Les moustiques sont parmi les espèces d’insectes les plus dangereuses au monde. L’élimination des moustiques autour des habitations est d’ailleurs une nécessité sanitaire dans certaines régions du monde. Mais sont-ils inutiles pour autant ?
Dingue, malaria, chikungunya… Il existe tant de maladies dont les moustiques sont les vecteurs. On comprend facilement pourquoi ces insectes figurent parmi les pires ennemis des civilisations humaines, étant donné l’hécatombe qui leur est associée. Mais avec un peu de recul, on se rend rapidement compte que les moustiques ont un rôle à jouer dans l’écosystème, comme toutes les autres créatures naturelles. Ils participent en fait à chaîne alimentaire entre les espèces, ainsi qu’à la pollinisation des végétaux. Les scientifiques s’en servent aussi comme indicateurs climatiques.
Dans cet article :
1. Un maillon indispensable dans la chaine alimentaire
Les moustiques adultes, en particulier les femelles, sont une source de nourriture essentielle pour de nombreuses espèces animales. Leurs prédateurs naturels sont les oiseaux insectivores, comme les hirondelles, les chauves-souris et divers types d’insectes.
Les larves de moustiques, qui se développent dans l’eau, sont aussi une régale pour les poissons, les grenouilles et d’autres animaux aquatiques. En parallèle, elles se développent dans l’eau stagnante et se nourrissent de micro-organismes, de débris végétaux en décomposition et d’autres matériaux organiques présents dans l’eau.
Le fait est qu’en l’absence de ce prédateur naturel, certains insectes aquatiques pourraient proliférer et perturber l’écosystème. Par exemple, dans les zones humides, les larves de moustiques se nourrissent d’autres larves d’insectes aquatiques, aidant ainsi à maintenir l’équilibre des populations.
« Les moustiques font partie d’un réseau trophique, c’est-à-dire d’un ensemble d’animaux en lien les avec les autres. Éradiquer les moustiques n’est pas sans conséquence pour les oiseaux. »
Jacques Blondel, écologue et directeur de recherche émérite au CNRS
Ainsi, l’éradication à grande échelle des moustiques constitue l’objet d’un débat entre les chercheurs.
Jacques Blondel, par exemple, est du côté de ceux qui critiquent les mesures de démoustication prises en Camargue par l’EID Méditerranée (Entente Interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen). Il estime que la campagne menée par cette organisation a fait baisser les populations d’hirondelles.
Mais l’EID a contesté cette théorie en affirmant que ces oiseaux peuvent se nourrir d’autres proies plus grosses que le moustique.
« Notre objectif est uniquement de maintenir la nuisance à un seuil acceptable, et uniquement pour les communes qui nous demandent d’intervenir, pas d’exterminer tous les moustiques. »
Un entomologiste de l’opérateur
2. Un petit pollinisateur
Ce sont les moustiques femelles qui nous piquent. La raison est qu’elles ont besoin de sang pour nourrir leurs progénitures. Mais en temps normal, les moustiques n’ont besoin que de sucre pour pouvoir survivre. Ils le trouvent essentiellement dans le nectar des fleurs.
Lorsque les moustiques mâles se posent sur une fleur pour collecter du nectar, leur corps entre en contact avec le pollen des étamines de la fleur. Ensuite, lorsqu’ils visitent une autre fleur de la même espèce pour se nourrir, une partie de ce pollen peut être transférée sur les pistils de cette fleur. Et c’est ainsi que cet insecte participe à la multiplication végétative. D’ailleurs, le moustique est l’un des pollinisateurs exclusifs de certaines plantes comme le cacaoyer.
Néanmoins, les moustiques sont des “petits pollinisateurs” ! Ce terme vient du fait que leur participation à ce phénomène est peu conséquente comparée à celles des abeilles, par exemple. Notons également que la majorité des plantes pollinisées par ces insectes sont des plantes non consommables.
3. Un indicateur de changement climatique
Au-delà de leurs fonctions dans l’écosystème, les moustiques servent également d’indicateurs climatiques. En effet, leur présence dans une région peut révéler plusieurs indices environnementaux.
Certains types de moustiques sont sensibles aux changements dans la qualité de l’eau et de l’environnement. Aussi, leurs larves ont des préférences spécifiques en ce qui concerne les habitats aquatiques. Certaines espèces de moustiques se développent dans des eaux propres, bien oxygénées et riches en nutriments. D’autres, par contre, tolèrent la pollution et peuvent se développer dans des eaux stagnantes ou contaminées. C’est pourquoi les scientifiques surveillent les populations de moustiques pour évaluer la santé des écosystèmes aquatiques.
En outre, la diversité des espèces de moustiques dans une région peut refléter la variété des habitats aquatiques et des conditions environnementales. Les écosystèmes sains et diversifiés sont plus susceptibles de soutenir une grande variété d’espèces de moustiques. Ainsi, la diminution de la diversité des espèces peut être un indicateur de perturbations environnementales ou de dégradations de l’habitat.
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Astuces naturelles pour repousser les moustiques
Il existe des méthodes écologiques pour repousser les moustiques des lieux où vous habitez sans les tuer et nuire à l’environnement. Cependant, certaines d’entre elles peuvent ne pas être aussi efficaces que les répulsifs chimiques. Vous pouvez alors combiner plusieurs de ces techniques pour une meilleure efficacité.
Les huiles essentielles
L’huile essentielle de citronnelle a des propriétés répulsives naturelles contre les moustiques. Vous pouvez l’utiliser en vaporisant quelques gouttes dans une pièce ou en diluant quelques gouttes dans de l’eau pour en faire un spray. L’odeur de l’huile essentielle de la lavande peut également repousser les moustiques. Vous pouvez placer des sachets de lavande dans les armoires ou utiliser de l’huile essentielle de lavande dans un diffuseur.
Les plantes répulsives
Vous pouvez aussi cultiver des plantes de citronnelle dans des pots à l’intérieur ou à l’extérieur de votre maison. Le basilic est aussi une plante répulsive naturelle pour les moustiques.
Les moustiquaires
Installer des moustiquaires sur les fenêtres et les portes empêche les moustiques d’entrer dans votre maison tout en permettant à l’air de circuler. Si vous habitez dans une zone à risque, équipez votre lit d’une moustiquaire.
Éliminez les points d’eau stagnante
Les moustiques pondent leurs œufs dans l’eau stagnante. Ainsi, assurez-vous de vider régulièrement les pots de fleurs, les gouttières et tout autre récipient pouvant retenir de l’eau stagnante autour de votre maison.
Quelques conseils pour ne pas se faire piquer par les moustiques
Évitez les heures de pointe
Les moustiques sont plus actifs au crépuscule et à l’aube. Essayez de limiter votre exposition à l’extérieur pendant ces heures si possible.
Mélangez du bicarbonate de soude avec du vinaigre
Vous pouvez créer un répulsif naturel en mélangeant du bicarbonate de soude et du vinaigre. Vous en obtiendrez alors une pâte que vous pourrez appliquer sur votre peau. Assurez-vous de faire un test de sensibilité cutanée au préalable au cas où vous en êtes allergique.
Ne portez pas des vêtements courts
Portez des vêtements longs et légers, de préférence de couleur claire. Cela réduira votre exposition aux moustiques, surtout lorsqu’il fait chaud.
Éviter les parfums forts
Les moustiques sont attirés par les parfums et les odeurs corporelles. Porter des parfums forts et utiliser des produits de toilette parfumés les attireront ainsi vers vous.
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