Un homme, Dante Autullo, a vécu plus de 24 heures avec un clou de 9 cm dans le crâne sans même s’en rendre compte.

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Cet américain a vécu 24 h avec un clou de 9 cm dans le crâne
Le 17 janvier 2012, Dante Autullo, un Américain de 32 ans vivant dans l’Illinois, bricole tranquillement dans son garage lorsqu’il se blesse avec un pistolet à clous. Il pense s’être pris un simple coup à la tête, probablement un choc indirect.
Et, il y a un peu de sang, une douleur sourde, mais rien d’alarmant. Il se nettoie, prend un cachet, et retourne à ses occupations. Le soir, il poste alors même une photo de lui sur Facebook, visiblement de bonne humeur. Ce qu’il ignore alors, c’est qu’un clou de 9 centimètres est enfoncé dans son cerveau. Et qu’il va rester là plus de 24 heures.
Le lendemain matin, Dante commence à se sentir nauséeux. Sa compagne, convaincue qu’il n’a pas l’air bien, l’emmène à l’hôpital. Un premier scanner est réalisé dans un petit centre médical, qui transfère immédiatement le patient à l’unité de neurochirurgie d’urgence du Advocate Christ Medical Center à Oak Lawn.
C’est là qu’un second examen révèle l’impensable : un clou long comme un doigt, logé dans le lobe frontal droit de son cerveau, à quelques millimètres de zones critiques.
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Comment a-t-il pu survivre sans séquelles immédiates ?
Le cas surprend immédiatement les médecins. Selon le Dr Leslie Schaffer, neurochirurgien en charge de l’opération, le clou a suivi une trajectoire « quasiment parfaite » : il a évité les zones cérébrales les plus sensibles, contourné les vaisseaux majeurs, et n’a pas causé de saignement massif.
De telles blessures sont souvent fatales, ou au minimum très invalidantes. Ici, Dante Autullo est conscient, parle, plaisante même avec l’équipe médicale.
Ce phénomène reste rare, mais il n’est pas totalement inédit. On parle en médecine de « traumatismes crâniens pénétrants à basse vélocité ». Contrairement aux balles, les clous ou objets similaires pénètrent à vitesse moindre, ce qui peut, paradoxalement, réduire les dégâts internes.
De plus, le cerveau ne possède pas de récepteurs de douleur : ce sont les tissus autour (méninges, os, peau) qui provoquent la sensation. Dans ce cas précis, l’angle d’entrée et la forme de l’objet ont permis une “cohabitation” temporaire entre l’homme et son clou.
Une opération sous haute tension et une récupération fulgurante
Dante est opéré d’urgence. L’intervention dure deux heures. Le clou est retiré sans complications. À peine réveillé, il plaisante : “J’ai toujours dit que je n’avais rien dans la tête… maintenant c’est prouvé.” La presse s’empare de l’histoire.
Les médias américains en font un cas emblématique de la chance insolente et de la résistance humaine. Le Chicago Tribune, CNN, NBC : tous relaient cette histoire digne d’un scénario de film.
Quelques jours plus tard, Dante rentre chez lui. Il conserve alors toutes ses facultés mentales. Pas de troubles moteurs, pas de pertes de mémoire. Il partage même la radio de son crâne sur les réseaux sociaux.
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D’autres cas similaires : les miraculés du cerveau
Le cas Autullo rejoint une poignée d’histoires extraordinaires de personnes ayant survécu à des objets enfoncés dans le crâne. Le plus célèbre reste probablement celui de Phineas Gage, ouvrier américain ayant survécu en 1848 à la traversée de son crâne par une barre de fer de plus d’un mètre. Il a vécu encore douze ans, mais avec des changements radicaux de personnalité, qui ont marqué l’histoire de la neurologie.
Autre cas plus récent : celui de Ron Hunt, un ouvrier du Nevada qui, en 2003, est tombé tête la première sur une perceuse montée avec une mèche de 45 cm. Il a survécu, là encore, avec peu de séquelles. En 2014, un homme au Brésil a survécu après s’être pris une tige métallique de 2 mètres dans le crâne lors d’un chantier.
Ce que cette histoire révèle
Dante Autullo n’a pas seulement survécu à une blessure qui aurait dû le tuer. Il est aussi l’illustration d’une double réalité : d’une part, la robustesse parfois insoupçonnée du cerveau humain ; d’autre part, une certaine banalisation des accidents domestiques.
Son cas est devenu une anecdote de dîner, un meme partagé pour son côté absurde. Mais il rappelle aussi que des objets du quotidien, même utilisés “correctement”, peuvent entraîner des traumatismes graves, voire fatals.
Il révèle également un biais fréquent dans l’auto-évaluation des blessures. Le fait de « se sentir bien » ou d’avoir « l’air normal » n’est donc pas une garantie d’absence de blessure interne. Les symptômes peuvent mettre des heures à apparaître.
Dans un rapport publié par le National Institute of Neurological Disorders and Stroke, près de 30 % des traumatismes crâniens modérés à sévères ne sont alors pas immédiatement diagnostiqués, notamment chez les adultes jeunes, qui minimisent souvent les signaux d’alerte.
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