Depuis quelques années, les Non Fungible Token (NFT) ne cessent de faire parler d’eux. Mais au fait, de quoi s’agit-il réellement ? Et pourquoi intéressent-ils autant les investisseurs d’aujourd’hui ?
Pour rappel, les NFT sont des jetons cryptographiques. Ils ont vu le jour en 2017. Leur particularité est qu’ils permettent à ceux qui les possèdent de vendre des œuvres virtuelles via des titres de propriété numériques. Ces titres sont uniques, impossibles à falsifier et non-interchangeables. Ainsi, si une personne souhaite vendre une œuvre virtuelle, grâce aux NFT, elle pourra prouver aux acheteurs qu’elle en est la seule propriétaire. De même, elle pourra apporter la preuve que l’œuvre qu’elle vend est bel et bien l’originale et non une copie.
Dans cet article :
Pourquoi des gens achètent-ils des NFT ?
Au cours des dernières années, les œuvres d’art que des artistes ou des personnalités célèbres ont vendues sous forme de NFT ont été nombreuses. Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, les acheteurs se sont bousculés pour les acquérir. Mais pourquoi ? Eh bien, aujourd’hui, l’on sait que plusieurs motifs peuvent pousser les gens à acheter des NFT. Si certains le font, c’est par exemple pour réaliser un investissement financier. D’autres achètent ces jetons dans l’unique but de posséder un objet de collection. Bien sûr, ce ne sont là que des exemples. Effectivement, acheter des NFT peut, selon les cas, être motivé par une multitude de raisons y compris les raisons sentimentales.
En tout cas, de nos jours, la plupart de ceux qui achètent des NFT le font surtout pour les revendre. Pour beaucoup, gagner de l’argent est l’objectif principal. Et sachant que souvent, les NFT peuvent valoir des millions, l’on comprend tout de suite mieux pourquoi ces derniers suscitent autant l’engouement des investisseurs. Qu’il s’agisse d’images, de GIFs, de vidéos ou de tweets, des personnes sont donc prêtes à dépenser une fortune pour posséder des NFT. D’ailleurs, une fois que ces individus possèderont leur jeton pour une œuvre d’art ou tout autre objet virtuel, ils seront considérés comme leur propriétaire exclusif. Eux seuls pourront alors revendre leur bien au prix qu’ils voudront.
Certains se diront sûrement que tout cela est complètement absurde. Toutefois, de nombreux évènements récents ont déjà prouvé que vendre des NFT pouvait réellement rapporter gros. Et ce n’est certainement pas Jack Dorsey qui affirmera le contraire. En effet, en mars 2021, grâce à la vente de son premier tweet sous forme de NFT, ce cofondateur de Twitter a réussi à empocher la coquette somme de 2,9 millions de dollars. Voici le premier tweet de Jack Dorsey :
just setting up my twttr
— jack⚡️ (@jack) March 21, 2006
VOIR AUSSI : NFT et investissement : 15 collections de jetons d’art numérique à surveiller
Non Fungible Token : des œuvres ont pu se vendre à plus de 60 millions de dollars !
Il est à noter que pour acquérir le tweet de Jack Dorsey, plusieurs acheteurs lui ont fait des offres. Cela montre bien à quel point la ferveur provoquée par les NFT peut parfois être démesurée.
Parlant justement de démesure, beaucoup auront du mal à croire que pour un NFT, une personne est déjà allée jusqu’à dépenser plus de 60 millions de dollars. Et pourtant… 69,3 millions de dollars, c’est ce qu’a payé l’acheteur de l’œuvre numérique Everydays : the First 5 000 Days, signée Beeple. Cela s’est passé au mois de mars dernier. Pour la maison d’enchères Christie’s, cette vente aura été un record. En ce qui concerne Beeple, grâce à la somme qu’il a gagnée, il désormais considéré comme l’un des trois artistes encore vivants les plus chers au monde.
À ce jour, il existe de nombreux autres exemples de dépenses « pharamineuses » faites par des individus pour acheter des NFT. En voici quelques-uns :
Un demi-million de dollars pour le NFT Nyan Cat
En février 2021, ce sont 500.000 dollars qu’une personne a payé pour devenir l’unique propriétaire d’une version remastérisée du NFT Nyan Cat. Rappelons que ce NFT a été créé par Chris Torres en 2011. L’on peut y voir un petit chat courant joyeusement tout en laissant derrière lui une trainée d’arc-en-ciel.
389.000 dollars pour le NFT Death of the Old
En mars 2021, un acheteur a déboursé la somme de 389.000 dollars pour acquérir la vidéo intitulée Death of the Old. Cette vidéo faisait partie des dix œuvres numériques qui composaient la collection WarNymph de la musicienne canadienne Grimes. Il est à souligner que Grimes est parvenue à vendre la totalité de ses NFT de en moins de 20 minutes. En tout, ces derniers lui auront rapporté plus 5 millions de dollars.
85.000 dollars pour le Non Fungible Token de Lindsay Lohan
Eh oui ! Pour 85.000 dollars, quelqu’un est devenu le détenteur exclusif d’un NFT de Lindsay Lohan. Dans celui-ci, l’ancienne actrice de Disney avait intégré son fameux single Lullaby.
Congratulations @realCoinUnited with the winning bid of 1,000,001 TRX
— Lindsay Lohan (@lindsaylohan) April 2, 2021
🥳🙏#nft #nftcollector #nftmusic #nftart #fansforever #tronlink #trx #nftcommunity #nftauction #lullaby #fullsong pic.twitter.com/NLdpyynkYz
Des œuvres numériques peuvent donc se vendre sous forme de NFT à des prix exorbitants. C’est ce qui explique notamment que de nombreuses personnes n’hésitent plus à sauter sur la nouvelle tendance des Non Fungible Token.
Pour leur créateur, les NFT représentent désormais une opportunité non négligeable de gagner d’importantes sommes d’argent. Il en est de même pour ceux et celles qui les achètent pour les revendre. Par ailleurs, actuellement, pour vendre rapidement des NFT, les vendeurs peuvent compter sur diverses plateformes spécialisées dans ce domaine. Depuis quelques années, celles-ci se sont multipliées au fur et à mesure de la montée en puissance de la technologie des Non Fungible Token. Nifty Gateway, Rarible, OpenSea ou encore Valuables, les vendeurs comme les acheteurs n’ont à présent que l’embarras du choix.
NFT : ils intéressent aussi les acteurs du secteur du sport et des jeux vidéo
De nos jours, les Non Fungible Token séduisent également de nombreux acteurs du secteur sportif. Dans ce domaine, la NBA par exemple s’est vite tournée vers les NFT pour en faire un nouveau mode de financement. Ainsi, en 2020, la National Basketball Association a permis aux fans de baskets d’acheter des extraits de match sous forme de NFT. Aujourd’hui, lorsqu’une personne achète l’un de ces extraits, elle en devient l’unique possesseur. Si elle le souhaite, elle peut parfaitement revendre son extrait pour en tirer des bénéfices.
Il est à noter pour que les amateurs baskets puissent collectionner et échanger ces extraits de maths, la NBA a créé l’application Top Shot. Elle se rémunère en percevant des commissions sur les transactions réalisées par les utilisateurs.
Dans le domaine des jeux vidéo, bon nombre d’éditeurs ont pareillement décidé de surfer sur la vague des NFT. Parmi ces derniers, l’on peut citer Ubisoft. Pour sa part, cette entreprise française a créé une série de Non Fungible Token qu’elle a baptisé Rabbids Tokens. Cela s’était passé en 2020. Cette année Ubisoft avait annoncé qu’elle reverserait tous les fonds générés par la vente de ces NFT à l’UNICEF.
Acheter des NFT : bonne ou mauvaise idée ?
Face au phénomène des NFT qui affole non seulement les amateurs d’art, mais aussi les spéculateurs, beaucoup doivent sûrement se demander si investir dans les Non Fungible Token est une bonne chose. Alors, que penser de ces fameux jetons numériques ? Peuvent-ils être un investissement sûr ? N’est-il pas risqué d’en acheter ? Plusieurs experts se sont déjà penchés sur ces questions.
« N’importe qui sur Internet peut créer un NFT à partir de n’importe quoi, ce qui signifie qu’il existe un grand nombre de jetons vraiment mauvais. »
Nadya Ivanova, COO de L’Atelier BNP Paribas spécialisé dans les recherches sur les marchés émergents
En tenant compte de cette affirmation de Nadya Ivanova, ce qu’il faut donc retenir, c’est qu’il est nécessaire d’avoir l’œil pour savoir si un NFT vaut la peine ou non d’être acheté.
« Cela s’applique également au marché de l’art physique — c’est généralement un espace pour les connaisseurs. C’est la même chose pour l’art NFT. »
Nadya Ivanova
Non Fungible Token : prudence est de mise
Toujours d’après la COO de L’Atelier BNP Paribas, actuellement le marché des NFT n’est pas encore assez mature. Elle estime cependant qu’un jour, il murira et qu’il pourrait même finir par se généraliser. Quoi qu’il en soit, Nadya Ivanova aussi a tenu à prévenir les investisseurs. Selon elle, investir dans les NFT peut effectivement comporter des risques.
« Le marché des NFT souffre d’une grande volatilité, en partie parce qu’il n’existe pas encore de mécanismes permettant d’évaluer les actifs. »
Nadya Ivanova
À noter que dans un rapport de L’Atelier BNP Paribas, l’on peut lire qu’en 2020, certains NFT ont vu leur valeur augmentée d’environ 2000 %. Attention toutefois, car cela ne veut pas dire que tous les NFT doubleront ou tripleront de valeur dans le futur.
« En matière de liquidité — la facilité avec laquelle un actif peut être échangé contre de l’argent — les NFT ressemblent davantage à des peintures qu’à des bitcoins ou à des actions, car chaque vendeur doit trouver un acheteur prêt à payer un certain prix pour un objet particulier et unique. Cela peut mettre les collectionneurs dans une situation difficile si, par exemple, ils ont dépensé 100 000 dollars sur Top Shot et que le marché commence à s’effondrer. »
Nadya Ivanova
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :