Des centaines de personnes qui ont reçu des yeux bioniques pour améliorer leur vue sont confrontées à un avenir incertain. La technologie sur laquelle elles comptaient est désormais obsolète.

IEEE Spectrum a révélé l’histoire de la défaillance des implants produits par la start-up Second Sight. Argus II a été lancé pour améliorer la vie de 350 personnes malvoyantes. Le système a été conçu pour leur offrir l’opportunité de « profiter de la mobilité et de l’indépendance ». Des années plus tard, la technologie perd pourtant ses repères.
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La technologie coûteuse des implants rétiniens va à la dérive
Pour Argus II, un réseau d’électrodes implanté derrière la rétine reçoit les modèles de stimulation des lunettes de l’utilisateur. Ce réseau stimule l’œil en créant des éclairs lumineux qui correspondent au flux vidéo. Puis, ces éclairs sont envoyés par l’implant au nerf optique pour créer une sorte de vision artificielle.
Par ailleurs, le système se compose d’implant, de lunettes spéciales avec une caméra intégrée. L’unité de traitement vidéo (VPU) est fixée autour de la taille du porteur. La caméra des lunettes envoie des images vidéo à l’unité de traitement vidéo. Cette dernière les convertit en motifs de pixels noirs et blancs. Le VPU renvoie ces motifs à un répondeur situé dans les lunettes. Puis, le répondeur transmet ces signaux graphiques à une antenne située à l’extérieur de l’œil sans avoir besoin de fil.
Il s’agit d’une technologie intelligente et innovante, dont la création a pris des décennies. Les yeux bioniques Argus II étaient estimés à environ 150 000 dollars. A cela s’ajoutent la chirurgie pour implanter le dispositif et la formation post-opératoire. Les utilisateurs ont besoin de cette formation pour interpréter les signaux de leurs appareils.
Les yeux bioniques Argus II faillissent à leur promesse
Les patients contactés par IEEE Spectrum ont exprimé leur inquiétude. Ross Doerr a déclaré que Second Sight n’avait contacté aucun de ses patients après ses difficultés financières en 2020.
« Ceux d’entre nous qui ont cet implant sont figurativement et littéralement dans le noir ».
Ross Doerr
Un autre utilisateur, Jeroen Perk, a eu des problèmes lorsque son système VPU s’est cassé en novembre 2020.
« Je n’avais pas de vision, pas d’Argus, et pas de soutien de Second Sight ».
Jeroen Perk
Il a envisagé de faire retirer le dispositif chirurgicalement. Cependant, il a décidé de demander de l’aide à d’autres patients et à des médecins qui connaissaient bien le système. Heureusement, il a trouvé des pièces de rechange.
De son côté, Second Sight a énoncé qu’en raison de ses difficultés financières, elle avait dû réduire ses effectifs. La société « n’était pas en mesure de maintenir le niveau précédent d’assistance et de communication pour les utilisateurs de l’Argus II ». L’entreprise a contacté les utilisateurs et les médecins. Elle leur a affirmé qu’elle ferait de son mieux pour « fournir une assistance virtuelle ». Mais, aucune réparation ni aucun remplacement n’est possible pour les implants.
En définitive, malgré les coûts engagés dans la conception de la technologie Argus II, elle devient obsolète. Des clients ont témoigné la défaillance du système. L’échec de l’implant serait tributaire des difficultés financières de la société Second Sight.
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