition. Un triple enjeu donc !
L’importance d’une alimentation diversifiée
Contrairement à ce que l’on pense, quand on a une MICI, l’idée n’est pas de rentrer dans des régimes trop restrictifs, mais au contraire de diversifier sa nourriture, autant que possible, quand c’est possible. Premièrement, il faut commencer par la base : c’est quoi une alimentation diversifiée et équilibrée ? Cette dernière repose sur les 7 groupes d’aliments : céréales et féculents, fruits et légumes, produits laitiers, viandes et équivalents, matières grasses, produits sucrés, et l’eau. C’est bien cette diversité qui permet d’apporter :
- les macronutriments (protéines, lipides, glucides).
- les micronutriments (vitamines, minéraux, fibres).
- les oligoéléments (fer, zinc, sélénium, cuivre).
Ce trio est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme et pour maintenir un système immunitaire robuste. L’idée n’est pas d’exclure des aliments comme dans un régime (en tout cas en période de rémission), mais bien d’avoir un équilibre entre tous ses groupes d’aliments pour apporter une variété de nutriments à notre corps. Concernant les produits sucrés, il ne faut pas les diaboliser non plus. Ils apportent de l’énergie sous forme de glucides, mais bien sûr, ils doivent être consommés avec modération, surtout quand on a une MICI.
Pourquoi l’alimentation diversifiée est importante en cas de MICI ?
- Éviter la dénutrition et les carences. Les personnes qui souffrent de MICI peuvent exclure des aliments par peur des conséquences ou en période de poussée, se privant ainsi de nutriments essentiels. La perte de sang entraîne aussi d’éventuelles carences en fer. Enfin, l’inflammation nuit à la bonne absorption des nutriments.
- Garder le plaisir de manger. Les malades ont souvent des pertes d’appétit, car ils ne savent plus quelle alimentation leur est bénéfique. Alors, ils ont tendance à se nourrir de moins en moins et perdre du poids. Ainsi, le plaisir doit être remis au centre et cette diversité est la solution plutôt que de parler de régime.
Les 4 recommandations de base à avoir en tête
- Privilégier les aliments frais et non transformés : les fruits, légumes, céréales complètes et protéines maigres devraient constituer la base de l’alimentation.
- Éviter les aliments riches en graisses saturées : ils peuvent aggraver les symptômes et l’inflammation. Il s’agit des viandes grasses, charcuteries, produits laitiers entiers, beurre, margarine, etc.
- Réduire les sucres raffinés et les aliments ultra-transformés qui peuvent nuire à l’équilibre intestinal.
- Hydratation : boire suffisamment d’eau est indispensable pour maintenir une bonne digestion et prévenir la déshydratation.
Enfin, c’est logique, mais n’oubliez pas qu’un équilibre alimentaire ne se crée pas en un jour, mais sur des années… La régularité sera votre meilleure alliée. Sachez que vous pouvez retrouver des conseils et des ressources sur le site de l’AFA, l’association référante des MICI.
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Adapter son alimentation en fonction des symptômes
En période de poussées et parfois même en rémissions, les malades peuvent souffrir de diarrhées, ballonnements, douleurs digestives ou encore de constipation. Pour gérer ces désagréments, gardez en tête que le fractionnement des repas est très efficace. Les repas volumineux peuvent aggraver les douleurs et les gazs. Ne négligez donc pas les collations nutritives, salées ou sucrées, qui constituent des repas à part entière, car elles permettent de compléter les apports sans surcharger le système digestif.
- Perte d’appétit et dénutrition : la poussée inflammatoire peut entraîner une perte d’appétit et donc de poids. Pour lutter contre ce cercle vicieux, essayez de manger dès que vous ressentez la faim, prenez du plaisir à concocter de bons petits plats malgré la maladie et pensez à des collations caloriques et nutritives comme des dés de jambon, du fromage, des compotes et des biscuits.
- Ballonnements et gargouillis : réduisez les aliments qui favorisent la production de gaz, tels que les choux, les légumes secs, les oignons et les produits sucrés. Mangez lentement, évitez de boire à la paille, et limitez les boissons gazeuses pour réduire les symptômes.
- Diarrhées : privilégiez les aliments « constipants » comme le riz, les carottes, les pommes et les biscottes. Évitez temporairement les boissons glacées et gazeuses, ainsi que les produits laitiers et céréales complètes, jusqu’à ce que les symptômes s’améliorent.
- Constipation : buvez suffisamment d’eau (2 à 3 litres par jour) et incorporez une activité physique régulière pour stimuler le transit intestinal. Consommez des fibres à travers les fruits, légumes et céréales complètes, en fonction de votre tolérance.
Quelle alimentation en période de poussée ?
Lors d’une poussée, l’inflammation est à son maximum, ce qui rend la digestion difficile. L’objectif est donc de privilégier une alimentation douce et facilement assimilable :
- Misez sur les aliments pauvres en fibres : optez pour des aliments faciles à digérer, tels que le riz blanc, les pâtes, le pain blanc, les pommes de terre sans peau, et les légumes bien cuits et pelés (carottes, courgettes).
- Choisissez des protéines maigres : les viandes blanches (poulet, dinde), le poisson, les œufs et les produits à base de soja sont de bonnes options.
- Évitez les aliments irritants : limitez les produits épicés, gras, les produits laitiers en cas d’intolérance au lactose, et les aliments riches en fibres insolubles comme les légumineuses et les légumes crus.
- Fractionnez les repas : mangez de petits repas fréquents tout au long de la journée pour limiter le stress sur le système digestif.
- Hydratez-vous : buvez beaucoup d’eau et privilégiez les boissons non gazeuses pour éviter les ballonnements.
Ensuite, le mode de cuisson des aliments a aussi toute son importance. Il faut privilégier les cuissons douces et légères et éviter les cuissons à haute température. Voici les méthodes de cuisson à favoriser :
- La vapeur : préserve la majorité des nutriments tout en rendant les aliments tendres, ce qui facilite leur digestion. Idéale pour les légumes, le poisson et les viandes blanches.
- L’eau (pochée ou bouillie) : cuire les aliments dans de l’eau permet d’éliminer une partie des graisses tout en rendant les aliments plus faciles à digérer. Cette méthode convient bien aux légumes, aux œufs et aux viandes maigres.
- Le four (à basse température) : permet de cuire les aliments de manière uniforme sans les dessécher. La cuisson en papillote est également une excellente option, car elle permet de conserver l’humidité et les saveurs.
- Les grillades douces : si l’on souhaite griller des aliments, il est préférable d’éviter de les brûler ou de les rendre trop croustillants, ce qui pourrait irriter l’intestin.
Les cuissons à haute température, comme les fritures ou le barbecue, sont à éviter, car les aliments sont plus difficiles à digérer.
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Quelle alimentation en période de rémission ?
La période de rémission est l’occasion de retrouver une alimentation plus variée. Le but est de recouvrir tous les besoins nutritionnels, dont vous avez peut-être manqué pendant la période de poussée, et ainsi de maintenir un bon état de santé. Malgré l’absence d’inflammation, il peut persister des cicatrices intestinales qui causent des inconforts. Voici comment aborder l’alimentation durant cette phase :
- Réintroduire progressivement les aliments : attendre la fin des symptômes et réintroduire de nouveaux aliments un par un, en petites quantités, pour évaluer la tolérance.
- Richesse en fibres : inclure davantage de fruits, légumes et céréales complètes, car ils sont bénéfiques pour le microbiote et la régulation du transit.
- Éviter les restrictions inutiles : tester les aliments comme les produits laitiers ou ceux contenant du gluten en fonction de la tolérance individuelle et allez-y avec parcimonie.
- Adapter en cas de troubles fonctionnels intestinaux (TFI) : si des symptômes tels que ballonnements ou diarrhée persistent, tester des régimes spécifiques comme le régime FODMAP ou la réduction du lactose.
Encore une fois, on le répète, mais il est important de maintenir une alimentation diversifiée et axée sur le plaisir gustatif, pour lutter contre la dénutrition, les carences et éviter les frustrations liées à trop de restrictions.
Dénutrition et carences : comment les éviter ?
Les personnes atteintes de MICI sont souvent confrontées à la dénutrition et aux carences pour les raisons évoquées plus haut : l’inflammation qui nuit à la bonne absorption des nutriments ou encore la perte d’appétit, que ce soit à cause de la fatigue, des nausées ou de la peur d’aggraver les douleurs. Voici quelques pistes de solutions :
- Fractionner les repas : privilégiez des petits repas fréquents tout au long de la journée et considérez chaque collation comme un vrai repas. Cela permet de limiter l’inconfort digestif et d’apporter des apports nutritionnels.
- Choisir des aliments riches en nutriments : les aliments comme les avocats, les œufs, les bananes et le riz peuvent fournir des calories et des nutriments essentiels sans irriter le système digestif.
- Compléments alimentaires : en cas de carences (en fer, vitamine D, calcium, etc.), des compléments alimentaires peuvent être nécessaires. Un professionnel de santé saura vous en prescrire selon vos besoins.
- Lutter contre la perte d’appétit : essayez des aliments qui sont faciles à manger et agréables au goût. Les smoothies, les purées et les soupes riches en nutriments peuvent être de bonnes options.
Dans tous les cas, rapprochez-vous d’un professionnel de la nutrition pour qu’il puisse vous donner les meilleurs conseils.
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Le Top 5 à retenir dans l’alimentation des MICI
- L’alimentation doit être personnalisée en fonction de ses symptômes et de sa tolérance personnelle.
- Les périodes de poussées nécessitent une alimentation douce et facile à digérer.
- Les périodes de rémissions permettent de reprendre une alimentation plus diversifiée et donc de combler tous les apports nutritionnels essentiels.
- Restez à l’écoute de votre corps, repérez les signaux pour adapter votre alimentation et mieux collaborer avec votre MICI.
- Faites-vous aider. Sollicitez les conseils d’un nutritionniste ou d’un gastroentérologue.
Pour avoir des idées de recettes et retrouver le plaisir de manger, utilisez les ressources disponibles sur le site de l’AFA.
Vivre avec une MICI, c’est apprendre à écouter son corps et à ajuster son alimentation. Chaque parcours est unique, mais les solutions existent et évoluent. Alors, gardez espoir et restez ouverts aux avancées, car la recherche et les nouvelles approches diététiques continuent de faire bouger les lignes. De toute évidence, l’avenir nous réserve encore une multitude de clés pour mieux vivre avec ces maladies.
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