Suite au retrait de Benjamin Grimaux des municipales, le revenge porn est revenu dans l’actualité. L’occasion d’aborder le phénomène du sexting, une pratique amusante sur le moment, mais qui peut cependant avoir des conséquences…
Qu’est ce que le sexting ? Un prélude digital au sexe
Le sexting consiste à la création de vidéos à caractère sexuel ou de photos suggestives à partager entre conjoints. Des textos érotiques qui vont faire monter l’excitation dans le couple avant une rencontre. C’est aussi un moyen de séduction dans certains cas.
Avec l’effusion des sentiments et l’intensité des rapports amoureux, la prudence fait souvent défaut dans les relations. Pour pimenter les échanges avec leur partenaire et séduire, de plus en plus de personnes usent du sexting. Cette habitude basée sur une confiance mutuelle dans le couple fait désormais parti du quotidien des français. Il s’est développé avec l’essor des nouveaux moyens de communication.
Messages à connotation sexuelle, photos dénudées, « dick pic », vidéos simulant l’acte ou encore la fameuse sextape, le sexting peut revêtir plusieurs visages… Il permet indéniablement d’enrichir la vie sexuelle du couple en décuplant le désir et l’excitation des partenaires. Il s’agit d’une pratique qui se base sur la confiance réciproque. Les fichiers sont destinés évidemment à l’usage privé, mais suite à une rupture ou par désir de nuire, un drame peut se produire…
Est-ce que les français pratiquent le sexting ?
De plus en plus d’adultes se laissent séduire par cette manière d’entamer des préliminaire 2.0. En effet, selon une récente étude, 46% des Français de moins de 30 ans avouent avoir déjà eu recours à cette pratique. Comme preuve, voici un micro trottoir dans lequel des français s’expriment sans tabou sur le sujet du sexting…
En devenant un moyen d’anticiper les préliminaires, le sexting est devenu une pratique sexuelle à part entière. Différente certes, mais tout aussi efficace et révélatrice, cette habitude cristallise les critiques et inquiète pour les conséquences désastreuses qu’elle peut entraîner.
Les écrans font désormais partie intégrante de nos moindres habitudes au quotidien. Textos, vidéos, échanges audios, le smartphone est devenu un compagnon de vie permanent et c’est donc tout naturellement qu’il a pris une place dans la sexualité.
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Du sexting à la cyber violence, il n’y a qu’un pas…
Le plaisir de la pratique du sexting peut rapidement se muer en cauchemar pour l’un des conjoints. La diffusion d’un contenu érotique ou pornographique dans le but de porter préjudice est d’une violence sans nom. Appelé revenge porn ou pornodivulgation, le terme a rapidement trouvé échos dans les annales judiciaires. De plus en plus d’hommes et de femmes en sont victimes chaque année avec tout ce que cela entraîne comme préjudice.
En effet, que les images ou vidéos soient réalisées avec ou sans l’approbation de la personne, leur divulgation est toujours source de honte. Le cyber harcèlement peut se manifester de diverses manières et retirer les clichés des réseaux sociaux n’est pas aisé. Le problème devient encore plus grave lorsqu’il met en cause des mineurs. D’après une étude de la Florida Atlantic University réalisée en 2018, 1 ado sur 4 aurait déjà reçu un sexto. Dans le même temps, 30% des moins de 30 ans affirment s’adonner régulièrement au sexting, via webcam ou en partageant des vidéos intimes.
Le danger est que les victimes se retrouvent harcelées, exposées au chantage ou aux menaces et parfois lynchées. Benjamin Grivaux, l’ex-candidat de la majorité à la mairie de Paris en a fait les frais le 14 février dernier. La publication de ses échanges à caractère sexuels a en effet causé son retrait de la course pour accéder au fauteuil de maire.
Les risques et les conséquences du revenge porn
Lorsque l’un des conjoints décide par vengeance de divulguer du contenu à caractère sexuel concernant l’autre, il s’expose à des poursuites pénales. Grâce à la loi « pour une République numérique » adoptée en 2016, les coupables risquent désormais une peine de prison de 2 ans et jusqu’à 60 000 euros d’amende. Cette loi part du principe que le consentement lors de la diffusion privée ne signifie pas que le partage public soit admis. Ainsi, à partir du moment où les échanges sont partagés, que ce soit avec ou sans l’accord du concerné, l’acte est répréhensible.
Pour les mineurs, le revenge porn, qu’il s’agisse simplement d’un sexto explicite ou d’une vidéo sexuelle est une expérience traumatisante lorsque diffusé. De nombreux jeunes voient leur quotidien bouleversé par des attaques de « slut shaming » fondées ou non et qui peuvent parfois mener à une dépression ou au suicide. Un numéro vert « Net Ecoute » 0800 200 200, anonyme et confidentiel est mis à disposition des ados pour leur permettre de s’exprimer en cas de harcèlement.
Ainsi, quel que soit le côté, les conséquences du revenge porn sont dommageables pour les deux partenaires. Avant de vous laisser aller à l’émotion du moment, il convient de mûrement réfléchir sur les risques et définir un seuil à ne pas dépasser.
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