Quand faut-il arrêter de tirer son lait ?

Entre les conseils des membres de la famille, des médecins ou d’autres sources d’informations, les mamans sont parfois un peu perdues par rapport à cette question. La meilleure chose à faire est de se renseigner sur comment tirer le lait.

Ensuite, il ne tient qu’à vous de prendre la décision qui vous convient le mieux. Cet article a été écrit dans le but de vous guider dans le processus de sevrage et vous aider à connaître les moments où vous devez arrêter de tirer le lait.

En somme, dès que son besoin quotidien en lait est comblé, vous pouvez arrêter l’extraction.

Que signifie « tirer son lait » ?

En terme simple, tirer son lait signifie prélever son lait pour la mettre dans un récipient afin de nourrir le bébé. On utilise cette méthode dans le cas où on ne pourrait pas directement allaiter le bébé pour de différentes raisons. Vous pouvez le faire en utilisant vos mains, un tire-lait manuel ou un tire-lait électrique.

Généralement, la raison pour laquelle les femmes choisissent de tirer leur lait est qu’elles ont des bébés qui ne peuvent pas s’alimenter. D’autres le font pour permettre à leur partenaire ou à un membre de la famille de participer à l’allaitement. Il y en a également qui le font quand l’intervalle entre les tétées est plus long et qu’elles se sentent engorgées.

Dois-je tirer mon lait si j’allaite ?

En principe, la réponse est non. En réalité, il est préférable d’attendre que vous et votre bébé ayez pris l’habitude d’allaiter. Vers les 4ᵉ à la 6ᵉ semaine, votre production de lait est bien établie et là, vous pouvez commencer l’expression. Cela permet à votre production de s’adapter aux besoins de votre bébé. L’expression du lait avant cette période pourrait entraîner une surproduction.

Vers les 4 à la 6ᵉ semaine, votre production de lait est bien établie et là, vous pouvez commencer l’expression.

Comment savoir quand arrêter ?

Pour calculer la quantité de lait que vous devez tirer lors d’une séance d’expression, vous devez déterminer le besoin quotidien de votre bébé. Effectivement, sa consommation dépend généralement de son âge. Ce dernier diminuera au fur et à mesure que le bébé grandit, laissant la place aux aliments solides.

Ces quelques chiffres vous donneront une idée sur la quantité de lait à tirer par jour et par tétée. Il est cependant important de noter que ces données sont à titre indicatifs et peuvent varier en fonction de votre bébé. Par exemple, pour les bébés nés à plus de 4 kg, sa consommation peut atteindre dans les 1,3 litres par jour.

Le réflexe d’éjection est une chose qui doit s’apprivoiser. Au début, il est normal de n’en tirer que quelques gouttes. Au cours des premières semaines de sa vie, les bébés ne consomment pas plus de 60 ml par tétée. À raison de 6 prises par jour, cela correspond environ à 300 jusqu’à 600 ml.

Dans les environs des quatre à cinq semaines, cette quantité monte à environ 120 ml par tétée et peut atteindre jusqu’à 900 ml par jour. Cela est doublée quand elle atteint les 6 mois.

Toutefois, les enfants nourris au biberon consomment un peu plus qu’un bébé nourri directement au sein.

« Le lait maternel contient des protéines spécifiques que l’on ne trouve pas dans le lait artificiel et qui régulent l’appétit grâce à la sécrétion de deux hormones clés : la leptine et la ghréline. Cela explique aussi pourquoi un bébé nourri au sein absorbe 15 à 20 % de lait en moins qu’un bébé recevant des préparations pour nourrisson, pour le même apport calorique ! »

Carole Hervé, consultante en lactation à l’IBCLC Paris

En somme, dès que son besoin quotidien en lait est comblé, vous pouvez arrêter l’extraction. Si vous en produisez plus que prévu, vous pouvez aussi mettre de côtés quelques millilitres pour les prochaines prises.

Comment procéder ?

De nombreuses mères trouvent l’expression du lait un peu difficile au début. Mais comme en toute chose, il faut juste un peu de temps pour apprendre à le faire.

Dans les premiers jours de la vie de votre bébé, il est tout à fait normal de ne recevoir que quelques gouttes. À ce stade, le ventre de votre bébé est très petit et il n’a pas besoin d’une grande quantité. Au fur et à mesure que le temps passe, ça va venir. Il est important de souligner que la quantité de lait produit par votre sein s’adapte automatiquement au besoin quotidien du bébé.

Détendez-vous !

Lors de l’allaitement, votre montée de lait est provoquée par :

• l’audition des pleurs de votre bébé,
• la vue, la sensation et l’odeur de votre bébé,
• l’attachement de votre bébé au sein et la succion.

C’est ce qu’on appelle le réflexe d’expulsion. Elle est absente lorsque vous tirez votre lait, c’est pourquoi des soutiens supplémentaires peuvent être utiles. 

Votre émotion et votre état psychologique peuvent influer sur la façon dont vous tirez votre lait. Pour faciliter son écoulement, commencez par vous asseoir confortablement, vous détendre et pensez à votre bébé. Essayez de limiter le plus possible les distractions.

Il peut être utile de prendre une douche chaude ou d’appliquer un gant de toilette humide et chaud sur vos seins avant de tirer le lait. Vous pouvez aussi masser vos seins, cela favorise la libération d’hormones et aide à le faire couler.

L’expression

La durée varie d’une femme à l’autre. Pour certaines, cinq minutes suffisent. Pour d’autres, cela peut aller jusqu’à 20 minutes. Il peut être plus efficace de pomper les deux seins en même temps. D’autres mamans choisissent de nourrir le bébé sur un sein et de tirer le lait sur l’autre.

L’appétit des bébés est également très différent et varie beaucoup à différents moments de la journée. En général, c’est la maman qui connaît le mieux les habitudes de son bébé. Par contre, si vous n’en avez pas encore l’idée, vous pouvez laisser 120 ml pour une tétée pour un bébé de moins d’un mois. Pour les plus jeunes, c’est beaucoup moins. Il se peut aussi que les bébés prennent peu de lait quand ils sont séparés de leur mère et rattrapent le retard quand ils le retrouvent.

L’expression du lait ne devrait pas être douloureuse. Dans la plupart des cas, la douleur résulte d’une aspiration trop forte ou du frottement du mamelon contre la collerette. Si vous rencontrez des difficultés, parlez-en immédiatement à votre médecin.

Peut-on conserver le lait tiré ?

Oui, quand on obtient le lait, on peut le conserver dans un récipient bien stérilisé. D’ailleurs, on peut aussi trouver des sacs en plastique conçus spécialement pour cela.

Vous pouvez mettre le lait exprimé dans la partie principale du réfrigérateur, à 4 °C ou moins. Préférez toujours le réfrigérateur, la congélation altère certains des composants biologiquement actifs du lait. Vous pouvez le garder jusqu’à 5 jours au maximum. Pensez aussi à mettre une date sur le récipient pour ne pas vous tromper ou les confondre.

Pour réchauffer le lait, ne jamais utiliser le micro-onde. En effet, cela entraîne une inégale répartition de la chaleur et peut brûler le bébé. En principe, les bébés n’ont pas besoin que leur lait soit chaud. Ils le préfèrent à la température du corps. La meilleure façon de le réchauffer est de le mettre dans une cruche d’eau chaude. Tester quelques gouttes sur votre poignet jusqu’à obtenir la température adéquate.

Le processus de sevrage

Les médecins conseillent souvent d’allaiter le plus longtemps possible, mais il est difficile de savoir quand concrètement. Comme on a dit plus tôt, c’est à vous de déterminer le moment qui vous convient le mieux. L’Académie américaine de pédiatrie recommande l’allaitement jusqu’à au moins 6 mois. Ensuite, on peut ajouter progressivement des aliments solides en complément du lait maternel jusqu’à 1 an.

L’allaitement est un moment unique dans la vie de la femme et son enfant. Il faut s’attendre à quelques transitions émotionnelles et physiques lorsque la maman décide de passer au sevrage. Toutefois, vous êtes libre de choisir entre ces trois méthodes selon votre situation et celui de votre bébé :

Le sevrage progressif

La meilleure façon d’arrêter l’allaitement sans douleur est de le faire lentement. Outre la suppression d’une tétée tous les trois jours environ, vous pouvez également réduire de quelques minutes la durée de chaque tétée.

Le sevrage progressif, en supprimant progressivement une tétée ou une séance de pompage tous les quelques jours, est généralement une bonne façon de commencer. »

Le Dr Radcliffe

Votre corps va sûrement réagir à la diminution de la fréquence des tétées, mais, le sevrage mesuré et régulier réduit le risque d’engorgement des seins. Elle permet aussi d’éviter la mastite, une infection des canaux lactifères du sein.

Choisissez un soutien-gorge de maintien pour éviter d’exercer une pression sur vos seins sensibles. Certaines mamans tirent le lait pour réduire l’engorgement, mais veillez à ne pas vider complètement les seins. Effectivement, cela aurait pour effet de favoriser une augmentation de la production du lait, contrairement à ce que vous voulez faire.

Changez les habitudes de votre enfant, comme, le lieu de la tétée habituel. Commencez à remplacer la tétée que le bébé préfère le moins. Ceux du matin et du soir seront probablement les derniers à disparaître. Et enfin, nourrissez-le avec autre chose pendant les heures de tétées pour qu’il soit rassasié.

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Le sevrage immédiat

L’idéal serait évidemment l’arrêt progressif de l’allaitement. Cependant, certaines mamans sont contraintes de le faire plus tôt que six mois ou un an, pour différentes raisons. L’important est de savoir que si vous procédez au sevrage avant que votre bébé ait un an, vous devrez lui donner du lait maternisé pour bien équilibrer son alimentation. Ensuite, après un an, vous pourrez passer au lait de vache.

Aussi, l’arrêt immédiat de l’allaitement entraîne un plus grand inconfort. À savoir l’engorgement et les canaux bouchés, voici quelques stratégies pour vous aider à réduire le risque de complications.

Réduire la pression 

Vous pouvez utiliser un tire-lait ou la main pour extraire une partie de votre production de lait, quand elle commence à être douloureuse. Mais comme on a dit tout à l’heure, évitez d’en extraire trop, ou votre corps sera encouragé à en produire plus.

Mettre de la glace 

Pour soulager la douleur de l’engorgement, vous pouvez mettre des poches de glace dans votre soutien-gorge. Toutefois, des feuilles de chou froides peuvent aussi les remplacer.

Prendre des pilules 

Vous pouvez prendre des analgésiques pour réduire les gonflements ou les douleurs (ibuprofène, Advil, Motrin). Pour diminuer la production du lait, on peut utiliser des antihistaminiques ou des pilules contraceptives. Cependant, il convient de demander l’avis de votre médecin avant d’en prendre.

Boire du thé 

L’Office on Women’s Health du Ministère américain de la Santé recommande des thés et des herbes pour aider à réduire plus rapidement votre production de lait. En voici quelques-uns, notamment la sauge, la menthe poivrée, le persil et le jasmin.

Le sevrage naturel

C’est le cas où la maman laisse au bébé de décider quand arrêter l’allaitement. Les tétées deviennent plus courtes avec le temps, puis finissent par complètement désintéresser les enfants. Cela survient généralement entre 2 à 4 ans.

L’engorgement des seins dans ce cas est peu fréquent, voire absent. Par contre, n’oubliez pas que l’allaitement ne se résume pas seulement à l’alimentation du bébé. La proximité avec vous pourrait lui manquer pendant quelque temps, par conséquent, vous devrez prévoir des moments de câlins supplémentaires pour compenser.