Les poêles en téflon libèrent des substances toxiques quand elles sont abîmées ou trop chauffées. Elles peuvent mettre votre santé en danger.

Elles trônent dans toutes les cuisines, utilisées presque chaque jour sans y penser. Pratiques, légères, faciles à nettoyer… les poêles antiadhésives semblent parfaites. Pourtant, derrière leur aspect anodin, se cache une réalité bien moins rassurante. Le fameux téflon, présent dans la majorité d’entre elles, est aujourd’hui pointé du doigt pour sa toxicité potentielle.
Dans cet article :
Le téflon, un allié du quotidien devenu suspect
Inventé dans les années 1930, le téflon — ou PTFE (polytétrafluoroéthylène) — a révolutionné la cuisine moderne. Grâce à lui, fini les omelettes qui collent ou les viandes brûlées. Mais ce polymère, composé de produits chimiques fluorés, n’est pas aussi inoffensif qu’on le pensait.
Lorsque la poêle est surchauffée (au-delà de 260 °C) ou rayée, le revêtement se dégrade et libère des composés perfluorés (PFAS), surnommés “polluants éternels” car ils ne se décomposent jamais, ni dans l’environnement ni dans notre organisme.
De nombreuses études ont établi un lien entre l’exposition prolongée à ces substances et plusieurs problèmes de santé :
- cancers (du foie, des testicules)
- troubles de la thyroïde et du métabolisme
- baisse de la fertilité et risques de fausse couche
- perturbations hormonales
Ces polluants invisibles sont désormais détectés partout : dans l’eau, dans l’air, mais aussi dans notre sang. Une situation jugée suffisamment préoccupante pour que l’Union européenne envisage une interdiction progressive des PFAS dans les produits de consommation courante.

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Les PFAS, des “polluants éternels”
Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont une vaste famille de plus de 4 000 composés chimiques utilisés pour leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes. On les retrouve dans les poêles, emballages alimentaires, textiles, cosmétiques, et même les mousses anti-incendie. Leur principal problème ? Ils sont quasi indestructibles et s’accumulent dans l’environnement et le corps humain. Une fois absorbés, ils peuvent rester présents plusieurs années dans l’organisme.
Quand la chaleur et l’usure aggravent les risques
La plupart des utilisateurs ignorent qu’une poêle en téflon ne dure que quelques années. Avec le temps, les frottements, les lavages au lave-vaisselle et les chocs thermiques altèrent le revêtement.
Résultat, plus la poêle vieillit, plus elle libère de microparticules chimiques.
Et le problème ne s’arrête pas là. Les ustensiles en plastique, souvent utilisés pour “ne pas rayer la poêle”, ne sont pas plus sûrs. Sous l’effet de la chaleur, ils peuvent relâcher des microplastiques et des additifs toxiques, qui migrent directement dans les aliments.
Plastique recyclé + chaleur + aliments… c’est un trio que l’on préfère éviter dans nos assiettes.
Comment reconnaître une poêle en téflon ?
- Vérifiez l’étiquette ou le fond : si la mention PTFE ou téflon apparaît, c’en est une.
- Aspect visuel : le revêtement est noir ou gris foncé, lisse et légèrement brillant.
- Indice du fabricant : “antiadhésif” est souvent synonyme de revêtement fluoré.
- Attention aux imitations : certains revêtements “céramiques” ou “antiadhésifs nouvelle génération” contiennent encore des PFAS.
👉 Si le fabricant ne mentionne pas clairement “sans PFAS” ou “sans PTFE”, partez du principe que la poêle en contient.

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Les bons réflexes pour une cuisine plus saine
Face à ces risques, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des matériaux durables et sûrs. Les poêles en acier inoxydable (inox) ou en fonte naturelle reviennent en force dans les cuisines.
Les gestes simples pour limiter l’exposition aux substances toxiques
- Remplacez les poêles rayées ou anciennes tous les 3 à 5 ans.
- Ne laissez jamais une poêle vide sur le feu.
- Évitez les nettoyages abrasifs et préférez l’éponge douce.
- Rangez-les sans les empiler directement, pour éviter les rayures.
- Privilégiez les matériaux sûrs : inox, fonte, verre, ou céramique (sans PFAS).
- Choisissez des ustensiles en bois, bambou ou inox.
Les alternatives saines
Face à ces risques, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des matériaux plus durables et sûrs. C’est pour cette raison que les poêles, casseroles et divers ustensiles en acier inoxydable (inox) ou en fonte naturelle reviennent en force dans les cuisines.
- L’inox, dépourvu de tout revêtement chimique, ne libère aucune substance nocive, même à haute température.
- Quant à la fonte, elle retient parfaitement la chaleur et peut durer toute une vie si elle est bien entretenue.
Du côté des ustensiles, il est préférable d’opter pour des spatules en bois, en bambou ou en inox, bien plus neutres pour la santé.

Le petit plus santé méconnu
Les poêles en fonte naturelle présentent même un atout méconnu : elles peuvent apporter de légères quantités de fer aux aliments, un minéral essentiel souvent déficient, surtout chez les femmes.
« On a cuisiné sans savoir »
Pendant des années, nous avons fait confiance à ces ustensiles sans savoir ce qu’ils contenaient. Aujourd’hui, on sait. Et il est temps de cuisiner autrement. Remplacer une vieille poêle ou bannir les spatules en plastique n’est pas un luxe, c’est un geste de prévention invisible, mais précieux.
En conclusion : cuisiner sain, c’est aussi choisir le bon matériel
On parle souvent de ce qu’il faut mettre dans son assiette, beaucoup moins de ce qu’il y a sous la poêle. Pourtant, le choix du matériel est tout aussi essentiel. Adopter une poêle sans téflon ni PFAS, c’est un moyen simple et concret de réduire son exposition aux polluants, tout en optant pour une cuisine plus responsable, plus durable… et meilleure pour la santé. Car être en bonne santé, ce n’est pas seulement savoir quoi cuisiner, c’est aussi savoir avec quoi cuisiner.
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