Parmi les créatures les plus mystérieuses et les plus intrigantes de la Terre figurent le Physarum polycephalum, communément appelé « blob ». Cette forme de vie primitive et particulière apparue sur la planète bleue, il y a environ 500 millions d’années, peut atteindre des dimensions spectaculaires.
Le blob n’est ni un animal ni un végétal ni un champignon. C’est un être vivant unicellulaire qui se trouve dans la nature, plus particulièrement dans les endroits humides et sombres. Les scientifiques ont aussi appris à le cultiver en laboratoire. Cet organisme peut atteindre de très grandes tailles, que ce soit en forêt ou en laboratoire, selon les conditions de son environnement.
Mais au fait, c’est quoi un blob ?
Physarum polycephalum est un amibozoaire classé depuis 2015 parmi les myxomycètes, de l’ordre des Physarales. Cette créature suscite particulièrement la curiosité des chercheurs pour plusieurs raisons. En effet, si l’on se réfère à son cycle de vie biologique, on peut dire qu’elle est immortelle.
Si les conditions de son environnement sont défavorables, il est capable d’entrer dans un état de dormance. Quand le milieu redevient favorable à son développement, il ressuscite. Encore plus, étonnant, le blob est une cellule surdouée. Elle est capable d’apprendre de ses erreurs et de transmettre de l’information à ses congénères. Elle semble ainsi douée de mémoire.
« Le blob est un être vivant fascinant, car ils nous renseignent sur nos origines. Apparu il y a plus de 500 millions d’années, il nous prouve que l’apprentissage a précédé l’émergence du cerveau. »
Audrey Dussutour
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Quelle est la taille du Physarum polycephalum ?
Le physarum polycephalum a fait l’objet de plusieurs études scientifiques. C’est le cas de l’expérience « Élève Ton Blob » initiée par le CNES et le CNRD à laquelle Audrey Dussutour, une scientifique française, a participé. Audrey Dussutour est également l’auteure de l’ouvrage « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob ». Ce document renseigne sur la surface que peut couvrir la créature.
Ainsi, le blob mesure cinq centièmes de millimètres au début de son existence. Chose impressionnante : il peut doubler de dimensions chaque jour. Autrement dit, il grandit assez vite et devient visible. Dans la nature, cette créature peut atteindre une dimension incroyable. Elle est en mesure de multiplier sa taille par 200 000 au cours de son existence.
L’organisme est capable de se déplacer. Il peut aller jusqu’à quatre centimètres par heure. Par exemple, si vous le laissez en dessous de la table, vous pourriez le retrouver le lendemain au-dessus, pour chercher de la nourriture. Elle vit dans les milieux frais et humides. Donc, il est possible d’en trouver chez vous, dans un parc, en forêt et en culture, ainsi qu’en laboratoire bien sûr. Mais n’ayez crainte, la créature est totalement inoffensive. Elle se nourrit de bactéries et de moisissures.
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Quels sont les plus grands blobs au monde ?
Au début de sa vie, le Physarum polycephalum est minuscule et invisible à l’œil nu. Cependant, il existe des blobs qui couvrent de très grandes surfaces.
Le plus grand blob au monde retrouvé dans la nature – 1 kilomètre carré
Le blob se développe surtout dans les milieux humides, sur les écorces des arbres, à l’abri de la lumière. Plusieurs blobs de grande taille ont ainsi été découverts dans la nature. Le plus large se trouvait aux États-Unis, dans les Appalaches, en Virginie occidentale. Ce blob atteignait une superficie totale d’un kilomètre carré.
Le plus grand blob en laboratoire au monde – 10 mètres carrés
En laboratoire, les blobs servent particulièrement aux recherches sur la génétique. Ils y sont essentiellement nourris au flocon d’avoine. D’après le Livre Guinness des records, le plus grand blob cultivé en laboratoire mesure 10 mètres carrés. Il s’agit évidemment d’une seule et même cellule.
Le fait est que le blob a la capacité de diviser ses noyaux tout en gardant la cellule intacte. Ainsi, une cellule peut avoir de nombreux noyaux.
Pour aller plus loin, il n’y a ni mâles ni femelles chez les blobs. Les chercheurs ont pu enregistrer 720 types sexuels chez cette espèce ! Cette caractéristique facilite leur reproduction. En effet, un blob a donc 719 chances de trouver un partenaire avec lequel fusionner lorsqu’il rencontre un autre blob.
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Le plus long blob du monde se trouve en France – 53,9 mètres
Plus tôt dans l’année, des élèves et « blobeurs » venus des quatre coins de l’Hexagone se sont rassemblés au lycée Blaise Pascal de Châteauroux pour le Big Blob Record. Il s’agit d’un événement ludo-pédagogique organisé avec le soutien du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Après avoir fusionné leurs blobs, ils ont créé un seul blob long de 53,9 mètres.
Leur création a été homologuée par le Guinness Book comme étant le plus long blob du monde. Le précédent record a été détenu par le motoneurone de la baleine bleue, 30 mètres de la tête du cétacé à sa queue.
Par la même occasion, ils ont battu le record du plus long organisme unicellulaire. Celui-ci a été précédemment détenu par la caulerpe, une algue verte d’une dizaine de mètres de long.
« Le record a l’intérêt de mettre un coup de projecteur sur la recherche scientifique. Il y a un engouement chez les élèves. »
Nicolas Debus, professeur de biotechnologie dans le lycée castelroussin
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