Le cortisol est l’hormone du stress physique et émotionnel. Mais les enzymes naturelles utilisées pour le détecter sont instables et ont une courte durée de vie. Des chercheurs ont alors créé un capteur portatif à enzyme artificielle pour tester le cortisol dans la transpiration.
Le nouveau capteur permet d’obtenir des résultats en un temps record de huit minutes. C’est une avancée considérable pour la surveillance des niveaux de l’hormone, marqueurs de plusieurs maladies et de cancers. De plus, les chercheurs affirment que le nouveau dispositif pourrait être facilement modifié pour détecter d’autres hormones spécifiques. La progestérone, par exemple, est un marqueur clé de la santé reproductive des femmes et de l’issue des grossesses.
Un dispositif pour tester le cortisol dans la sueur
Le cortisol est une hormone produite par les glandes surrénales lorsque l’on est stressé. Il permet de gérer le stress à court terme et contribue à la lutte contre les infections. Il intervient aussi au maintien de la pression artérielle et à la régulation de la glycémie et du métabolisme. Cependant, si elle est produite sur une période prolongée, elle peut accroître le risque d’anxiété, de dépression et de maladies cardiaques.
La méthode classique de surveillance du taux de cortisol est faite à partir d’une analyse sanguine ou urinaire. Cela nécessite un personnel qualifié et des équipements médicaux adéquats. De plus, on a besoin d’environ 30 min pour effectuer la mesure et attendre deux jours avant d’obtenir les résultats.
Les chercheurs ont réussi à contourner ces obstacles en réduisant le coût et la durée des tests de cortisols.
« Le capteur peut détecter les niveaux de cortisol dans la sueur en quelques minutes, même s’ils sont généralement 10 000 fois moins concentrés que les niveaux de glucose dans le sang. L’enzyme artificielle utilisée dans cette technologie ouvre de nouvelles voies pour le développement de futurs capteurs portables destinés à la surveillance de la santé. »
Le professeur Larry Cheng
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Le capteur utilise un enzyme synthétique
Les chercheurs se sont inspirés des enzymes naturelles dans les glucomètres vendus en pharmacie pour fabriquer une enzyme artificielle. Celle-ci a été conçue de manière à accueillir uniquement les molécules de cortisol.
Des catalyseurs font ensuite réagir le cortisol et produisent des signaux électriques. La mesure de ces signaux permet de déterminer la quantité de cortisol présente, ce qui en fait un outil de diagnostic pratique.
« Ce capteur ne contient ni enzyme naturelle, ni étiquette, ni sonde de signalisation redox. Il s’agit d’un capteur robuste et intégré qui peut être utilisé pour des applications sur le lieu de soins, par exemple au chevet d’une personne, en dehors d’un laboratoire, et même pour des applications portables. Notre nouveau capteur est plus sensible et plus sélectif que la plupart des capteurs existants et, par conséquent, plus fiables pour la surveillance de l’hormone du stress. »
Sanjida Yeasmin, doctorante à l’Oregon State Universtity