Mauvaise humeur, douleurs, crampes abdominales, envies sucrées, fatigue, les hormones peuvent être un véritable calvaire. Malgré tout ça, vous êtes obligée de répondre présent au travail. Et si votre planning de travail tenait enfin compte de votre cycle ?

Pendant longtemps, le monde professionnel a été pensé selon un modèle linéaire de performance. Mais cette logique ne prend pas en compte les fluctuations naturelles que connaissent de nombreuses personnes menstruées au cours de leur cycle hormonal. Or, ces variations hormonales peuvent impacter l’énergie, la concentration, la motivation et même la créativité et la productivité. Aujourd’hui, une prise de conscience émerge : adapter son organisation personnelle et professionnelle en fonction des différentes phases du cycle menstruel n’est ni une faiblesse, ni un luxe. C’est au contraire une stratégie puissante pour optimiser son bien-être et sa productivité. Dans cet article, nous allons explorer comment tirer parti de son cycle pour mieux vivre ses journées de travail, mieux s’écouter, et performer intelligemment.
Dans cet article :
Comprendre le cycle hormonal féminin
Le cycle menstruel dure en moyenne 28 jours, bien qu’il puisse varier d’une personne à l’autre. Il est divisé en quatre grandes phases : la menstruation, la phase folliculaire, l’ovulation et la phase lutéale. Chacune de ces étapes est régie par des variations hormonales. Il s’agit principalement d’œstrogènes et de progestérone qui influencent les émotions, l’énergie et les capacités cognitives.
Durant les menstruations, les niveaux d’hormones chutent, entraînant souvent fatigue, baisse de motivation et besoin de repli. La phase folliculaire, quant à elle, est marquée par une remontée progressive des œstrogènes, stimulant la clarté mentale et l’énergie physique. Vient ensuite l’ovulation, moment de pic hormonal et de haute vitalité, suivi de la phase lutéale où la progestérone domine, favorisant l’introspection, mais pouvant aussi générer des troubles de l’humeur et de la concentration.
Comprendre ces fluctuations, c’est reconnaître que notre efficacité et nos besoins varient naturellement au fil du mois. C’est aussi admettre qu’une approche unique de la productivité ne peut convenir à tout le monde, tout le temps.
Les 4 phases du cycle et leur impact sur l’énergie et la concentration
Pour toutes les femmes, la période qui précède les règles, mais aussi celle durant laquelle elles surviennent sont profondément troublantes. Le corps est soumis à des changements qui le mettent à rude épreuve.
1. Lors de la phase menstruelle (jours 1 à 5)
Cette phase débute avec les règles. Les niveaux d’œstrogènes et de progestérone sont au plus bas. Beaucoup ressentent une baisse d’énergie, un besoin accru de repos et une concentration réduite. C’est une période idéale pour ralentir, faire le point, revoir ses priorités ou planifier à un rythme plus doux. Le cerveau est cependant plus connecté à l’intuition. Cela peut être mis à profit dans des tâches introspectives.
2. La phase folliculaire (jours 6 à 13 environ)
Les œstrogènes augmentent, apportant un regain d’énergie, une meilleure mémoire de travail et une plus grande motivation. C’est souvent le moment idéal pour démarrer de nouveaux projets, résoudre des problèmes complexes, brainstormer ou participer à des réunions exigeantes. Le corps et l’esprit sont plus dynamiques, ce qui favorise la performance.
3. L’ovulation (jour 14 à 16 environ)
C’est le sommet du cycle : œstrogènes et testostérone atteignent leur pic. Cela a pour conséquences d’entraîner une grande sociabilité, de la confiance en soi, de la clarté mentale et une forte capacité de prise de décision. C’est le moment parfait pour les présentations, les négociations, les entretiens ou toute tâche nécessitant visibilité et leadership.
4. La phase lutéale (jours 17 à 28 environ)
Après l’ovulation, la progestérone prend le relais. L’énergie redescend progressivement. On devient souvent plus critique, moins tournée vers l’extérieur, et parfois plus émotive. Ce n’est pas une faiblesse, mais une excellente phase pour boucler des tâches, affiner des projets, relire, corriger, et se concentrer sur des activités de finition. La deuxième moitié de cette phase (juste avant les règles) peut entraîner une fatigue mentale : c’est le moment d’être indulgente avec soi-même.
Adapter ses tâches à chaque phase du cycle
Il est indéniable que toutes les femmes ressentent cruellement les changements hormonaux que subit leur corps. Chaque mois, les sens sont perturbés par les différentes phases du cycle qui impactent l’humeur, le comportement et les pensées, entre autres.
Intégrer son cycle menstruel dans son organisation de travail ne veut pas dire être esclave de ses hormones. Mais au contraire, en faire des alliées. Voici comment organiser ses semaines en tenant compte de chaque phase :
1. La phase menstruelle : introspection et planification
Plutôt que forcer la performance, c’est le moment de ralentir. Privilégiez les tâches douces : analyser ses résultats, réorganiser ses objectifs, faire le tri dans ses priorités. C’est aussi un bon moment pour faire un bilan ou travailler sur des documents stratégiques, sans stress ni pression sociale.
2. La phase folliculaire : démarrage et créativité
Avec l’énergie qui revient, c’est la période idéale pour lancer de nouvelles initiatives, structurer un projet ou apprendre une nouvelle compétence. Le cerveau est plus réceptif, plus agile. Programmez vos séances de travail les plus longues ici.
3. L’ovulation : interaction et leadership
Planifiez vos réunions importantes, vos présentations en public, vos rendez-vous clients ou les moments-clés de prise de décision durant cette phase. Vous vous sentez généralement plus assurée, plus claire, plus persuasive. C’est aussi une phase favorable à la communication non-violente et à la résolution de conflits.
4. La phase lutéale : exécution et ajustement
Terminez ce que vous avez commencé. Analysez les détails, organisez, classez, corrigez. Cette période est propice à l’auto-évaluation, à la finalisation de documents ou à l’accompagnement d’autres collaborateurs. Prévoyez des plages de récupération en fin de journée.
Quelques conseils pratiques pour planifier en fonction du cycle
Maintenant que vous avez une idée de ce dont votre corps est capable en fonction de votre cycle menstruel, voici quelques conseils pour mieux vous organiser.
1. Tenir un journal de cycle
Utilisez une application ou un carnet pour noter vos ressentis chaque jour. Cela vous aidera à identifier vos propres rythmes, vos pics de productivité et vos périodes de repli. Vous pourrez ainsi anticiper vos phases et planifier intelligemment.
2. Communiquer avec bienveillance
Si vous êtes manager ou membre d’une équipe, aborder ces sujets en toute transparence (et confidentialité) permet de créer un climat de confiance. Les entreprises qui intègrent la santé hormonale dans leurs pratiques managériales améliorent l’engagement et le bien-être de leurs collaboratrices.
3. Créer des routines flexibles
Même dans un cadre professionnel rigide, il est possible d’introduire de la flexibilité. Par exemple, alterner des journées à forte charge mentale et d’autres plus légères selon la phase du cycle. Ou adapter ses horaires si cela est possible.
4. Ne pas culpabiliser
La productivité cyclique ne signifie pas que vous serez « moins » efficace à certains moments. Elle signifie que vous êtes plus en phase avec vous-même. Et cela, à long terme, est beaucoup plus durable et bénéfique que de tenter de maintenir une performance linéaire coûte que coûte.
5. Former les équipes RH et les managers
Sensibiliser les responsables RH et les dirigeants à l’importance du cycle menstruel permet d’installer une culture de travail plus inclusive, plus saine et plus performante. Certaines entreprises vont jusqu’à intégrer cette dimension dans leur politique de QVT (Qualité de Vie au Travail).
Le cycle hormonal n’est pas un frein à la performance, c’est une boussole. Apprendre à l’écouter et à l’intégrer dans son organisation personnelle ou professionnelle permet de mieux vivre ses journées, de respecter ses rythmes naturels et de maximiser ses talents à chaque phase. Dans une société où l’on cherche toujours à faire plus vite et plus fort, réintroduire cette sagesse biologique est une forme de rébellion douce, mais puissante. C’est aussi un chemin vers une productivité plus humaine, plus durable, et surtout… plus en phase avec soi.
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