Nous n’avons pas tous le même regard sur le dernier film de Ridley Scott. Si les spectateurs sont enchantés par le péplum, l’histoire et les détails énervent les historiens.
Ridley Scott et les historiens ne seront jamais assis autour de la même table. Après s’être attiré l’ire de ces gardiens de la mémoire collective avec son film Napoléon, le réalisateur américain est de retour avec la suite très attendue du péplum aux 5 oscars Gladiator. Alors que Gladiator II enchante les simples spectateurs, le film d’époque indigne les historiens. Et ces derniers sont très critiques, en raison des détails anachroniques et de l’histoire au cou tordu.
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Ridley Scott : « une merde hollywoodienne »
S’il a reçu un procès de la part des historiens français, ce sont les spécialistes de la Rome antique qui l’ont mené au prétoire. Dans un article du Hollywood Reporter, une professeure des lettres classiques à l’université de Chicago et auteure de plusieurs ouvrages sur la Rome antique s’est montrée particulièrement tendue. À l’heure de séparer la fiction de la réalité, Shadi Bartsch n’y est pas allée de main morte, qualifiant le film de « merde hollywoodienne ». Pour cause, de nombreux détails inexistants dans l’Antiquité ont été ajoutés aux scènes.
« Je ne pense pas que les Romains savaient ce qu’était un requin », a-t-elle affirmé en référence à la scène de l’infestation du Colisée par les requins. Il en est de même pour la présence des taureaux et des rhinocéros dans l’arène. Pour la professeure, il n’y a aucune assurance que les gladiateurs ont enfourché de tels animaux, même si des poèmes ont mentionné des combats impliquant des rhinocéros.
Un autre anachronisme pointé du doigt par la professeure Shadi Bartsch concerne le thé et la presse. Gladiator II montre en effet une scène où l’on voit un Romain installé dans un café, buvant du thé et lisant la presse. Elle rectifie, disant qu’« Il y avait bien des nouvelles quotidiennes – Acta Diurna – mais elles étaient gravées et placées à certains endroits ». D’ailleurs, l’ancêtre de la presse qui a évolué jusqu’à ce jour n’est apparu que 1.200 ans après l’histoire racontée dans Gladiator II. Plus encore, « il n’était pas possible de l’installer dans un café. D’ailleurs, il n’y avait pas de cafés ! ».
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Gladiator II : Lucius sur les pas de Maximus
À la fin du premier film, le jeune Lucius avait assisté impuissant à la mort de son héros Maximus. Près de 20 ans après, le jeune héritier a bien grandi, mais pas en sécurité. Sa mère l’envoie donc en Numidie, espérant qu’il y trouverait le couvert, loin de la royauté. Mais s’il fuit Rome, Rome le trouvera toujours. L’empire, étant sans cesse dans ses guerres de conquête, décide de conquérir la Numidie. La guerre ne fut pas favorable à Lucius qui y perd sa femme et est emmené à Rome parmi les prisonniers de guerre. Tout comme Maximus dans le premier film, le désir de vengeance est intense : ce qui le pousse à entrer dans l’arène. Force et honneur !
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