Suite à une violation de la confidentialité des enfants par Instagram, la Data protection Commission (DPC) lui a taxé d’une amende importante.

Après deux ans à enquêter, la DPC (régulateur irlandais) a décidé d’attribuer une amende de 405 millions d’euros à Instagram. Concrètement, la plateforme aurait mis en danger plusieurs enfants avec des paramètres par défaut qui rendaient publics les comptes des nouveaux utilisateurs. Le numéro de téléphone et l’adresse e-mail de jeunes adolescents étaient même rendus publics lorsqu’ils passaient à un compte professionnel. Les enfants se rendaient ainsi vulnérables sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Dans cet article :
Instagram, contre sa sanction
Cette amende de 405 millions d’euros est la troisième que le régulateur irlandais a infligée à Meta, société mère d’Instagram. C’est aussi la sanction la plus sévère des trois.
« Nous avons adopté notre décision finale vendredi dernier et elle contient une amende de 405 millions d’euros. »
Data Protection Commissioner
Un responsable de Meta a déclaré à BBC News que cette affaire concerne principalement d’anciens paramètres. Lesdits paramètres ont déjà reçu une mise à jour en juillet 2021. Depuis, Instagram a mis à disposition des jeunes de nouvelles fonctionnalités. Ceux-ci ont pour but d’améliorer leur sécurité et la confidentialité de leurs données personnelles.
Par exemple, quand des enfants passent à un compte professionnel, l’application les avertis de la publication de leurs coordonnés. En outre, lorsqu’un utilisateur de moins de 18 ans rejoint la plateforme, son compte est paramétré sur « privé » par défaut. Les réglages empêchent les inconnus de voir ce que ces adolescents publient sur leur compte. De même, les adultes que ces jeunes utilisateurs ne suivent pas n’ont pas la possibilité de leur envoyer des messages.
D’après ce responsable de Meta, l’entreprise s’est totalement engagée avec la DPC durant le temps de l’enquête. Toutefois, le calcul de l’amende dont elle a écopé ne lui convient pas. Par conséquent, la société a décidé de faire appel contre la sanction que la DPC lui a attribuée.
Une juste sanction ?
Andy Burrows, responsable de la politique de sécurité des enfants en ligne de la National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC), a partagé son avis. Selon lui, la faute d’Instagram est une violation majeure qui peut engendrer de vrais préjudices aux jeunes utilisateurs. Ce qui peut laisser entendre que la DPC a calculé une amende raisonnable à Instagram.
Une déclaration de Lady Beeban Kidron, qui a proposé le Children’s Code, soutient également la décision du régulateur irlandais.
« Aucun environnement n’est sûr à 100 %, mais les sociétés de médias sociaux ont été lentes à agir et ont fait preuve de désinvolture en acceptant les effets négatifs de leurs produits sur les enfants. La sécurité dès la conception n’est pas une aspiration, c’est le minimum que nous devons attendre. »
Lady Beeban Kidron
Par ailleurs, l’amende qu’a écopé Instagram est la plus importante que la DPC n’a jamais donné. C’est la sanction la plus sévère suite à une violation du règlement général sur la protection des données de l’UE. Néanmoins, le record est détenu par l’autorité luxembourgeoise de la protection des données. Elle a donné une amende de 746 millions d’euros à Amazon.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :