Envie d’économiser sur le permis de conduire ? Passer son permis à l’étranger peut séduire… à condition d’éviter les pièges administratifs !

Passer son permis à l’étranger, une bonne idée ou une galère administrative ? Entre économies potentielles, différences de réglementation et reconnaissance en France, mieux vaut se renseigner avant de foncer tête baissée. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises.
Dans cet article :
Pourquoi certains choisissent de passer le permis à l’étranger
Face au coût élevé du permis en France, de plus en plus de candidats cherchent une alternative. Et pour beaucoup, la solution semble évidente : le passer à l’étranger.
En Bulgarie, en Pologne ou encore au Portugal, le prix de la formation peut être deux à trois fois moins élevé qu’en métropole. À cela s’ajoutent souvent des délais plus courts entre deux examens et des démarches plus souples. Résultat, les écoles de conduite étrangères séduisent, notamment les étudiants expatriés. Mais pour que le document soit valable en France, il faut respecter certaines conditions.
En Europe, c’est possible (mais pas pour un week-end)
Oui, vous pouvez passer votre permis de conduire dans un autre pays européen, mais il ne suffit pas d’un petit séjour pour que tout soit valable.
Pour que la France reconnaisse ce permis, il faut vivre au moins six mois dans le pays où vous le passez, autrement dit y avoir sa résidence principale. Impossible donc de partir en Espagne ou en Italie pour un « permis express » sans y résider réellement.
Bonne nouvelle : les permis délivrés dans un pays de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen sont automatiquement reconnus en France. Vous pouvez conduire librement, et même échanger le document en cas de perte ou de vol.
⚠️ Attention toutefois : en cas d’infraction grave (suspension, annulation), l’administration française peut exiger cet échange pour appliquer la sanction.
Hors Europe, les règles se corsent
Si vous avez décroché votre permis en dehors de l’Union européenne, la situation se complique un peu.
Votre permis étranger reste valable pendant un an après votre installation en France, à condition qu’il soit en cours de validité, traduit en français (ou accompagné d’une traduction officielle), et délivré avant votre arrivée.
Passé ce délai, il faut l’échanger contre un permis français. Mais cela n’est possible que si la France a signé un accord avec le pays en question.
✅ Exemple : échange possible pour le Canada, le Japon, la Suisse ou certains États américains (comme la Floride ou l’Illinois).
❌ En revanche, aucun échange automatique avec le Maroc, la Chine ou l’Inde. Dans ces cas-là, il faut tout simplement repasser le permis de conduire en France.

VOIR AUSSI : Comment avoir son permis de conduire sur son téléphone ?
Outre-mer et Polynésie française : ce qu’il faut savoir
Dans les départements d’Outre-mer, c’est comme en métropole
Bonne nouvelle : en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion ou Mayotte, le permis est exactement le même qu’en métropole. Les examens, le code de la route et les démarches administratives sont identiques. Vous pouvez donc conduire partout en France sans aucune formalité.
En clair, un permis obtenu à Fort-de-France ou à Saint-Denis a la même valeur qu’un permis passé à Paris.
En Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie, c’est différent
Ces territoires sont des collectivités d’Outre-mer : ils disposent de leur propre réglementation routière. Le permis obtenu sur place n’est pas automatiquement reconnu en métropole.
Si vous vous installez durablement en France, il faut échanger votre permis local contre un permis français via l’ANTS. L’inverse est également vrai : un permis métropolitain doit être converti pour être valable sur place.
| Territoire | Statut administratif | Permis reconnu en métropole ? | Échange nécessaire ? |
|---|---|---|---|
| Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte | DROM | Oui, permis français identique | Non |
| Polynésie française | COM | Non automatiquement | Oui |
| Nouvelle-Calédonie | COM | Non automatiquement | Oui |
| Wallis-et-Futuna | COM | Non automatiquement | Oui |
Gare aux arnaques des « permis express »
Sur Internet, certains sites promettent un permis européen sans examen ou « livré en quelques jours ». Problème : ces documents sont totalement illégaux. Conduire avec un tel faux permis équivaut à conduire sans permis :
- jusqu’à 15 000 € d’amende,
- interdiction de repasser le permis pendant plusieurs années,
- et poursuites pénales en cas de récidive.
Avant de s’inscrire, mieux vaut vérifier que l’auto-école étrangère est officiellement agréée et que le permis délivré est reconnu par la France.

VOIR AUSSI : Nouveau permis de conduire européen : qu’est-ce que cela change réellement pour moi ?
Comment échanger un permis étranger contre un permis français
Si vous avez passé votre permis à l’étranger et souhaitez le rendre officiel en France, la démarche est simple, mais parfois longue.
- Vérifiez que le pays (ou territoire) est éligible à l’échange.
- Remplissez le formulaire CERFA n°14879*01 sur le site de l’ANTS.
- Joignez les pièces justificatives :
- copie du permis,
- pièce d’identité,
- justificatif de domicile,
- photo d’identité récente.
- Envoyez la demande en ligne et patientez : le délai peut aller de quelques semaines à plusieurs mois.
En résumé
| Situation | Peut-on conduire en France ? | Échange obligatoire ? |
|---|---|---|
| Permis passé dans l’UE/EEE | Oui, sans limite de durée | Non (sauf sanctions) |
| Permis passé hors UE avec accord bilatéral | Oui, 1 an max | Oui |
| Permis passé hors UE sans accord | Oui, 1 an max | Oui, sinon repasser le permis |
| Permis passé dans un DROM | Oui | Non |
| Permis passé dans une COM (Polynésie, NC, Wallis) | Oui, après échange | Oui |
Oui, on peut passer son permis à l’étranger, mais pas n’importe comment. En Europe, les démarches sont simples à condition d’y résider réellement. Hors UE, les règles varient selon les accords avec la France. Et dans les territoires comme la Polynésie française, un échange reste obligatoire. Avant de franchir le pas, prenez le temps de vérifier la reconnaissance du document, les conditions de résidence et les coûts. Un peu de préparation vous évitera de transformer votre aventure administrative… en parcours du combattant.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :






