La polémique sur Mignonnes fait rage aux États-Unis. Force est de constater que les critiques s’amassent et jugent le film d’avoir encouragé la sexualisation précoce chez les préados. Le Parti républicain semble profiter de la situation.
Diffusé le 09 septembre dernier sur Netflix, Mignonnes ou Cuties en anglais est un long-métrage français, réalisé par Maïmouna Doucouré. Avant sa sortie, l’affiche promotionnelle a fait l’objet d’une tempête médiatique. Cette situation a amené la chaîne à la remplacer par une autre. Malgré les controverses, le film a obtenu deux oscars cette année. En premier lieu, il a gagné le prix de la meilleure réalisation au festival de Sundance, puis un autre au Berlinale.
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La réalisatrice de Mignonnes se justifie
Mignonnes évoque l’histoire d’une fillette de 11 ans, Amy, en quête d’identité. Elle intègre un groupe de danse de trois jeunes filles qui font des chorégraphies « trop » suggestives, notamment le twerk. Au vu de leur comportement, les téléspectateurs ont estimé que ces scènes de danse promeuvent la pédopornographie.
Pour répondre à ces accusations, la réalisatrice française Maïmouna Doucouré a riposté lors d’un débat sur UniFrance. Dans ce sens, elle a déclaré que les propos du film tendent justement à dénoncer l’hypersexualisation des préadolescentes, stimulée par l’influence négative d’internet.
« Regardez le film et vous comprendrez que nous menons le même combat. Susciter le débat est nécessaire pour essayer de trouver des solutions, moi en tant qu’artiste en faisant ce film, les politiciens, le système éducatif, les parents, tout le monde, parce que c’est un vrai problème », a-t-elle souligné.
Doucouré, soutenu par la communauté des producteurs
De son côté, la société civile des Auteurs, Réalisateurs et Producteurs, ARP, est sortie de son silence le mardi 15 septembre. Il faut croire que les réalisateurs français ont témoigné leur solidarité et leur soutien à Maïmouna Doucouré.
« À l’heure où les plus conservateurs des Américains demandent le boycott du film Mignonnes, nous tenons à apporter notre soutien à Maïmouna Doucouré, sa réalisatrice », a ajouté l’ARP. D’ailleurs, le syndicat a qualifié l’appel au boycott d’être « une grave atteinte à la liberté de création ».
Netflix est pointé du doigt
Par contre, Netflix est dans une position délicate pour avoir défendu Mignonnes. L’affaire prend plus de proportion et risque de dériver vers un tournant dangereux. Par ailleurs, une enquête menée par un cabinet américain, le YipitData, a révélé une augmentation considérable de désabonnements sur la plateforme, après la diffusion du long-métrage. Le chiffre a augmenté de huit fois plus que la moyenne enregistrée au courant du mois d’août.
Aux dernières nouvelles, le sénateur Ted Cruz a sollicité le ministère de la Justice d’engager une enquête. Jim Banks, un membre élu à la Chambre des représentants, a renchéri cette décision sur Fox News. Il a même suggéré que « Netflix devrait être poursuivi » en justice. Pour couronner le tout, le hashtag #CancelNetflix devient viral sur les réseaux sociaux. Une pétition pour le retrait de Cuties sur Netflix a été lancée sur Change.org, appuyée par des ténors républicains.
À deux mois de l’élection présidentielle aux États-Unis, la partie de droite n’a pas manqué cette occasion pour attaquer leurs adversaires démocrates. À première vue, les sympathisants extrémistes républicains exploitent cette nouvelle pour affronter la gauche, qu’ils accusent d’être laxiste sur la question de la pédophilie.
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